Après plus de six longues heures, l'énorme incendie qui s'est déclaré jeudi vers 13h30 au port de Beyrouth, semant la panique dans la capitale plus d'un mois après la double explosion meurtrière du 4 août, dans le même port, était maîtrisé.
L'épaisse fumée noire qui avait recouvert la capitale, la plongeant dans une ambiance apocalyptique, a laissé place à une fumée blanche d'une moindre ampleur vers 18h30. La Défense civile et l'armée étaient encore déployées en masse sur les lieux en début de soirée, et des hélicoptères militaires ont effectuaient de nombreux va-et-vient pour venir à bout des flammes qui se sont propagées vers un deuxième hangar.
"Acte de sabotage" ?
Il s'agit du deuxième incendie en quelques jours dans le port. Mercredi, des monticules de déchets, de bois et de pneus avaient déjà pris feu. Dans ce contexte, une réunion urgente du Conseil supérieur de défense s'est tenue à 19h au palais présidentiel de Baabda.
"L'incendie d'aujourd'hui peut être un acte de sabotage ou le résultat d'une erreur technique, d'une ignorance ou d'une négligence, et dans tous les cas, la cause doit être connue le plus tôt possible et les auteurs doivent rendre des comptes", a déclaré le président de la République, Michel Aoun, lors de cette réunion.
A l'issue de la réunion, le Conseil supérieur de défense a demandé aux "appareils concernés et à l'administration portuaire de contrôler et d'inspecter le contenu des hangars et conteneurs qui se trouvent actuellement au port".
L'armée libanaise a confirmé que le feu a pris dans un entrepôt de pneus et d'huiles de moteurs, dans la zone franche du port, appelant les riverains à quitter les quartiers avoisinants. Craignant une réédition du scénario catastrophe, les employés du port et les habitants des quartiers environnants ont en effet déserté les lieux.
L'incendie "a commencé avec les bidons d'huile avant de se propager aux pneus", a déclaré de son côté le directeur par intérim du port, Bassem al-Kaissi, à la chaîne LBCI, sans être en mesure d'en préciser l'origine. "C'est soit à cause de la chaleur soit d'une erreur, il est encore trop tôt pour le savoir", a affirmé M. Kaissi. Il a ensuite indiqué vouloir interdire à partir de demain le stockage de matériaux inflammables sans autorisation.
"Travaux de soudure"
"On était en train de travailler, et soudain il y a eu des cris, pour nous dire de sortir", raconte Haitham, un des employés de l'entrepôt touché par l'incendie de jeudi, à l'AFP. "Il y avait des travaux de soudure en cours, puis les flammes se sont déclarées, on ne sait pas ce qui s'est passé", ajoute-t-il.
Une version confirmée par le député Nazih Najem (courant du Futur), président de la commission parlementaire des Travaux. "Il y avait des travaux de soudure près du hangar qui a pris feu et ce qui s'est passé est le résultat d'une négligence et d'un manque d'expérience. Le Parquet général s'est mobilisé, mais malheureusement, nous avons encaissé un (nouveau) coup", a-t-il affirmé à la chaîne MTV.
Même son de cloche de la part du ministre sortant des Travaux publics, Michel Najjar. "L'incendie du port est désormais sous contrôle", a-t-il d'abord affirmé, même si plusieurs médias sur le terrain sont moins catégoriques. "Les informations préliminaires font état d'une personne qui effectuait des travaux de maintenance à l'aide d'outils de soudure, ce qui a provoqué des étincelles et le départ d'un feu", a-t-il expliqué à la chaîne MTV. "L'incendie a débuté loin du hangar 12 (qui a explosé le 4 août, NDRL) et nous devons attendre les résultats d'une enquête complète pour déterminer à quel point les conditions de sécurité ont été respectées", a-t-il ajouté.
Important incendie au port de Beyrouth. Selon l’armée, c’est un entrepôt de pneus et d’huile qui flambe pic.twitter.com/dwLsTVeFrv
— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) September 10, 2020
La Croix rouge libanaise, qui s'est rendue sur place, a indiqué avoir traité une personne, souffrant d'asphyxie, a fait savoir son secrétaire général, Georges Kettané, à la LBCI. M. Kettané a également écarté "tout risque d'explosion". Le directeur général de la Défense civile, le général Raymond Khattar, a pour sa part écarté tout risque de propagation du feu, soulignant qu'en coordination avec les pompiers, la zone avait pu être sécurisée et isolée. "Il faut du temps pour parvenir à éteindre le type de matières inflammables qui sont en train de brûler", a-t-il ajouté, précisant que la Défense civile utilisaient de la mousse en plus de l'eau, pour venir à bout des flammes. "Les agents que nous avons déployés ne quitteront pas les lieux tant que tout le feu ne sera éteint", a-t-il assuré. Raymond Khattar a encore affirmé qu'aucune enquête ne sera lancée avant l'extinction totale du feu.
Aides humanitaires brûlées
"Images choquantes du port de Beyrouth. Le hangar en feu contient des milliers d'unités alimentaires et un demi million de litres d'huile. L'étendue des dégâts reste à déterminer. Notre opération humanitaire risque d'être sérieusement compromise", a dans ce contexte annoncé, Fabrizio Carboni, le directeur du Comité international de la Croix-Rouge au Proche et Moyen-Orient.
La présidence française a dit suivre "la situation de près". "La France a des moyens sur place, nous sommes évidemment prêts à répondre aux besoins si nécessaire", a précisé l'Elysée.
Nouvelle vidéo en direct du port de #Beyrouth où un nouvel incendie ravage un entrepôt de pneus et d’huiles de moteur. (Vidéo @moe_yassin) #Liban pic.twitter.com/T7Zanh21f8
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Cet incendie a provoqué une nouvelle panique parmi les habitants de Beyrouth, deux jours après un feu qui s'était déclaré dans une pile de déchets dans l'enceinte du port, mais qui avait été vite maîtrisé.
En direct du port de #Beyrouth où un nouvel incendie ravage un entrepôt de pneus et d’huiles de moteur. (Vidéo @moe_yassin) pic.twitter.com/9BuVZOGrNA
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"Enquête "immédiate et approfondie"
Sur le plan judiciaire, la ministre sortante de la Justice, Marie-Claude Najm, a demandé jeudi après-midi au procureur général près la cour de Cassation, le juge Ghassan Oueidate, d'ouvrir immédiatement une enquête sur le nouvel incendie. La ministre a réclamé dans ce cadre une enquête "immédiate et approfondie" étant donné "la sensibilité et la dangerosité" de cette affaire, selon un communiqué publié par son bureau de presse. Le procureur Ghassan Oueidate a dans ce cadre annoncé avoir délivré une commission rogatoire à toutes les institutions sécuritaires, notamment les services de renseignement de l'armée, la Sûreté générale, la Sécurité de l'Etat, les services de renseignement des Forces de sécurité intérieure, les Douanes, la Défense civile et les Pompiers de Beyrouth, afin que toutes les enquêtes nécessaires soient menées sur les causes de l'incendie. Le procureur a demandé à être tenu au courant, le plus rapidement possible, des résultats de ces enquêtes. L'armée a pour sa part annoncé en soirée que "la police militaire a ouvert une enquête sur l'incendie du port à la demande du parquet militaire".
Dans ce même port, le 4 août, un incendie qui s'était déclaré dans le hangar 12 où étaient stockées 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, "sans mesures de précaution", de l'aveu même des autorités, avait provoqué une immense explosion, qui a fait au moins 192 victimes, 6.500 blessés et dévasté des quartiers entiers de la capitale. Les principaux dirigeants de l'Etat, en premier lieu le président Michel Aoun et le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab, avaient été avertis des dangers que représentait cette cargaison. Face à l'indignation populaire, les responsables se sont rejeté la responsabilité.
L'explosion est venue attiser la colère d'une grande partie de la population pour qui ce drame constitue une nouvelle preuve de l'incurie de la classe dirigeante. Au total, quelque 25 personnes ont été arrêtées après le drame, notamment le directeur général du port, Hassan Koraytem, le directeur général des douanes, Badri Daher, le directeur général du transport maritime et terrestre, Abdel Hafiz Al-Kaissi, et quatre officiers. Jeudi, le juge d'instruction Fadi Sawan a convoqué le ministre du Transport et des Travaux publics, Michel Najjar, qui fait partie du gouvernement démissionnaire, tout comme le chef de la Sécurité d'Etat Tony Saliba, pour les entendre comme témoins.
PERSONNE N'A REMARQUE LE PETIT FEU QUI A PRIS AU PORT IL Y A DEUX JOURS OU SOIT DISANT DES DECHETS ONT ETE BRULES ALORS QUE CE QUI A BRULE C'EST TOUS LES DOCUMENTS DE DOUANE (photos a l'appui avant l'incendie ) AFIN QUE PERSONNE NE PUISSE FAIRE UNE ENQUETE SUR LES IMPORTATIONS DE HEZBALLAH ET AUTRES SBIRES LA VERITE tout le monde trempe dans la combine car faire dire au ministre ou au chef de la douane actuel que le le soleil a reverbere sur des dechets de verre sur les papiers qui ont brules c'est se foutre du monde SI LES DOCUMENTS DOUANIERS ONT DISPARU A CAUSE DE CE PETIT FEU LA QUESTION EST DE SAVOIR POURQUOI ILS ONT ETE JETE DANS UN CONTAINER OUVERT ET QUI A CHERCHE A PROTEGE QUI CECI EST UN ACTE PREMEDITE ET PAS UNE SOUDURE ( LA BONNE EXCUSE ) QUI A DEMOLI BEYROUTH ET BRULE UN MOIS PLUS TARD LE PORT A NOUVEAU : D'AILLEUR QUI EST LE FOU QUI MET DE L'HUILE A COTE DE PNEUS AU PORT ?
01 h 21, le 11 septembre 2020