Deux décès et 456 nouveaux cas en 24h

La hausse de cas quotidiens se poursuit. Le Liban a enregistré lundi deux décès des suites du coronavirus et 456 nouveaux cas de contamination, portant ainsi à 9337 le nombre cumulé de cas depuis le début de la pandémie en février, au nombre desquels 105 décès. Dimanche, le pays avait enregistré un précédent record de six décès et 439 nouveaux cas en 24h.

Selon le rapport quotidien du ministère de la Santé, sur ces nouveaux cas, 436 ont été signalés localement, principalement à Beyrouth (84), Baabda (45) et Tripoli (39) alors que 145 cas sont en cours d’investigation. À ce jour, 2809 personnes se sont rétablies, sachant que 255 sont hospitalisées, dont 66 en soins intensifs.

Plus tôt dans la journée, la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) avait annoncé que 22 de ses militaires ont été testés positifs, deux jours après la détection d'un premier cas dans ses rangs. Tous ces soldats ont été mis en quarantaine au siège de la Finul à Naqoura (Liban-Sud) et des mesures strictes ont été prises pour éviter toute contamination des habitants de la région, assure la force onusienne.

Par ailleurs, le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab s'est entretenu dans la journée avec l'ambassadeur de Russie, Alexander Zasypkin, avec qui il a discuté de la possibilité pour le Liban d'obtenir un lot du nouveau vaccin russe contre le coronavirus. 

Deux semaines de confinement recommandés
Dans un communiqué publié dans la soirée, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a souligné que la pandémie était devenue "hors de contrôle", rappelant notamment la nécessité de porter un masque, de respecter la distanciation sociale et d'éviter les rassemblements.

Dans le même sens, le secrétaire général du Hezbollah qui s'exprimait lundi soir a indiqué que "la situation est devenue incontrôlable. Les hôpitaux ne sont plus en mesure d'accueillir des cas, il y a une pénurie de matériel médical et de médicaments, et les gens ne respectent pas les mesures", a-t-il ajouté. Il a dans ce cadre annoncé qu'il "n'y aura pas de processions pour Achoura cette année". Les commémorations de Achoura marquent la mort du troisième imam des musulmans chiites, l'imam Hussein, tué en "martyr" en 680 lors de la bataille de Kerbala contre le calife omeyyade Yazid.

Le mohafez du Liban-Nord, Ramzi Nohra, a décrété l'état d'urgence sanitaire dans le caza de Tripoli à partir de mardi et ce, jusqu'au 23 août. Dans ce cadre, les rassemblements et les manifestations sociales comme les mariages et les enterrements sont interdits. L'ensemble des commerces seront fermés, à l'exception des magasins d'alimentation, des boulangeries, des pharmacies et des stations-service. Les transports en commun, les restaurants et les cafés ne pourront fonctionner qu'à 30% de leur capacité, et la corniche de Mina sera fermée aux promeneurs.

Face à l'envolée du nombre de cas, le comité scientifique et médical chargé du suivi de la pandémie a recommandé dans la journée à l'exécutif de déclarer deux semaines de confinement total du pays. Le ministre démissionnaire de la Santé, Hamad Hassan, a également indiqué qu'il n'y avait plus de lits disponibles dans les unités de soins intensifs accueillant les patients atteints du coronavirus à Beyrouth.

Le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad a jugé que "l'augmentation rapide et continue du nombre de patients contaminés par le Covid-19 au Liban est très inquiétante", plaidant en faveur d'un nouveau confinement "pour au moins deux semaines".

Samedi, le ministre démissionnaire de la Santé avait imposé l'isolement de certaines localités très touchées par la pandémie. Au début du mois d'août, un reconfinement en deux périodes de quatre jours avait été déclaré, mais la deuxième phase avait été annulée en raison des explosions dans le port de Beyrouth, le 4 août dernier.