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Société - Coronavirus

Le Liban évalue les coûts et les conditions de stockage des différents vaccins anti-Covid

Le pays s’est doté de tests de dépistage antigéniques plus rapides que le PCR, a annoncé hier le directeur de l’hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad.

Le Liban évalue les coûts et les conditions de stockage des différents vaccins anti-Covid

Une infirmière de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri administrant les soins à un malade du coronavirus le 13 novembre. Joseph Eid/AFP

Alors que les pays occidentaux vont commencer à recevoir les premiers vaccins anti-Covid dans les prochaines semaines, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé la semaine dernière que le Liban pourrait en bénéficier dès le premier trimestre de 2021. Une déclaration qui avait soulevé plusieurs interrogations, notamment sur les plans financier et logistique. Dans une interview accordée dimanche soir à la chaîne al-Jadeed, le ministre a déclaré que le Liban allait recevoir le vaccin développé par la société américaine Pfizer avant la mi-février et que celui-ci serait administré en priorité aux personnes vulnérables. Un responsable de son bureau avait affirmé à L’OLJ il y a quelques jours que « le Liban n’importera pas un vaccin non approuvé par l’OMS ». Le pays, qui est inscrit sur la plateforme Covax créée par l’OMS pour garantir l’accès au vaccin dès qu’il sera mis sur le marché, est entré il y a dix jours dans sa seconde semaine de reconfinement.

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Trois vaccins sont principalement en compétition à l’heure actuelle à l’échelle internationale, selon le Dr Abdel Rahman Bizri, médecin spécialiste en maladies infectieuses et membre de la Commission nationale pour les maladies infectieuses et contagieuses. Il s’agit des produits développés par les américains Pfizer et Moderna, et le britannique AstraZeneca, qui est associé à l’Université d’Oxford. Le vaccin de Pfizer est aujourd’hui celui qui a le plus de chances d’être commercialisé rapidement. Le problème pour le Liban, c’est que la conservation de ce produit « est un peu compliquée ». « Il doit être conservé à -70 °C et le Liban n’a pas les moyens de garder un grand nombre de vaccins dans ces conditions-là. La solution sera d’acheter ce vaccin par lots et d’écouler chaque lot en une semaine », souligne le Dr Bizri en précisant qu’il serait donné en priorité au personnel médical. « Le vaccin de Moderna est plus facile à stocker ; il doit être conservé à -20 °C. Sauf qu’il est très cher », indique l’infectiologue qui ajoute que le vaccin de Pfizer est de 60 % moins coûteux que celui de Moderna. Quant au vaccin d’AstraZeneca, « son prix est abordable, il est efficace à 90 % et facilement stockable ». Interrogé par L’OLJ sur la possibilité d’acquérir les vaccins russe et chinois controversés, le Dr Bizri indique qu’à l’heure actuelle, « toutes les options sont possibles, mais la décision finale reviendra au ministère de la Santé ». « Ces vaccins ne sont pas encore mentionnés sur la plateforme Covax, mais des études sur le vaccin russe ont déjà été publiées dans les magazines scientifiques. Il utilise une technique proche de l’AstraZeneca. Le vaccin chinois fonctionne différemment », explique l’infectiologue. Le spécialiste confirme par ailleurs que le pays pourrait recevoir ses premiers lots de vaccins au cours du premier trimestre de 2021.

Nouveaux tests antigéniques

Au niveau du dépistage du Covid-19, le directeur de l’hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a annoncé hier sur Twitter que le Liban disposait désormais de tests antigéniques rapides dont les résultats peuvent être connus en une trentaine de minutes. Moins chers que le PCR pratiqué jusqu’à présent, ces tests seraient cependant moins fiables, selon Abdel Rahman Bizri. « Les tests antigéniques sont fiables si le patient a des symptômes avérés. Ils pourront être utilisés dans les urgences », indique l’infectiologue. Le Dr Abiad, qui dresse régulièrement un état des lieux de la situation sanitaire dans le pays, a par ailleurs salué le fait que le nombre de lits disponibles en soins intensifs avait augmenté après un accord passé entre le ministère de la Santé et les hôpitaux privés. Le directeur de l’hôpital Hariri s’est ensuite félicité qu’aucune « augmentation catastrophique » des cas critiques et des décès n’ait été enregistrée dernièrement. Selon le bilan quotidien publié par le ministère de la Santé, 1 041 nouveaux cas et onze décès ont été recensés hier. La baisse apparente du nombre de cas quotidiens est due à une baisse du nombre de tests effectués samedi et dimanche, la majorité des laboratoires traitant les tests étant fermés au cours du week-end. Ces chiffres font grimper à 117 476 le nombre cumulé des contaminations depuis l’apparition du virus dans le pays en février, au nombre desquels 911 décès et 69 079 guérisons. Parmi les personnes actuellement contaminées, 861 sont hospitalisées, dont 339 aux soins intensifs.

En soirée, l’ordre des médecins de Beyrouth a annoncé que deux médecins de la Békaa avaient succombé après avoir été contaminés par le coronavirus.

La baisse du nombre de tests dans le pays pourrait également s’expliquer par le fait que les recommandations du ministère de la Santé ont été modifiées en début de mois, en accord avec les nouvelles données de l’OMS. Lors d’une conférence de presse tenue au ministère de la Santé il y a une dizaine de jours, la directrice des bureaux de médecine préventive au sein du ministère, Atiqa Berry, avait annoncé qu’il n’y avait plus besoin de se faire systématiquement tester pour s’assurer de sa guérison. « Pour les personnes testées positives mais qui n’ont pas de symptômes à la base, pas besoin de refaire le test si elles ont observé 10 jours de confinement. Pour les cas d’infection avec symptômes, il n’est pas nécessaire de refaire le PCR une fois que 13 jours de confinement ont été observés et que les symptômes ont disparu », avait-elle indiqué.

15 % de tests positifs

« Ce qu’il faut surveiller, ce n’est pas le nombre de tests effectués, mais le pourcentage de cas positifs parmi les personnes testées », soulève pour sa part Abdel Rahman Bizri. « Le Liban affiche actuellement un taux inquiétant de 15 % de tests positifs. Il faut attendre quelques jours pour voir si ce pourcentage va baisser avec le confinement », indique l’infectiologue qui se dit « contre les tests aléatoires ».

« Il vaut mieux tester ceux qui en ont besoin pour pouvoir les aider au lieu de perdre des tests coûteux et du temps », souligne-t-il.

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Pour l’instant, le PCR demeure le test le plus pratiqué au Liban. Il est fiable à 70 % s’il est bien exécuté. Le pays dispose également de PCR rapide « réservé aux patients qui ont besoin d’une opération urgente. Ses résultats peuvent être obtenus en une heure, mais il coûte cher », explique le spécialiste.

Un autre test plus innovant pourrait bientôt être utilisé au Liban, le RT PCR Multiplex. Il est cependant disponible en quantités limitées et le coût de ce test est assez élevé, selon le Dr Bizri. « Le RT PCR Multiplex permet de détecter le Covid et bien d’autres maladies respiratoires et virus. Il pourra nous être utile à l’approche de l’hiver », explique-t-il.


Alors que les pays occidentaux vont commencer à recevoir les premiers vaccins anti-Covid dans les prochaines semaines, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé la semaine dernière que le Liban pourrait en bénéficier dès le premier trimestre de 2021. Une déclaration qui avait soulevé plusieurs interrogations, notamment sur les plans financier et logistique. Dans une...

commentaires (2)

Sans gouvernement, avec quoi vont-ils payer les vaccins ? Les criminels au pouvoir vont se payer le luxe de faire vacciner leurs proches, et négliger tout le reste, et bien sûr en usant de ce qui reste de l'argent des déposants. Pour exemple, le vaccin de la grippe.

Esber

11 h 10, le 24 novembre 2020

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Commentaires (2)

  • Sans gouvernement, avec quoi vont-ils payer les vaccins ? Les criminels au pouvoir vont se payer le luxe de faire vacciner leurs proches, et négliger tout le reste, et bien sûr en usant de ce qui reste de l'argent des déposants. Pour exemple, le vaccin de la grippe.

    Esber

    11 h 10, le 24 novembre 2020

  • Au point ou on en est j'avais peur qu'on nous ditribue un vaccin Iranien...

    Liban Libre

    02 h 06, le 24 novembre 2020

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