La ministre sortante de la Justice, Marie-Claude Najm, a annoncé hier l’ouverture prochaine d’un bureau dédié à la réception des plaintes liées à des affaires de corruption. Cette décision vise à donner un nouvel élan à la loi sur la protection des lanceurs d’alerte votée en 2018, mais qui n’a jamais vraiment été appliquée, faute d’un organisme capable de recueillir les signalements et de protéger les lanceurs d’alerte.
« Nous sommes en train de préparer deux étages dans un bâtiment relevant du ministère de la Justice à Sami el-Solh, où les lanceurs d’alerte pourront être accueillis très bientôt. Ce bâtiment est situé à l’écart du ministère, afin de garantir l’anonymat des whistleblowers et la confidentialité des informations recueillies grâce au signalement », explique Mme Najm à L’Orient-Le Jour. « Le fait d’ouvrir ces bureaux dans un bâtiment en retrait garantira à ces personnes de ne pas être vues, ajoute la ministre. Il sera également possible de donner l’alerte par e-mail ou par téléphone. Nous allons mettre une adresse électronique ainsi qu’une ligne rouge à disposition de ceux qui souhaitent nous contacter. »
Marie-Claude Najm reconnaît par ailleurs que peu de personnes ont dénoncé des affaires liées à la corruption ces dernières années et que ce procédé a pour but d’encourager les lanceurs d’alerte à s’exprimer, en toute sécurité. Dans un pays où la corruption est endémique, notamment dans la fonction publique où elle est presque systématique, rares sont ceux qui osent dénoncer ce genre de comportements, de peur des représailles. « La loi sur la protection des lanceurs d’alerte prévoit la protection de ceux qui dénoncent la corruption. La confidentialité sera garantie, et s’ils sont impliqués, ils pourront être exonérés de leur responsabilité totalement ou partiellement. Dans certains cas, ils pourront même recevoir une rétribution financière », indique la ministre, qui précise que ce bureau sera rattaché au procureur général près la Cour de cassation. Quant aux fonctionnaires qui y seront affectés, ils recevront bientôt une formation leur permettant de se préparer à la réception des plaintes et à l’explication de leurs droits aux plaignants.
This is a start and a good step in the right direction. There should be a reward system similar to the one in the USA, whereby the whistleblower gets a percentage of the amount recovered by the feds, or in our case, the ministry of finance. This will give an incentive and a motivation to come forward and spill the beans. However, this initiative will have to be coupled with a personal safety guarantee, which in Lebanon, unfortunately, such a guarantee does not mean much.
02 h 29, le 14 octobre 2020