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Politique - Contestation du 17 octobre

127 collectifs s’unissent en perspective des élections

Un comité administratif a été élu vendredi dernier, explique Hayat Arslane à « L’OLJ ».

127 collectifs s’unissent en perspective des élections

Hayat Arslane annonçant l’union de 127 collectifs en vue des prochaines élections législatives. Photo DR

À quelques semaines du premier anniversaire du mouvement de contestation du 17 octobre, les groupes de la société civile s’efforcent de coordonner davantage entre eux, d’autant qu’une partie de la population s’impatiente de les voir unifiés pour constituer une alternative à la classe dirigeante, considérée par beaucoup comme corrompue.

Début septembre, 25 formations, dont le Bloc national, l’Observatoire populaire, Beirut Madinati et Massirat Watan, avaient fait converger leurs efforts pour établir une feuille de route politique, économique et sociale. Vendredi, c’était au tour de 127 autres groupes du mouvement de révolte de se coaliser pour tenter de se mesurer aux partis traditionnels lors des prochaines élections législatives. À l’origine de cette démarche fédératrice, Hayat Arslane, veuve de Fayçal Arslane, le fils aîné de l’émir Majid Arslane, qui avait succédé à son père dans les années 80 et avait ensuite été écarté au profit de son demi-frère, Talal, alors que le Liban se trouvait sous la tutelle syrienne.

Pour mémoire

Pour les groupes de la société civile, le soulèvement n’est pas mort

Mme Arslane est la coordinatrice de la Table du dialogue de la société civile (composée de 30 associations) présidée par l’ancien ministre Bahige Tabbarah. Elle travaille en étroite collaboration avec lui ainsi qu’avec Antoine Messarra, membre fondateur de la Fondation libanaise de la paix civile permanente. En coopération avec d’autres représentants de groupes présents dans différentes régions (Békaa, Baalbeck, Hermel, Liban-Nord…), elle est parvenue à convaincre les 127 groupuscules de déléguer chacun un représentant pour former un conseil chargé d’élire une commission administrative composée de 11 membres. « Le scrutin a été organisé (vendredi) afin que les différentes forces du mouvement de révolte participent aux prochaines élections législatives en évitant toute compétition entre elles, en vue de réussir la confrontation avec le pouvoir corrompu », indique Mme Arslane à L’Orient-Le Jour. Elle rappelle que « lors des élections de 2018, les conflits au sein de la société civile ont été la cause de son échec ». Elle-même s’était d’ailleurs portée candidate dans la circonscription du Chouf-Aley, avant de se retirer de la course en raison des divergences entre les composantes de la société civile. « C’est pour ne pas recommencer cette triste expérience que nous avons décidé d’agir d’ores et déjà dans un esprit d’unification de nos listes lors de la prochaine échéance », affirme-t-elle.

L’urgence d’une meilleure entente

Le danger de voir une nouvelle fois disparaître l’opportunité d’ébranler la classe politique au pouvoir, Mme Arslane l’a davantage ressenti lors des deux séjours au Liban du président français Emmanuel Macron (les 6 août et 1er septembre). « M. Macron ayant bien fait comprendre à la société civile qu’elle n’est pas encore prête pour assurer l’alternative, nous avons insisté auprès de multiples acteurs du mouvement de contestation sur l’urgence d’une meilleure organisation basée sur l’entente », indique Mme Arslane, qui juge que « le changement de la classe politique ne peut se faire qu’à travers les urnes ». Face au florilège de groupes (on parle désormais de 600 à 700) qui s’épanouissent depuis le 4 août (date de la double explosion du port), « nous n’avons malheureusement pas pu entrer en contact avec tous », note-t-elle, ajoutant qu’ « outre les 127 groupes, 40 autres avaient répondu positivement, avant de se rétracter ». La coordinatrice de la Table du dialogue de la société civile ne baisse pas les bras, espérant rallier prochainement le maximum de formations.

Présélection des candidats

Dans un souci de démocratie et de transparence, le comité administratif sera renouvelé tous les trois mois, jusqu’à la date des prochaines législatives prévues dans un an et demi. Durant leur mandat, les onze membres qui formeront chaque comité plancheront sur un programme portant sur les réformes réclamées par une grande partie de la population (loi sur l’indépendance de la justice, restitution des biens publics volés, lutte contre la corruption, application des résolutions internationales, suppression des armes illégales…). « À la fin de son mandat, chaque comité devra présenter son travail au conseil. Au cas où celui-ci l’approuverait, il fera l’objet d’un lobbying auprès des députés en vue de sa promotion au sein du Parlement », indique Mme Arslane. « Les membres des comités successifs, à qui le conseil aura accordé sa confiance, figureront parmi les personnes susceptibles de faire partie des candidats qui seront présentés à la prochaine échéance électorale », précise-t-elle. Parmi les 11 membres élus vendredi, Joseph Rahmé, professeur d’université (du collectif Les nouveaux Libanais), Charbel Aboujaoudé, ingénieur (La Suisse de l’Orient), et Fida Arslan, originaire de Tripoli et professeur d’université, sont ceux qui ont remporté le plus grand nombre de voix.

Pour mémoire

Le mouvement du 17 octobre s’affaiblit-il ?

À la question de savoir si, à l’occasion des législatives, la coalition qui vient d’être créée pourrait coopérer avec les autres déjà créées ou celles à venir, Mme Arslane souhaite que « chaque bloc choisisse ses candidats, avant une sélection finale qu’effectueront tous les blocs à travers une élection organisée par l’ensemble des groupes ».


À quelques semaines du premier anniversaire du mouvement de contestation du 17 octobre, les groupes de la société civile s’efforcent de coordonner davantage entre eux, d’autant qu’une partie de la population s’impatiente de les voir unifiés pour constituer une alternative à la classe dirigeante, considérée par beaucoup comme corrompue. Début septembre, 25 formations, dont le Bloc...

commentaires (19)

Bravo, il était impératif de se grouper en une association avec un programme clair et crédible

CAMAYOU / INEOS

19 h 42, le 22 septembre 2020

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Commentaires (19)

  • Bravo, il était impératif de se grouper en une association avec un programme clair et crédible

    CAMAYOU / INEOS

    19 h 42, le 22 septembre 2020

  • Excellente initiative, il s'agit d'élaborer un programme commun qui rassemble un éventail d'idées, procéder à l'élection de différents responsables qui serait chargé à leur tour de désigner les chefs de file ( le tout sans connotation confessionnelle ) après tout si les Libanais ont réussi ce tour de force d'élire plus de cent vingt abrutis au parlement, des années durant, ils devraient pouvoir choisir ceux qui semblent leur convenir le mieux... D'autant que cette fois ci les cadeaux et autres avantages en échange de voix ne passeront pas, du nord au sud... Une telle occasion ne se présentera pas de sitôt.

    C…

    16 h 14, le 22 septembre 2020

  • DU PIPEAU. MADAME ARSLANE QUI ORGANISE LE COLLECTIF POPULAIRE. ILS FOURRENT LE NEZ ET S,INTRODUISENT PARTOUT TOUS NOS ABRUTIS DIRECTEMENT OU VIA LEURS FEMMES, SOEURS, FRERES ET PARENTS POUR GARDER LA MAIN SUR LE PAYS. DE TELS COLLECTIFS ON N,EN VEUT PAS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 05, le 22 septembre 2020

  • Excellente nouvelle! Excellente initiative! bien dans la lignée du feu héros de l'indépendance Elmir Majid Arslane! Et inchallah que le Drapeau Libanais soit votre seul point d' Union et d' Unité!

    Wlek Sanferlou

    13 h 22, le 22 septembre 2020

  • ENFIN UNE ARSLAN DIGNE DE CETTE FAMILLE ! que Dieu fasse que ce qu'elle entrepris-effort considerable pour sur - soit pérenne- que ca ne soit pas sabote par cet esprit - ce mauvais esprit- libanais qui veut que chacun se croit le chef- se veut le chef !

    Gaby SIOUFI

    13 h 15, le 22 septembre 2020

  • BRAVO. Si vous arriver à montrer votre sérieux et votre détermination en formant une alternative à ces pourris, tous ceux qui se sont rétractés se joindront à vous quand ils verront que le train est en marche. Nous sommes de tout cœur avec vous. Arrêtons de croire que la solution viendrait de l’étranger. On n’est jamais mieux servi que par soi même.

    Sissi zayyat

    11 h 51, le 22 septembre 2020

  • Bravo, bonne chance !!

    Joseph KHOURY

    11 h 22, le 22 septembre 2020

  • Ca fait plaisir de voir les femmes prennent l'initiative dans un pays où le machisme est roi. Bon vent mes dames.

    Citoyen

    11 h 01, le 22 septembre 2020

  • Bravo . Bon courage car ce n'est jamais simple dans le pays du soleil levant. Il faut d'abord trouver les personnes compétentes et honnêtes , et ensuite éviter que des anciens larrons de la politique ne s'y engouffrent. Bonne chance et garder la tête froide.

    Citoyen

    10 h 59, le 22 septembre 2020

  • Il faudra avant tout imposer la reddition des comptes et la transparence dans tout le programme et les transactions du gouvernement

    Dounia Mansour Abdelnour

    10 h 56, le 22 septembre 2020

  • Finalement...c est un debut et l union est la seule solution

    Aimee Raad

    10 h 19, le 22 septembre 2020

  • 127? ca promet...courage...c'est dans nos genes de se prendre meilleur que l autre nous les libanais...

    Jack Gardner

    10 h 08, le 22 septembre 2020

  • Espérons que la plus grande partie possible de la société civile parvienne à se coordonner. L'avenir du pays en dépend. Bravo à ces initiatives constructives et courageuses, c'est le moment pour les libanais d'aller à l'essentiel en élaborant une plateforme réaliste.

    F. Oscar

    09 h 37, le 22 septembre 2020

  • Ol ne fait pas tomber dans le piège qui a permis en Syrie à Bashar El Assad de rester au pouvoir, en raison de la totale dispersion de l’opposition....

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 18, le 22 septembre 2020

  • 127 collectifs... 128 députés dans le Parlement. Ca augure une possible cacophonie. Où il va falloir réduire le nombre de collectifs par affinités.

    Sybille S. Hneine

    08 h 16, le 22 septembre 2020

  • c'est un debut mais j'espere qu'a la fin ils ne vont pas se disputer pour des sieges au parlement neanmoins il faut toujours que les gens votent pour ces comites pour les plus competent et non pas pour les plus populaires d'ou se sera difficile a expliquer a la masse LA VERITE C'EST LE DEBUT D'UNE LONGUE TRAVERSEE QUI J'ESPERE AMENERA DES GENS COMPETENTS ET HONNETES AU PARLEMENT MEME SI ILS NE SONT PAS OUVERTEMENT DANS LA THAWRAH AUJOURDH'UI

    LA VERITE

    01 h 14, le 22 septembre 2020

  • Tres bonne idee. Il faut avoir d'autes alternatives a part le cartel qui domine la vie politique. Enough is enough.

    hrychsted

    00 h 45, le 22 septembre 2020

  • Bravo! Yalla unissez-vous pour chasser tous ces corrompus et rebatir notre pays.

    Algebrix

    00 h 22, le 22 septembre 2020

  • espérons une véritable entente !J.P

    Petmezakis Jacqueline

    00 h 22, le 22 septembre 2020

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