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Culture - Jeune talent

Rami Ghorra et la soif d’aller plus loin

« La guerre des autres » (The war of others) est le premier film du jeune scénariste et réalisateur qui s’affirme dans le milieu cinématographique comme narrateur d’histoires humaines.

Rami Ghorra et la soif d’aller plus loin

Image tirée du court métrage « La guerre des autres » de Rami Ghorra. Photo DR

Né à Beyrouth en 1998, Rami Ghorra quitte le Liban après avoir nourri un fort intérêt pour le cinéma, qui s’est rapidement transformé en passion. « Au Grand Lycée de Beyrouth, mes études comprenaient une option audiovisuelle. Je voulais tout d’abord faire de la musique de films, mais j’ai tôt fait de plonger dans l’univers cinématographique où tout m’intéressait, du son au montage en passant par l’éclairage », raconte le jeune homme qui a, au cours de sa dernière année de lycée, réalisé un court métrage intitulé Cross Fade Love et qui a atteint la sélection officielle du All American High School Film Festival.

Après son départ du Liban, Rami Ghorra se dirige évidemment vers une formation en audiovisuel et choisit l’institut SAE à Paris qui proposait des cours pratiques et se concentrait uniquement sur l’aspect technique du cinéma. « J’avais envie de toucher très rapidement au matériel sans que la méthode d’enseignement n’influence ma vision esthétique, mais me permette, au contraire, d’avoir l’entière liberté de faire des choix. »

Rami Ghorra, jeune scénariste et réalisateur, cherche à sonder l’âme humaine avec une loupe. Photo DR

Fin explorateur des séismes humains

Les années qu’il passe à l’Institut SAE lui permettent de collaborer à de nombreux projets et de rencontrer des personnes talentueuses qui vont jouer un grand rôle dans son parcours. Son dernier projet de Bachelor of Arts, court métrage intitulé The war of others, lui vaut l’aide de l’Institut à travers le matériel, l’équipe technique, ainsi que le casting qui travailleront bénévolement pour ce projet. Le film sera très bien accueilli par le public local et international et lui permettra l’accès à de nombreux festivals internationaux notamment au Canada et récemment à la première édition du premier Festival du cinéma libanais à Paris.

« The war of others n’est pas un film sur la guerre, insiste Rami Ghorra. Il démarre par une simple problématique à propos d’un sentiment humain : la vengeance. » Et si un barbier, jadis victime, venait un jour à raser son bourreau, qu’adviendrait-il ?

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Alors qu’il a la lame en main, le tuerait-il ? « L’idée du film ne porte pas nécessairement sur le Liban, poursuit-il, mais comme je suis libanais et que je connais quelque peu la guerre civile libanaise, j’ai pensé que les acteurs seraient originaires du pays qui, durant de longues années, a connu l’horreur des combats. » « Ça aurait pu être le Vietnam ou l’Irak car la vengeance est un sentiment universel, animal, où l’instinct prédomine », reprend le jeune cinéaste.

C’est donc cette problématique qui va interpeller Ghorra. Il va en explorer les différentes possibilités incarnées par les trois principaux personnages : le patron barbier et le jeune apprenti installés depuis longtemps en France et déjà intégrés dans la société, ainsi qu’un ancien milicien qui va débarquer dans la boutique et bouleverser leurs vies. Les deux premiers ont échappé à un massacre au Liban sauf que le plus jeune d’entre eux n’avait que cinq ans à cette époque... Quelles séquelles laisse la guerre ? Les blessures profondes peuvent-elles s’ouvrir à nouveau ? Sommes-nous prêts à oublier, à renoncer à la vengeance, voire à pardonner ? Autant de questions que pose Rami Ghorra dans un court format de dix-huit minutes, un thriller humain qui interroge surtout les survivants d’une guerre.

Rami Ghorra n’est pas seulement un technicien qui aborde les plans d’une manière scientifique tout en s’inspirant de scènes mythiques du 7e art, comme celle qui montre le barbier sur le point de raser la barbe du milicien et qui rappelle une scène de The Intouchables par Brian de Palma. Le scénariste et réalisateur sonde l’intérieur des personnages avec une loupe. Avec précision et méticulosité. Son casting bien choisi et bien mené le suivra probablement dans d’autres projets qu’il entreprend déjà.

Avec Rami Ghorra, on peut penser que La guerre des autres est un peu notre guerre à nous tous.

Né à Beyrouth en 1998, Rami Ghorra quitte le Liban après avoir nourri un fort intérêt pour le cinéma, qui s’est rapidement transformé en passion. « Au Grand Lycée de Beyrouth, mes études comprenaient une option audiovisuelle. Je voulais tout d’abord faire de la musique de films, mais j’ai tôt fait de plonger dans l’univers cinématographique où tout m’intéressait, du...

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