Le Hezbollah possède depuis 2012 plusieurs dépôts d'explosifs et de nitrate d’ammonium en Europe, notamment en France, en Italie, en Grèce, en Espagne et en Suisse, a révélé lors d’un point de presse jeudi le coordinateur pour le contre-terrorisme auprès du département d’État, Nathan A. Sales.
Cela constitue "une véritable menace pour l’Europe et ses alliés", a affirmé le diplomate, qui a précisé que c’est notamment la raison pour laquelle l’administration américaine a réclamé une enquête transparente pour mettre au clair les circonstances de l’explosion au port de Beyrouth, le 4 août dernier. Le nitrate d'ammonium est le produit chimique qui a causé la double explosion du 4 août, faisant au moins 190 morts et 6.500 blessés.
Selon M. Sales les caches ont été transportées en France, Italie, Grèce, Espagne et Suisse à travers la Belgique.
"D'importantes caches de nitrate d'ammonium ont été découvertes ou détruites en France, en Grèce et en Italie. Nous avons des raisons de croire que cette activité est toujours en cours", a-t-il ajouté. En 2018, l'on suspectait toujours la présence de dépôts de nitrate d'ammonium à travers l'Europe, peut-être en Grèce, en Italie et en Espagne".
Selon le responsable américain, le Hezbollah "stocke ces armes afin de pouvoir mener des attaques terroristes majeures chaque fois que ses maîtres à Téhéran le jugent nécessaire". "Ce n’est pas ce que vous attendez d’une organisation politique, mais c’est exactement ce que vous attendez d’une organisation terroriste", a-t-il ajouté.
"Nous continuons de considérer le Hezbollah comme une menace, non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour nos alliés européens. Et c'est pourquoi nous renouvelons notre appel pour que davantage de pays le désignent (comme organisation terroriste dans) son intégralité", a conclu M. Sales exhortant la France à cesser de faire la distinction entre les deux ailes, politiques et militaire, du parti chiite "une distinction que même le Hezbollah ne reconnaît pas".
De l'aveu même des autorités, la déflagration du 4 août au port de Beyrouth a été provoquée par une importante quantité de nitrate d'ammonium stockée depuis plus de six ans "sans mesures de précaution" dans un entrepôt. Les principaux dirigeants de l'État, en premier lieu le président de la République Michel Aoun, qui s'oppose à une enquête internationale, avaient été avertis des dangers que représentait cette cargaison. Face à l'indignation provoquée par la tragédie du 4 août, les responsables se sont rejetés la responsabilité.
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Une telle information est tout à fait crédible mais il faudra vérifier ces allégations.
Tony BASSILA
15 h 04, le 18 septembre 2020