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Politique - Report des consultations parlementaires

Pas de veto contre Hariri, assure Baabda

Le leader du courant du Futur ne devrait pas retirer sa candidature.

Pas de veto contre Hariri, assure Baabda

Le leader du courant du Futur, Saad Hariri, lundi 12 octobre 2020 au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Il n'y a pas de veto contre le leader du courant du Futur, Saad Hariri, seul candidat déclaré pour diriger le prochain gouvernement, ont assuré jeudi les milieux proches du président Michel Aoun qui a décidé la veille de reporter d'une semaine la tenue des consultations parlementaires contraignantes en vue de désigner un nouveau Premier ministre.

Alors que Saad Hariri avait obtenu l’appui des groupes parlementaires de Nabih Berry, de Walid Joumblatt, des Marada et du courant du Futur, le bureau de presse de la présidence de la République a annoncé mercredi soir un ajournement d'une semaine des consultations parlementaires. Ce report est destiné à satisfaire la demande de certains blocs parlementaires "en raison de l’émergence de difficultés qui nécessitent d’être surmontées", avait déclaré mercredi soir la présidence. Une source proche du dossier assure que c’est l’absence d'une couverture chrétienne consistante à la candidature de Saad Hariri qui a fait capoter les consultations. En effet, aucun consensus au sein du groupe parlementaire du Liban fort, dont le Courant patriotique libre de Gebran Bassil est la principale composante, n’a émergé, et les Forces libanaises avaient décidé de ne nommer personne lors des consultations contraignantes.

Baabda dédouane Bassil
Cités par notre correspondante à Baabda Hoda Chedid, les sources proches des milieux du chef de l'Etat expliquent que la décision du chef de l'Etat a pour but d'assurer "un climat positif" à la formation d'un cabinet de "mission" chargé de mettre en œuvre les réformes essentielles, conformément à l'initiative du président français Emmanuel Macron. "Il n'y a aucun veto contre Saad Hariri et le président est engagé par le résultat des consultations parlementaires", déclarent ces sources. Dans ce cadre, elles indiquent que M. Hariri s'est entretenu par téléphone mercredi avec M. Aoun pour l'informer de ses contacts, alors qu'il devait se rendre en personne à Baabda. Ces sources ajoutent que le chef de l'Etat avait certaines idées à proposer au leader du Futur et que, durant cet entretien, des données sont apparues, poussant pour un report des consultations. Malgré ce report, M. Hariri ne devrait pas retirer sa candidature à la présidence du Conseil, selon des informations de l'agence de presse al-Markaziya.

La décision du report a provoqué la colère de M. Berry, qui a affirmé dans un communiqué lapidaire mercredi soir être hostile à tout ajournement, "même d’un seul jour". Mais selon les milieux de Baabda, le communiqué du président du Parlement est sorti avant l'annonce officielle faite par la présidence.

Par ailleurs, ces sources démentent que la décision de Michel Aoun ait été soufflée par le chef du CPL Gebran Bassil, qui a vertement critiqué mardi la candidature de M. Hariri. "M. Bassil est le chef du plus important groupe parlementaire mais, tout comme d'autres blocs, il n'a pas le droit de donner d'ordre au président de la République", affirment-elles."Tout président de groupe parlementaire, qu'il soit important ou pas, a le droit de donner son point de vue, mais ceci est distinct des compétences et des responsabilités du chef de l'Etat", ajoutent les milieux de Baabda, indiquant que le président Aoun a été "contacté par tous les chefs de blocs qui ont exprimé le souhait d'un report des consultations", sans préciser à quels blocs ils font référence.
"Avec tout notre respect à la décision du chef de l'Etat de reporter les consultations, cela ne modifiera pas notre position", avait écrit mercredi le leader du CPL sur Twitter, en réaction au report des consultations.

"Soutien le plus large possible"
"Il n'y a aucune raison personnelle qui gouverne les décisions du président Aoun, mais il y a des dossiers qui doivent être étudiés avant la désignation afin que nous ne soyons pas face à une désignation sans formation, ou à une formation sans confiance" du Parlement, ajoutent ces sources, s'étonnant des réactions à ce report "sans connaissance des vraies raisons et ne se basant pas sur de réelles données". Ces sources ajoutent que le chef de l’État est "attaché à assurer le soutien le plus large possible" à la personne qui sera désignée pour former le gouvernement (...) afin qu'elle bénéficie d'un "consensus national" respectant un certain "équilibre au niveau des régions". Le texte fait explicitement référence au Mont-Liban, une région à majorité chrétienne, en allusion au fait que la désignation de M. Hariri ne bénéficiait pas d'une large couverture de cette communauté après le refus du CPL et des FL de le nommer. 

Le président libanais a voulu "donner une chance supplémentaire pour un accord avec le Premier ministre désigné afin de sauver l'initiative française, soutenue par le chef de l’État, et dont la mise en œuvre réclame le plus grand nombre de partisans, soulignent encore les sources de la présidence. Par cette décision, le président Aoun réaffirme son attachement à assurer un climat positif facilitant la formation du gouvernement dans un second temps, puis à assurer à ce gouvernement la confiance escomptée car ce cabinet a un programme de réformes et un mécanisme de mise en œuvre sur lequel un accord clair doit être trouvé".

"L'entrave n'a jamais été une solution"
Malgré les explications de la présidence, des responsables issus de plusieurs formations politiques ont critiqué la décision de Michel Aoun de reporter les consultations.

"L'initiative française est et reste la seule et dernière opportunité pour stopper l’effondrement et reconstruire Beyrouth. Le report ne change rien à ce sujet, et l'entrave n'a jamais été une solution pour le Liban et les Libanais", a écrit sur Twitter le porte-parole de Saad Hariri, Hussein Wajeh.

"Alors que les Libanais attendaient aujourd'hui qu'on leur ouvre la porte vers une première étape pour un sauvetage du pays (comprendre la désignation de M. Hariri, ndlr), le soir est venu agrandir leur déception et tuer leur espoir. Ce sont les intérêts factieux, communautaires et partisans qui décident. Vous avez amené les gens au désespoir", a écrit de son côté le député Kassem Hachem, membre du bloc parlementaire du mouvement Amal de M. Berry.

"Chaque jour, nous nous retrouvons face à des preuves concrètes irréfutables qu’avec cette majorité parlementaire et ces partis au pouvoir, il n’y aucun espoir. Des élections législatives anticipée sont la seule solution", a écrit pour sa part le chef des Forces libanaises, Samir Geagea.

M. Hariri, qui avait annoncé le 8 octobre sa candidature pour former un nouveau gouvernement, avait déclaré lundi après son entretien avec le président Aoun, qu'il n'y avait "plus de temps à perdre", prônant la formation d'un cabinet sans la présence des forces politiques "pour quelques mois", conformément à l'initiative française lancée le 1er septembre pour tenter de sortir le pays de sa crise. Lors de sa deuxième visite à Beyrouth début septembre, Emmanuel Macron avait en effet appelé les forces politiques à former un gouvernement de "mission" le plus rapidement possible pour enclencher des réformes et ainsi débloquer des aides internationales cruciales. Le processus de formation d'un tel cabinet, initié par Moustapha Adib, dernier Premier ministre désigné mais qui s'est finalement récusé fin septembre, avait été principalement entravé par l'insistance du tandem Hezbollah-Amal à nommer les ministres chiites, notamment pour le portefeuille des Finances. En attendant un nouveau gouvernement, l'équipe Diab gère les affaires courantes.

Il n'y a pas de veto contre le leader du courant du Futur, Saad Hariri, seul candidat déclaré pour diriger le prochain gouvernement, ont assuré jeudi les milieux proches du président Michel Aoun qui a décidé la veille de reporter d'une semaine la tenue des consultations parlementaires contraignantes en vue de désigner un nouveau Premier ministre. Alors que Saad Hariri avait obtenu...

commentaires (7)

BEAU-PERE ET GENDRE ET LE BOYCOTTAGE CONTINUE MEME SI LE PAYS EN CATASTROPHE EST DETRUIT.

LA LIBRE EXPRESSION

23 h 44, le 15 octobre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • BEAU-PERE ET GENDRE ET LE BOYCOTTAGE CONTINUE MEME SI LE PAYS EN CATASTROPHE EST DETRUIT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 44, le 15 octobre 2020

  • Juste pour laisser le temps au gendre idéal et mafieux d'organiser le sabotage qui était couru d'avance ... dans ce monde de vipères point de pitié. Si un gouvernement est formé par ces branquignoles ce sera la fin de tout changement au Liban.

    Zeidan

    20 h 22, le 15 octobre 2020

  • Encore un tableau politique de nos chefs de tribus qui veulent à tout prix tuer une nation qui agonise . Super choquant .

    Antoine Sabbagha

    18 h 07, le 15 octobre 2020

  • D'autres ont sacrifié leur pays pour leur fils...chez nous, il n'y a pas de fils...mais un beau-fils aux ambitions sans limites...et qui connait les faiblesses de son beau-père... - Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 24, le 15 octobre 2020

  • Mr. Hariri ne doit pas insister à faire un gouvernement il faut laisser tomber et faire des nouvelles elections ou une révolution

    Eleni Caridopoulou

    17 h 21, le 15 octobre 2020

  • Mensonges et mensonges toujours. Que Baabda nomme les blocs qui ont demandé d'ajourner.. Toute minute de retard dans les conditions actuelles, est un crime visant les gens qui attendent des solutions à tout. C'est grave ce qui se trame en cachette. Attention à la réaction populaire qui pourrait exploser tout d'un coup. Le Liban vit un désastre conséquent à des égarements non démocratiques.

    Esber

    16 h 57, le 15 octobre 2020

  • Le seul VÉTO est celui du peuple libanais.

    Elias

    15 h 54, le 15 octobre 2020

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