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Nos Lecteurs ont la Parole

Le Hezbollah a instauré la décentralisation dans ses régions, instituons-la partout !

Opposé au fédéralisme, le Hezbollah est allé au-delà en établissant depuis plusieurs années un État dans l’État avec sa force militaire et sécuritaire, ses médias, son réseau de services sociaux (hôpitaux, écoles, orphelinats, etc.), ses centres agricoles, ses coopératives alimentaires, son système de télécommunication, ses programmes environnementaux et même son propre système financier. De son côté, l’État libanais est faible en raison des ingérences étrangères, de la lutte intercommunautaire pour le pouvoir, du parlementarisme, des lobbys politico-financiers, des cartels, des monopoles et du clientélisme.

Aujourd’hui, alors que le Liban fait face à des crises multiples (crises financière, économique, sociale, sanitaire et monétaire), le Hezbollah a su créer une autosuffisance dans plusieurs régions, en appliquant le concept iranien d’« économie de résistance » avec un système de « microfinance résistante » et notamment l’organisation non gouvernementale (ONG) al-Qard al-Hassan et ses centaines de milliers de microcrédits octroyés depuis l’effondrement du secteur bancaire traditionnel. La valeur des dépôts de cette quasi-banque a doublé depuis 2019, année durant laquelle elle a prêté, d’après le Commerce du Levant, au total 500 millions de dollars, alors que les banques traditionnelles ont dans le même temps cessé d’octroyer des crédits ou encore imposé le contrôle des capitaux et que les dépôts chez elles ont disparu.

Al-Qard al-Hassan finance des petits projets locaux, notamment dans le secteur productif (agriculture et industrie), mais aussi dans le domaine de l’artisanat. Certes, d’autres organismes de microcrédit existent, mais aucun n’est aussi puissant (al-Qard al-Hassan est plus grand que tous réunis) et autant déconnecté des banques traditionnelles. Le Hezbollah a instauré de fait la décentralisation dans ses régions.

Au lieu de nous lamenter sur le fait que l’État libanais est défaillant et que nos partis ou nos ONG ne sont pas en mesure de pallier toutes les carences de l’État et n’ont pas les moyens du Hezbollah, nous devrions d’une part travailler à créer, comme il a su le faire, une autosuffisance dans toutes les régions par le biais des municipalités, et d’autre part utiliser l’arme constitutionnelle, puisque la décentralisation administrative est une disposition constitutionnelle, l’accord de Taëf l’ayant prévue.

La décentralisation permettrait de pallier les carences et les défaillances de l’État. En effet, la décentralisation est l’outil qui permettra de résoudre plus rapidement les problèmes sur place et réaliser des projets locaux – liés à l’agriculture, la pêche, l’industrie, l’électricité, l’eau, l’écotourisme, le tourisme religieux, l’éducation locale permanente (y compris au niveau de l’apprentissage des innovations et des nouvelles technologies, des langues, de l’artisanat, des arts comme la musique et des métiers), l’innovation technologique (notamment dans le digital et la robotique), l’environnement (le ramassage et le traitement des ordures), le développement durable, l’assurance maladie et la santé… Autant de domaines pouvant relancer l’économie, créer de l’emploi, développer le pays et freiner l’exode rural et l’émigration.

Un tel projet permettra aux citoyens de retrouver le moral car leur destin sera entre leurs propres mains. J’aimerais rappeler à tout le monde que notre avenir se joue aujourd’hui : occupons le terrain, ne cédons pas un pouce et rebâtissons notre nation. Après toute épreuve vaillamment supportée, l’espoir renaît toujours et la réussite sera immanquablement au rendez-vous.

Fouad ABOU NADER

Président de la Fondation Nawraj

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Opposé au fédéralisme, le Hezbollah est allé au-delà en établissant depuis plusieurs années un État dans l’État avec sa force militaire et sécuritaire, ses médias, son réseau de services sociaux (hôpitaux, écoles, orphelinats, etc.), ses centres agricoles, ses coopératives alimentaires, son système de télécommunication, ses programmes environnementaux et même son propre...

commentaires (1)

le Hezbollah a copié la structure et les institutions des Forces Libanaise. Il suffirait de refaire ce que les chrétiens ont déjà fait pendant la guerre. Seulement la solution résiderait dans un Liban laic, neutre et fédéral. Que chacun vive comme il veut dans son canton dans un état laic qui preserve les droits de tous avec la neutralité qui nous met hors jeu par rapport aux ingérences extérieures.

Jose Johann Chidiac

06 h 43, le 03 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • le Hezbollah a copié la structure et les institutions des Forces Libanaise. Il suffirait de refaire ce que les chrétiens ont déjà fait pendant la guerre. Seulement la solution résiderait dans un Liban laic, neutre et fédéral. Que chacun vive comme il veut dans son canton dans un état laic qui preserve les droits de tous avec la neutralité qui nous met hors jeu par rapport aux ingérences extérieures.

    Jose Johann Chidiac

    06 h 43, le 03 décembre 2020

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