Aide gouvernementale pour les sinistrés de Tarik Jdidé, toujours rien pour les victimes du port

Le Premier ministre sortant Hassane Diab a signé hier une décision visant à indemniser les victimes et les sinistrés de l’explosion, vendredi dernier, d’une cuve à carburant dans le quartier beyrouthin de Tarik Jdidé, qui a tué trois personnes. Aucune mention n’a en revanche été faite d’une éventuelle compensation pour les victimes de l’explosion d’une bonbonne de gaz à Achrafieh le week-end dernier, encore moins pour les morts et les milliers de blessés des explosions du port survenues le 4 août.

Un montant de 30 millions de livres libanaises sera versé aux héritiers des personnes tuées lors de la déflagration de Tarik Jdidé. Par ailleurs, chaque famille contrainte de quitter pendant trois mois son domicile endommagé par l’explosion se verra verser la somme de 4,5 millions de LL. Des allocations puisées sur les fonds du Haut Comité de secours, dont le secrétaire général, le général Mohammad Kheir, avait récemment affirmé que son organisme souffrait de graves difficultés budgétaires.

Commentant la décision de M. Diab, le député démissionnaire Nadim Gemayel a dénoncé une politique de deux poids, deux mesures. « Dédommager les victimes de Tarik Jdidé est une excellente décision. Mais plus de deux mois après le crime survenu au port, les autorités n’ont rien versé aux sinistrés et aux sans-abri ! » a dénoncé M. Gemayel sur Twitter.

Interrogé par L’Orient-Le Jour sur les indemnités qui tardent à être versées aux victimes des explosions du 4 août, le président de la municipalité de Beyrouth, Jamal Itani, a révélé que les autorités comptent allouer une enveloppe de 100 milliards de livres, en guise de dédommagement aux sinistrés. « Je sais que ce n’est pas assez, mais l’ampleur des dégâts dépasse nos capacités », a-t-il reconnu, tout en précisant ne pas être au courant des détails de l’opération.

Le président de la municipalité de Beyrouth révèle par ailleurs qu’un cahier des charges a été adopté la semaine dernière pour que les autorités commencent à travailler au renforcement des fondations de 170 immeubles situés dans les secteurs de Mar Mikhaël, Medawar, Rmeil et de la Quarantaine. L’État compte également réhabiliter les façades de plusieurs bâtiments situés à la Quarantaine, à Medawar et Achrafieh. Des mesures qui interviennent deux mois après le sinistre, alors que de nombreux particuliers et associations internationales ont déjà débuté leurs chantiers.

Z.A.