Le Giving Tuesday (mardi du don), célébré chaque premier mardi suivant le Thanksgiving aux États-Unis, est un mouvement créé en 2012 par le centre culturel 92nd Street Y, situé à New York, et par la United Nations Foundation (Fondation des Nations unies), en réponse à l’esprit consumériste du Black Friday qui marque le Thanksgiving et de sa kyrielle d’irrésistibles « deals », ou offres commerciales. Jusqu’à ce que la pandémie de Covid-19 balaie le monde, une véritable fièvre du shopping était programmée à la même période chaque année : la fête du Thanksgiving tombe le dernier jeudi du mois de novembre, le Black Friday, le lendemain, et Small Business Saturday, le samedi d’après, au cours duquel on court toujours derrière les bonnes affaires. Après une courte trêve dominicale, on reprend de plus belle le lendemain avec le Cyber Monday, la grande invite à faire des achats exceptionnels en ligne. Cette débauche d’achats, née aux États-Unis, s’était répandue dans le monde entier, le Liban inclus, où, depuis quelques années, les établissements de commerce organisent des soldes qui se veulent exceptionnelles à l’occasion du Black Friday libanais qui a suivi les dates américaines.
Par contraste, le Giving Tuesday a été conçu comme une halte qui permet de penser aux moins favorisés, avant de s’embarquer à nouveau dans le cycle infernal des cadeaux de Noël. Ses initiateurs visaient à déclencher les capacités et le pouvoir des individus et des organisations à donner en retour une partie de leurs bénéfices afin de participer à transformer pour le mieux leurs communautés et le monde. Cet élan de générosité mondial, étalé sur une journée, se voulait une plateforme de prise de conscience de grand impact.
Quatre ONG libanaises en action
Cette année, le pays du Cèdre a été en mesure de constituer un maillon de cette chaîne planétaire. Et cette première année d’engagement s’est faite en conjonction avec les associations libanaises suivantes : Anta akhi, Brave Heart, Takreem et le Children Care Center.
Pour Alexandre A. Nehmé, coordinateur des programmes à l’association arab.org, portail d’ONG arabes, « c’est un moment de grande humilité pour le Liban d’être le premier pays du monde arabe à faire partie de Giving Tuesday. Nous ferons de notre mieux pour que Giving Tuesday Lebanon incarne toujours cet esprit du don et de gratitude quels que soient les défis rencontrés. Le changement pour le mieux est possible grâce à la solidarité de ses hommes et de ses femmes, au Liban et dans le monde », affirme-t-il.
Le pays du Cèdre reste ainsi dans la lignée de son grand penseur Gebran Khalil Gebran, pour qui « la générosité est de donner plus que ce que l’on peut, et la fierté est de prendre moins que ce dont on a besoin ».
Le mouvement libanais GivingTuesday Lebanon s’est doté d’un site web à travers lequel les entreprises et les individus peuvent choisir la forme de solidarité de leur choix, participer à une action ou faire un don. « Nous cherchons à aider des milliers de donateurs quotidiens à voir comment leurs contributions individuelles s’additionnent pour qu’elles puissent avoir un grand impact sur leurs causes préférées », peut-on lire sur le site qui peut être consulté à l’adresse suivante :
https ://lebanon.givingtuesday.me/
Les grands noms de la technologie en tête
Parmi ceux qui ont répondu à l’appel international, des entreprises de gros calibre, dont Google, Microsoft, Skype, Cisco, la Unicef, la Case Foundation et Save the Children. D’autres s’y sont joints en tant que partenaires, tels Bill et Melinda Gates, et la Ford Foundation. Le centre de recherches Inside Philanthropy précise que le succès croissant du Giving Tuesday et sa propagation mondiale sont dus au rôle que les grands noms de la technologie ont joué pour le promouvoir.
Il faut signaler en particulier la subvention de contrepartie (une subvention versée sous condition que son montant soit égal à des fonds provenant d’une autre source) de 5 millions de dollars, nommée GiveDirectly et initiée par le cofondateur de Facebook, Dustin Moskovitz, et celle annoncée par l’ancien PDG d’AOL, Steve Case. À l’échelle individuelle, les célébrités sont légion à prendre part chaque année au mardi de la générosité, pour ne citer que Lady Gaga, Ellen DeGeneris, Heidi Klum, Hugh Jackman, Charlize Theron et Jennifer Lopez.
Par ailleurs, les créateurs de ce mouvement rappellent qu’il n’est pas besoin d’être fortuné pour partager. Mettre un sourire sur un visage, aider un voisin ou un étranger, être présent auprès d’une personne chère ou partager ce que l’on a avec ceux dans le besoin.
Le site internet de Giving Tuesday souligne également le besoin de « reconnexion » à une époque de crise mondiale et de « déconnexion ». « En tant que plus grand mouvement de donation, nous croyons que nous pouvons aller plus loin et plus rapidement dans cette direction », peut-on y lire.
Et cela se traduit dans les chiffres. Cet élan caritatif mondial s’est traduit l’an dernier par un budget de 1,97 milliard de dollars en provenance de 70 pays réunis sous cette houlette.
Au Liban, les ONG qui se sont associées à ce mouvement international, alors que le pays traverse la pire crise économique et sociale de son histoire, accentuée par la tragique double explosion du 4 août au port de Beyrouth, espèrent que le formidable élan de solidarité et de générosité qui s’est manifesté après le cataclysme d’août perdure à travers, entre autres, l’initiative Giving Tuesday Lebanon.
Il ne faut pas oublier de consacrer une somme importante des dons pour reboiser notre pays qui a été saccager par les cupides qui ont raser les forêts pour exploiter et bétonner le pays. On ne vit pas uniquement de pain et de vivres il nous faut récupérer notre vie et nos paysages pour retrouver les parfums qui caractérisaient notre pays d’avant. Il y a plus de cèdres dans le monde que dans notre pays qui jadis était couvert de forêts de pins et de sapins, de caroubiers et de saules etc... qui sont devenus aussi rares que l’eau et l’air pure que nous respirions avant l’arrivée de ces fossoyeurs qui ont tout rasé et souillé sans être empêchés.
17 h 57, le 01 décembre 2020