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Société - Pandémie

Vers une augmentation du nombre des unités Covid-19 dans les hôpitaux au Liban

Une centaine d’établissements sont concernés par cet accord qui devra en outre assurer mille lits ordinaires supplémentaires et près de 200 en soins intensifs.

Vers une augmentation du nombre des unités Covid-19 dans les hôpitaux au Liban

Un vendeur de barbe à papa sur la corniche de Beyrouth. Joseph Eid/AFP

Au terme de longues semaines d’accusations mutuelles, le ministère de la Santé et le syndicat des propriétaires des hôpitaux privés ont finalement conclu mardi un accord en vertu duquel les établissements doivent consacrer 10 % des lits ordinaires et 20 % de ceux en unités de soins intensifs aux patients du Covid-19. Cet accord s’inscrit dans le cadre de la recommandation émise récemment dans ce sens par la commission ministérielle pour le suivi de la pandémie.

Cette mesure concerne une centaine d’hôpitaux privés qui ne se sont pas encore dotés de telles unités et devrait assurer, en plus des lits déjà disponibles, près de mille lits ordinaires et 200 autres en unités de soins intensifs. Les établissements doivent avoir fini les équipements de ces unités en l’espace de deux semaines. « Cela est difficile, notamment si le pays se retrouvait à nouveau en confinement, parce que les travaux seraient retardés », explique à L’Orient-Le Jour Sleiman Haroun, président du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés. « Par ailleurs, ce chantier est très coûteux, alors que les hôpitaux n’ont toujours pas reçu l’argent que leur doit le gouvernement. Comment celui-ci s’attend-il donc à ce qu’ils se dotent de telles unités ? »

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Pour faciliter la tâche des hôpitaux et leur permettre de s’équiper, « le gouvernement doit les soutenir financièrement en payant ce qu’il leur doit », insiste M. Haroun. Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a promis de régler une partie des dus « d’ici à la semaine prochaine, quoique cela ne dépende pas uniquement de lui, mais aussi d’autres ministères, comme la Défense pour les soins dispensés aux militaires et l’Intérieur pour ceux octroyés aux Forces de sécurité intérieure ». « En tant qu’hôpitaux privés, nous travaillons de bonne foi, assure-t-il encore. Mais nous ne pouvons rien faire si nous ne recevons pas l’argent que l’État nous doit. »

Ce dernier doit près de 2 500 milliards de livres libanaises. « Un montant qui a perdu environ 80 % de sa valeur avec la dépréciation de la livre », constate M. Haroun, notant que « pour achever les travaux, tout le monde nous réclame l’argent en espèces et en dollars ». « D’ailleurs, nous sommes en train de tout payer en espèces, le mazout, les repas, les médicaments… » ajoute-t-il.

Problème de ressources humaines

M. Haroun espère que le gouvernement fera preuve lui aussi de bonne foi en s’acquittant de ses dus. « En exerçant cette pression sur les hôpitaux, je crains que certains établissements soient mal équipés et contribuent par conséquent à la propagation du virus, fait-il remarquer. Le contrat est bilatéral. Nous sommes en train de remplir notre partie de l’accord, le gouvernement doit remplir la sienne. Il ne peut pas se dérober à ses responsabilités. »

Un autre défi à relever reste celui des ressources humaines, notamment pour ce qui est du recrutement des infirmières et infirmiers, « soit parce qu’ils émigrent, soit par ce qu’ils refusent de travailler dans de telles unités ». « C’est un risque qu’ils ne veulent pas courir malgré les incitations qu’on peut leur offrir, avance-t-il. C’est le cas notamment de ceux qui ont des enfants ou des personnes âgées, d’autant que de nombreux cas de Covid-19 ont été recensés parmi les équipes soignantes. » En effet, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé, 1 448 cas ont été signalés au sein de ces équipes depuis le début de l’épidémie.

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Selon ce bilan, 1 888 nouvelles contaminations ont été enregistrées hier, dont une en provenance de l’étranger et neuf parmi les équipes soignantes. Neuf décès sont également à déplorer. Cela fait grimper à 87 097 le total de cas depuis la déclaration de la première contamination au Liban le 21 février dernier, au nombre desquels 676 décès et 46 258 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées, 821 sont hospitalisées, dont 242 aux soins intensifs.

Éclaircie dans les prisons

Dans ce tableau sombre de la pandémie, une bonne nouvelle est venue hier du milieu carcéral qui connaissait une propagation inquiétante du coronavirus. De fait, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont annoncé 464 convalescences parmi les détenus de la prison de Roumieh, où 489 cas positifs ont été signalés sur 1 629 prisonniers testés par PCR. « Il n’y a plus de patients hospitalisés », se félicitent les FSI, notant que 45 personnes sont actuellement confinées dans le bâtiment J de la prison, destiné à isoler et à surveiller les détenus contaminés. Dans la prison de Batroun, au Liban-Nord, 20 cas positifs ont été recensés parmi les détenus. Dans la Békaa, les six cas recensés dans la prison de Zahlé sont en phase de rétablissement, alors que les 237 détenus qui étaient contaminés jusque-là se sont rétablis. Tous les patients sont dans un état stable et sous suivi sanitaire, précise-t-on de même source. Au commissariat du Palais de justice de Beyrouth, 31 cas ont été confirmés.

Enfin, le mohafez de Baalbeck-Hermel a annoncé hier que la localité de Douress sera isolée pour une semaine, à partir de ce matin, en raison de l’augmentation des cas de Covid-19.

Au terme de longues semaines d’accusations mutuelles, le ministère de la Santé et le syndicat des propriétaires des hôpitaux privés ont finalement conclu mardi un accord en vertu duquel les établissements doivent consacrer 10 % des lits ordinaires et 20 % de ceux en unités de soins intensifs aux patients du Covid-19. Cet accord s’inscrit dans le cadre de la recommandation...

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Ces unités préparées à la hâte, risquent de provoquer une flambée intra-hospitalière des contaminations.

Esber

14 h 41, le 05 novembre 2020

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Commentaires (1)

  • Ces unités préparées à la hâte, risquent de provoquer une flambée intra-hospitalière des contaminations.

    Esber

    14 h 41, le 05 novembre 2020

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