Le reconfinement entre volonté de renforcer le contrôle et absence de mesures concrètes

À moins de quarante-huit heures du début du nouveau confinement, prévu du 14 au 30 novembre, aucune mesure concrète n’a encore été prise, même si les autorités affirment vouloir renforcer les contrôles et les sanctions à l’encontre des contrevenants. Une réunion a été tenue hier à cet effet au Grand Sérail sous la présidence du Premier ministre sortant, Hassane Diab, sans pour autant aboutir à de telles mesures.

Les responsables réunis hier, notamment les ministres sortants de la Défense et de l’Intérieur, les chefs de l’armée et des services de sécurité, « ont étudié les moyens d’appliquer la décision de confinement général et le renforcement des mesures de contrôle », précise le bureau de presse de M. Diab dans un communiqué. Ils ont également débattu « l’idée de présenter un projet de loi visant au renforcement des sanctions contre les personnes qui ne portent pas de masque en considérant cela comme un délit qui serait inscrit au casier judiciaire ».

Les responsables auraient également planché sur l’éventualité d’imposer des contraventions et des mises sous scellés de commerces contrevenants, ainsi que le déploiement de barrages dans toutes les régions, pour renforcer les contrôles. Cette réunion s’est toutefois achevée « sans aboutir à un plan clair ».

Lire aussi

Principales mesures, exemptions : voici ce qu'il faut savoir

Cela alors que la pandémie continue de progresser au Liban avec 1 922 nouvelles contaminations, dont sept en provenance de l’étranger, enregistrés hier et quatorze décès. Ce qui fait grimper à 98 829 le nombre des cas cumulés signalés depuis l’apparition de la pandémie dans le pays le 21 février dernier, au nombre desquels 793 décès et 54 869 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées, 826 sont hospitalisées, dont 300 aux soins intensifs, selon le bilan officiel du ministère de la Santé.

« Responsabilité et sérieux »

À la veille de ce nouveau confinement, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a appelé « la société à faire preuve de responsabilité et de sérieux », et à respecter, par conséquent, ce nouveau bouclage. M. Hassan, qui s’était rendu à l’aéroport de Beyrouth pour superviser l’arrivée de deux avions militaires qataris transportant deux hôpitaux de campagne à destination de Tyr, au Liban-Sud, et Tripoli, au Liban-Nord, a souhaité que les hôpitaux privés prennent les mesures nécessaires pour augmenter leurs capacités à traiter des patients du Covid-19, faisant savoir que les établissements gouvernementaux allaient prendre de telles mesures durant ces deux semaines de bouclage généralisé. Le ministre sortant de l’Éducation, Tarek Majzoub, a de son côté confirmé que les cours en présentiel seraient suspendus jusqu’à la fin du reconfinement, à savoir le 30 novembre, et que tous les cours seraient donnés en ligne. Pour sa part, le syndicat des garderies a appelé le gouvernement à exempter les crèches du bouclage, affirmant dans un communiqué que « ce secteur a permis de protéger les enfants jusqu’à maintenant du Covid-19 grâce aux mesures strictes qui y sont prises ».

En outre, M. Diab a reçu hier au Grand Sérail le directeur régional pour le Moyen-Orient de la Banque mondiale, Saroj Kumar Jha, avec qui il a évoqué une assistance dans un contexte de lutte contre le coronavirus. Selon un bref communiqué du bureau de presse de M. Diab, la réunion a porté sur « la provision de fonds et l’offre d’assistance pour aider le gouvernement libanais à faire face à la crise du coronavirus ».