Le ministre libanais sortant de la Santé, Hamad Hassan, a appelé à un nouveau bouclage total de deux semaines afin d'enrayer les hausses records du nombre de cas de coronavirus observées au cours des deux derniers jours. Samedi, le Liban avait enregistré cinq décès supplémentaires et 779 nouveaux cas de Covid-19, au lendemain d'un record macabre sur le plan des décès quotidiens des suites du coronavirus. Et dimanche, le Liban a continué de s'enfoncer dans la pandémie en enregistrant dimanche un bilan désastreux : 11 décès supplémentaires et 1006 nouveaux cas de contamination.
"J'appelle à mettre de côté tous les calculs et les mises en garde économiques et à une fermeture générale pour une période de deux semaines pour tenter d'enrayer la propagation" du coronavirus, déclare M. Hassan selon des propos rapportés par le quotidien local al-Diyar qui explique cette hausse par la réouverture du pays décidée au début du mois sous la pression des acteurs économiques après une période de reconfinement.
Plus tard dans la journée, le bureau du ministre de l'Intérieur Mohammad Fahmi a publié un communiqué dénonçant une "déclaration du ministre de la Santé qui faisait assumer l'échec du bouclage total du mois dernier aux forces de sécurité". "Le bureau de presse tient à noter que les forces de sécurité, ainsi que les mohafez et les municipalités s'acquittent pleinement de leurs tâches pour enrayer la pandémie grâce aux données qu'ils disposent. S'agissant de l'appel à un nouveau bouclage, et malgré la nécessité de prendre des mesures plus strictes pour freiner la propagation de l'épidémie, le bureau de presse rappelle qu'une telle décision appartient au Comité de suivi et souligne que la société libanaise n'est pas un +jouet+ qui peut subir une semaine de fermeture et une semaine de réouverture". Le bureau de presse appelle en outre "le ministère concerné de s'acquitter de ses devoirs", souligne le communiqué.
Plus de 200 cas ont été enregistrés ces derniers jours dans la prison surpeuplée de Roumieh, la plus grande du pays. Des proches de détenus, notamment islamistes, réclament une amnistie générale pour ces détenus, dont un grand nombre croupit en prison depuis de nombreuses années, certains encore dans l'attente de leur jugement.
Il y a deux semaines, le gouvernement sortant avait décidé de rouvrir quasiment l'ensemble des secteurs du pays, alors même que les nouveaux cas et le nombre de décès s'envolaient. Conformément à la décision du ministère de l'Intérieur, les boîtes de nuit, les cinémas et les théâtres, ainsi que les marchés en plein air, les jardins publics, les salles des fêtes, le Casino du Liban, les cybercafés et les salles de jeux électroniques ont pu rouvrir. Le ministère a également permis la réouverture des salles de jeux pour enfants, à 50 % de leur capacité. Cependant, les piscines et les terrains de sport couverts, ainsi que les parcs d'attraction en intérieur restent fermés. Quant au couvre-feu, il est fixé de 1h à 6h le lendemain.
L'ouverture des boîtes de nuit... c'était peut-être pas une bonne décision. Je suis consciente que chacun doit gagner sa vie... bien compliqué tout ça.
16 h 09, le 20 septembre 2020