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Au pied du mur

Les Libanais ont savouré il y a quelques jours la crise d’adolescence interminable de deux rigolos dont ils sont habitués aux vapeurs fumantes. Vous avez aimé Gamal Abdel-Nasser dans les années 50 et 60 ? Dégusté Mouammar Kadhafi, Saddam Hussein et Yasser Arafat dans les années 70 et 80 ? Puis les Assad papa et fiston depuis les années 80 jusqu’à nos jours? Vous allez adorer Hassan Nasrallah et Ismaïl Haniyé, la paire barbue du troisième millénaire.

Le premier n’est pas à proprement parler un comique troupier et, tout près de lui, le guide spirituel iranien Khamenei fait figure de gai luron. Son mandat à la tête du Hezbollah se résume en un seul cycle biologique : 20 ans d’intifada, 20 ans de résistance, 20 ans de libérations diverses. Une vie guillerette bien remplie ! Quoique c’est bien suffisant parce qu’au-delà, l’Homo libanicus qui aura atteint le crépuscule du sexe sera juste bon à claper sa purée en glaglatant du dentier. Que le gros de la population ait le ventre creux ne lui donne pas trop d’états d’âme, au porte-parole de Dieu. Faute de remplir les estomacs, il s’en ira bourrer les crânes. Et en cas de disette, il a une réplique toute trouvée : « Donnez-leur du caviar et des atomes de Perse ! »

Le deuxième demi-dieu exotique, lui, préside à distance aux destinées d’un petit bout de Palestine… qu’il s’est hâté de transformer en poubelle à ciel ouvert. Venu par les urnes pour écarter les sbires de Arafat corrompus jusqu’au trognon, Ismaïl Haniyé a cru que pour lui c’était open bar pour jouer les Saladin à vie et débiter à la scie la vieille langue de bois bouffonne des années 50 : les Juifs à la mer et Palestine vaincra! Aussi, ce poète a préféré emmener brouter son peuple dans les prairies bucoliques de la bombinothérapie sanglante. Mais la machine s’est grippée et le concept a vieilli : le saut suprême vers le harem des 70 vierges ne semble plus intéresser grand monde. Résultat, plus un sou dans les caisses pour détruire Israël et main tendue en direction des Iraniens. Avec pour résultat cependant une toute petite manne en raison des sanctions US, mais dont la population meurtrie de Gaza ne verra même pas la couleur verte. Pardi ! Faut bien que Haniyé et ses guerriers se refassent une santé. Comme quoi, on peut faire vœu de pauvreté, mais en même temps avoir des goûts de riche. Islamiste, c’est un métier !

Bref, du Liban à la Palestine, en peu de mots comme en mille, la maturité politique n’a pas d’âge. Dans le monde des barbes enchevêtrées, le poil attend allègrement le nombre des années. C’est fou, le nombre de bébés devenus chefs arabes qui ont été bercés trop près du mur…

gabynasr@lorientlejour.com

Les Libanais ont savouré il y a quelques jours la crise d’adolescence interminable de deux rigolos dont ils sont habitués aux vapeurs fumantes. Vous avez aimé Gamal Abdel-Nasser dans les années 50 et 60 ? Dégusté Mouammar Kadhafi, Saddam Hussein et Yasser Arafat dans les années 70 et 80 ? Puis les Assad papa et fiston depuis les années 80 jusqu’à nos jours? Vous allez adorer Hassan...

commentaires (3)

"Dans le monde des barbes enchevêtrées, le poil attend allègrement le nombre des années" il faut de sacrés lames pour s'évader de ce monde...

Wlek Sanferlou

21 h 25, le 12 septembre 2020

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Commentaires (3)

  • "Dans le monde des barbes enchevêtrées, le poil attend allègrement le nombre des années" il faut de sacrés lames pour s'évader de ce monde...

    Wlek Sanferlou

    21 h 25, le 12 septembre 2020

  • inénarrable ,comme d'habitude !J.P

    Petmezakis Jacqueline

    09 h 09, le 11 septembre 2020

  • "... le nombre de bébés devenus chefs arabes qui ont été bercés trop près du mur ..." -.- Pas compris...

    Gros Gnon

    06 h 43, le 11 septembre 2020

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