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Société - Pandémie

Le vaccin contre le coronavirus ne pourra pas être disponible au Liban avant la fin de 2021

Selon les recommandations de l’OMS, la priorité sera accordée au personnel soignant, suivi des personnes âgées et des enfants.

Le vaccin contre le coronavirus ne pourra pas être disponible au Liban avant la fin de 2021

Le Liban ne mettra sur le marché qu’un vaccin préqualifié par l’OMS. Photo d’illustration Bigstock

Lundi, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, avait annoncé que le Liban pourrait recevoir les vaccins contre le coronavirus « au premier trimestre de l’année prochaine ». Le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a quant à lui assuré que celui-ci pourrait être disponible au deuxième trimestre de l’année prochaine, soit entre mars et juin. En tenant ce discours, tant M. Hassan que M. Araji ont voulu tranquilliser la population. Mais sur quoi misent-ils pour s’aventurer dans de tels discours, sachant que la plate-forme Covax, mise en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour garantir l’accès aux vaccins aux pays qui s’y sont inscrits, avait déclaré que celui-ci ne pourrait pas être disponible avant la fin de 2021, au mieux avant le dernier trimestre de l’année prochaine ?

M. Hassan était injoignable hier. Un responsable de son bureau a affirmé à L’Orient-Le Jour que « le Liban n’importera pas un vaccin qui ne sera pas approuvé par l’OMS », qui selon lui « est sur le point d’en approuver un rapidement », d’autant que deux vaccins ont récemment montré une grande efficacité. Le premier est celui de la compagnie pharmaceutique américaine Pfizer qui avait annoncé il y a une dizaine de jours que son vaccin candidat était efficace à 90 % contre le Covid-19. Lundi, c’était au tour de la compagnie américaine Moderna d’annoncer l’efficacité à 94,5 % de son vaccin candidat.

M. Araji se base sur les mêmes données pour avancer que le vaccin pourrait être commercialisé au Liban d’ici quatre à sept mois. Il cite également Anthony Fauci, immunologue et directeur de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses aux États-Unis, « qui avait déclaré que le vaccin de Pfizer sera disponible aux USA d’ici à la fin de l’année courante ».

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Tel n’est pas l’avis de Randa Hamadé, chef du département de soins de santé primaires et directrice du programme national de vaccination au ministère de la Santé publique, qui se réfère aux déclarations de la plate-forme Covax, sur laquelle le Liban est inscrit.

« Nous disposons de plusieurs voies d’approvisionnement du vaccin, explique-t-elle à L’OLJ. La plate-forme Covax en est une. Elle doit assurer le vaccin à 20 % de la population. Parallèlement, le Liban a conclu un contrat avec Pfizer, pour assurer des doses supplémentaires. Cette compagnie garantit qu’elle va commencer à commercialiser son vaccin prochainement. Quelle que soit la voie d’approvisionnement, le principe directeur du Liban reste le fait que seul un vaccin préqualifié par l’OMS sera introduit sur le marché. »

Priorité au personnel soignant

Mme Hamadé souligne dans ce cadre que, selon les recommandations de l’OMS, la priorité sera accordée au personnel soignant, qui est en première ligne de contact avec les patients. Suivront les personnes âgées, puis les enfants. « Il y a donc une hiérarchisation des priorités », insiste-t-elle, soulignant que le ministère de la Santé a formé une commission chargée de suivre les préparatifs du vaccin, « d’autant que les défis sont nombreux ».

« Au nombre de ceux-ci, le stockage du vaccin qui doit être préservé à -70 °C, constate Mme Hamadé. Or au Liban, nous ne disposons pas d’une chaîne de froid susceptible de bien garder ce vaccin. » Elle assure toutefois que le pays dispose de « plusieurs autres options », comme le fait de recourir au vaccin de la compagnie Moderna « qui peut être préservé à -20 °C, comme n’importe quel autre vaccin de routine ». « Donc, le stockage, la réfrigération, la distribution, la hiérarchisation des priorités… sont des défis que cette commission examine », indique-t-elle.

La commission, dont Randa Hamadé est également membre, est présidée par Abdel Rahman Bizri, spécialiste de maladies infectieuses et membre de la commission pour le suivi du Covid-19. Elle compte parmi ses membres des représentants de l’OMS, de l’Unicef et de la Banque mondiale, des consultants du ministre sortant de la Santé et des membres du comité ministériel du suivi du Covid-19.

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Notant que l’OMS a déjà développé une feuille de route qui peut constituer une base pour chaque pays pour se préparer à recevoir le vaccin, Mme Hamadé note qu’il faut aussi voir si « la population est prête à se faire vacciner », en raison notamment des fausses informations qui avaient circulé sur les réseaux sociaux, selon lesquelles, à la faveur de ce vaccin, on va implanter des puces pour surveiller les gens, les contrôler et les tuer.

Par ailleurs, « le ministre de la Santé effectue des contacts avec les ambassades des pays en voie de développer des vaccins, comme celle de Russie », précise Randa Hamadé. « Les discussions se poursuivent pour voir si le Liban peut bénéficier de ce vaccin, ajoute-t-elle. Mais ce vaccin ne répond pas encore aux conditions et critères établis par l’OMS. Et la question qui se pose à ce niveau est de savoir si le Liban est prêt à s’aventurer et à se procurer un vaccin qui n’est pas approuvé par l’OMS pour protéger les personnes à risque, lesquelles ne peuvent rester sans protection face à cette épidémie qui menace leur vie. C’est aux décideurs de trancher dans ce sens. »

Quoi qu’il en soit, une chose est sûre. « Le vaccin ne signifie pas que l’épidémie de Covid-19 est vaincue », martèle Mme Hamadé. « Il faut que les gens sachent qu’au niveau mondial, la production du vaccin ne peut pas couvrir 80 % de la population. Tant qu’on ne peut pas couvrir ce large spectre de gens, nous restons dans la phase dangereuse de l’épidémie. Dans le cadre de la plate-forme Covax, chaque pays a droit à des doses pour faire vacciner 20 % de sa population. Il est impossible de garantir que l’épidémie sera vaincue ou la propagation du virus sera freinée avant que 80 % de la population ne reçoive le vaccin. Ce qui permettra de former une immunité de horde. La seule protection à l’heure actuelle reste le respect des gestes-barrières », souligne-t-elle enfin.

Lundi, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, avait annoncé que le Liban pourrait recevoir les vaccins contre le coronavirus « au premier trimestre de l’année prochaine ». Le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a quant à lui assuré que celui-ci pourrait être disponible au deuxième trimestre de l’année prochaine, soit entre mars et...
commentaires (6)

C'est cela, qu'ils se le gardent,,, aidons nous, ainsi que nos enfant, à développer notre propre immunité au moyen d'une vie et d'une alimentation saines , loin de cette folie hygiéniste qui nous tue et qui nous rend vulnérables aux calamités sanitaires du futur.

Christine KHALIL

16 h 33, le 18 novembre 2020

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Commentaires (6)

  • C'est cela, qu'ils se le gardent,,, aidons nous, ainsi que nos enfant, à développer notre propre immunité au moyen d'une vie et d'une alimentation saines , loin de cette folie hygiéniste qui nous tue et qui nous rend vulnérables aux calamités sanitaires du futur.

    Christine KHALIL

    16 h 33, le 18 novembre 2020

  • En tous cas la strategie ne doit pas forcement dependre de vaccins ou solutions pharmaceutiques. Il y a quelques mois il y avait des articles interessants comment on peut bien utiliser des produits locaux pour faire bonne cuisine et cuisine saine.

    Stes David

    13 h 05, le 18 novembre 2020

  • On parie qu’il se développera un marché noir des vaccins destiné aux personnes fortunées qui ont planqué leur argent à l’étranger

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 35, le 18 novembre 2020

  • Un retour sur terre avec ces informations complètement vraisemblables par rapport aux declarations utopiques de la veille du Ministere de la Sante!

    Cadige William

    08 h 00, le 18 novembre 2020

  • ESPOIR ET DECEPTION DE CES VACCINS AVEC TANT DE CONTRADICTIONS DANS LES MEDIAS, LES GENS SONT PERPLEXES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 07, le 18 novembre 2020

  • "... Selon les recommandations de l’OMS, la priorité sera accordée au personnel soignant, suivi des personnes âgées et des enfants. ..." - Au train où ça va, et avec un peu (beaucoup?) de chance, d'ici à ce que le vaccin arrive nous serons devenu des personnes âgées, donc tout va bien. Positivons...

    Gros Gnon

    00 h 32, le 18 novembre 2020

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