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Société - Double explosion du 4 août

Lâcher de ballons devant le port, en commémoration des victimes

Des dizaines de personnes ont crié leur colère contre une enquête qui piétine et la passivité des dirigeants.

Lâcher de ballons devant le port, en commémoration des victimes

Des ballons blancs portant les noms des victimes du 4 août ont été lâchés à 18h07, heure à laquelle a eu lieu la déflagration au port. Photo João Sousa

Deux mois jour pour jour après la catastrophe qui a ravagé de nombreux quartiers de la capitale libanaise, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées hier devant le port de Beyrouth pour rendre hommage aux victimes de la double explosion du 4 août qui a fait 194 morts, plus de 6 500 blessés et laissé quelque 300 000 sans abri, et protester contre le retard au niveau de l’enquête.

Un groupe tenait des portraits de victimes. Un autre brandissait des pancartes accusant l’État d’être responsable de la tragédie. Au niveau de la statue des émigrés, un groupe a lâché vers le ciel à 18h07, heure de la déflagration, des ballons blancs sur lesquels sont inscrits les noms des victimes, sur fond de chansons libanaises diffusées par des haut-parleurs, notamment Li Beirut (Pour Beyrouth), interprétée par Feyrouz. Les personnes rassemblées ont exprimé leur colère contre les dirigeants, jugés responsables du drame de par leur corruption et leur incompétence.

« C’est trop leur demander de savoir qui a commis ce crime contre l’humanité ? » s’indigne Samia, citée par l’AFP. Mère de jumelles de neuf ans, elle a perdu son mari qui travaillait au port. « Nous vivons dans la souffrance. Mes enfants ont été privés du mot “papa” pour toute leur vie », ajoute-t-elle.

Salwa, également citée par l’AFP, a perdu son oncle, lui aussi employé au port. « Il était comme un père pour moi », lâche la jeune femme. « Je veux juste dire, que Dieu vous pardonne. Comment peut-il leur pardonner, mais que Dieu leur pardonne », ajoute-t-elle, avant d’être interrompue par une autre femme, souhaitant elle « que Dieu se venge d’eux », en référence aux dirigeants.

« Nous voulons juste que toute personne impliquée, responsable de cette explosion, de cette catastrophe, soit punie », ajoute Salwa. Peu avant 18h, les proches des victimes avaient coupé pendant près d’une heure la voie-express Charles Hélou en direction de Beyrouth. Les forces de sécurité étaient déployées dans le secteur. Le rassemblement s’est déroulé dans le calme. Les proches des victimes réclament une enquête transparente sur cette catastrophe, alors que le chef de l’État Michel Aoun refuse toute enquête internationale, estimant que celle-ci « diluerait la vérité ». Actuellement, une enquête nationale est en cours, avec l’aide technique d’experts internationaux.

Des portraits de victimes portés par leurs proches.

Des rapports présentés depuis 2014

Parallèlement, les parents et les amis des trois officiers de la Sûreté générale arrêtés dans le cadre de l’enquête, les commandants Daoud Fayad, Charbel Fawaz et Joseph Naddaf, ont organisé à l’entrée du village de Sofar, dans le caza d’Aley, un rassemblement de soutien aux familles des victimes du port et de protestation contre le maintien des trois officiers en détention. Ils brandissaient des banderoles appelant à leur libération. Le père du commandant Fayad et l’épouse du commandant Fawaz ont chacun, dans son allocution, appelé à ce que la lumière soit faite sur les causes de la double explosion et à ce que les officiers, « victimes d’une injustice », soient libérés. « À ceux qui ne le savent pas encore, nous devons expliquer que les prérogatives des agents de la SG se limitent aux individus et ne concernent pas les marchandises », a expliqué Mounir Fayad. « Les trois officiers ont exécuté leur mission conformément aux lois qui régissent leur travail. Ils ont présenté des rapports à qui de droit (sur le danger du nitrate d’ammonium entreposé au port) depuis 2014 jusqu’en 2020. Nous ne voulons pas qu’ils soient récompensés, mais que justice leur soit rendue », a-t-il dit.

Deux mois jour pour jour après la catastrophe qui a ravagé de nombreux quartiers de la capitale libanaise, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées hier devant le port de Beyrouth pour rendre hommage aux victimes de la double explosion du 4 août qui a fait 194 morts, plus de 6 500 blessés et laissé quelque 300 000 sans abri, et protester contre le retard au niveau de...

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Pauvres victimes justice ne sera jamais faite tant que le Hezbollah gouverne le pays

Eleni Caridopoulou

17 h 01, le 05 octobre 2020

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Commentaires (1)

  • Pauvres victimes justice ne sera jamais faite tant que le Hezbollah gouverne le pays

    Eleni Caridopoulou

    17 h 01, le 05 octobre 2020

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