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Société - Coronavirus

Hassan signe un accord avec les hôpitaux privés pour traiter les personnes contaminées

Plus de 2 000 cas et 13 décès ont été signalés hier.


Hassan signe un accord avec les hôpitaux privés pour traiter les personnes contaminées

Selon le président du syndicat des hôpitaux, l’accord conclu avec le ministère de la Santé va probablement doubler le nombre de lits disponibles. Joseph Eid/AFP

Alors que la pandémie du Covid-19 ne connaît toujours aucun répit au Liban, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé hier avoir enfin trouvé un accord avec les hôpitaux privés pour assurer la prise en charge des patients contaminés. Il règle ainsi un désaccord qui opposait depuis plusieurs semaines le ministère aux hôpitaux privés, sollicités pour participer à l’effort de lutte contre la pandémie, mais empêchés de le faire par une augmentation de leurs coûts de fonctionnement. Cet accord permettra de doubler, au moins, le nombre de lits disponibles pour les patients souffrant du Covid-19 et nécessitant une hospitalisation. Une mesure rassurante pour tous les Libanais confinés aujourd’hui, avec l’objectif affiché de donner un répit aux hôpitaux saturés et au personnel hospitalier surmené. Cet accord porte sur la tarification de l’hospitalisation des patients (l’oxygène utilisé pour le traitement) et les équipements de protection personnelle utilisés par le corps hospitalier pour prévenir toute contamination. Il prévoit de fixer à trois cent mille livres libanaises le coût journalier d’un patient à l’hôpital pour les fournitures de protection individuelle dans la chambre régulière, et à cinq cent mille livres libanaises dans les unités de soins intensifs, à condition que le patient soit diagnostiqué avant d’entrer à l’hôpital.

« Les hôpitaux privés n’ont plus d’excuses »

Selon la convention passée avec les hôpitaux privés, le tarif de l’oxygène sera calculé à mille cinq cents livres libanaises par heure aux soins intensifs, sauf pour les patients atteints de Covid-19 qui sont placés sous respirateur. Le tarif de consommation d’oxygène à haut débit par heure sera calculé au prix de quatre mille cinq cent livres libanaises.

Les factures hospitalières relatives à ces coûts seront prélevées du prêt de la Banque mondiale alloué à la lutte contre le coronavirus, à charge pour les hôpitaux privés de faire payer au patient 15 % de la facture, non inclus le tarif des fournitures préventives. Les effets de cet accord s’appliquent également dans les hôpitaux gouvernementaux, où les patients règlent 10 % de la facture.

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Selon le président du syndicat des hôpitaux, Sleiman Haroun, cet accord va probablement doubler le nombre de lits disponibles, qui s’élève aujourd’hui à 350 lits d’admission normale et à 150 lits en soins intensifs. Toutefois, la circulaire étant datée d’hier, M. Haroun précise à L’OLJ qu’il lui faut quelques jours pour être fixé à ce sujet.

Aussitôt l’accord signé, Hamad Hassan a mis en garde tout hôpital qui violerait les termes de l’entente ou refuserait d’admettre des patients aux frais de son ministère. Dans ce cas, pourraient être envisagés une réduction de la classification, un gel temporaire de la licence, voire d’une révocation permanente de la licence... « Les hôpitaux privés n’ont plus d’excuses pour ne pas recevoir des patients souffrant du coronavirus », a-t-il martelé.

Un bilan toujours lourd

En ce qui concerne l’évolution de la pandémie, au cinquième jour du reconfinement du pays, le Liban a enregistré hier 2 084 nouveaux cas de coronavirus et 13 décès, selon le rapport quotidien du ministère de la Santé. Le nombre cumulé des contaminations, depuis l’apparition du virus dans le pays en février, s’élève donc à 110 037, dont 852 décès et 62 528 guérisons. Parmi les personnes actuellement contaminées, 872 sont hospitalisées, dont 327 aux soins intensifs. En ce qui concerne le milieu carcéral, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont indiqué dans un communiqué que, depuis les premiers cas de coronavirus détectés dans les prisons, 549 contaminations ont été enregistrées à Roumieh, le plus grand centre pénitentiaire du pays, et 30 au Palais de justice de Beyrouth. Sur le total de cas recensés, 498 patients ont entièrement guéri. En outre, quatre prisonniers sont encore positifs dans la prison de Batroun, alors que dix-sept autres se sont rétablis, tandis qu’à Zahlé, dix prisonniers souffrent encore de symptômes légers et 237 sont guéris.

Allègement du confinement ?

Décrété jusqu’à la fin du mois dans le but de soulager des hôpitaux débordés et un personnel soignant exténué, le nouveau confinement est loin de faire l’unanimité, notamment parmi les catégories les plus pauvres de la population. Ainsi, un sit-in a été organisé devant le ministère de l’Intérieur, à Beyrouth, afin de réclamer le versement d’aides aux Libanais les plus défavorisés et qui souffrent des conséquences économiques du bouclage. Les quelques dizaines de contestataires ont effectué une marche depuis la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, jusqu’au siège du ministère, dans le quartier de Sanayeh. Tout en assurant « ne pas être opposés au confinement », ils ont appelé l’État à assurer un soutien aux familles les plus pauvres, « qui vivent dans des conditions socio-économiques difficiles ». Les participants à ce sit-in ont également entonné des slogans populaires du soulèvement du 17 octobre.

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Enfin, le ministre sortant de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, a présenté hier au président, Michel Aoun, un état des lieux de la situation sécuritaire dans le pays ainsi que des mesures prises pour lutter contre la pandémie. Il a également assuré que les Libanais se conformaient au bouclage à 85 %.

Alors que la pandémie du Covid-19 ne connaît toujours aucun répit au Liban, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé hier avoir enfin trouvé un accord avec les hôpitaux privés pour assurer la prise en charge des patients contaminés. Il règle ainsi un désaccord qui opposait depuis plusieurs semaines le ministère aux hôpitaux privés, sollicités pour participer à...

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