Votre message d’amour pour le Liban dans L’Orient-Le Jour du 10 août 2020 m’a profondément ému. En effet, entre la France et le Liban, il y a une histoire d’amour profonde et historique. Cette histoire d’amour est viscérale, unique, inexplicable. Elle échappe à toutes les normes attendues. Cette histoire d’amour va au-delà de la diplomatie, de la stratégie, de l’économie, de la politique et des intérêts réciproques.
« Parce que c’est vous, parce que c’est nous », a dit Emmanuel Macron à son arrivée à Beyrouth le jeudi 6 août. Si l’on remonte le temps, le général de Gaulle avait tenu ces propos en 1941 : « Les Libanais, libres et fiers, ont été le seul peuple dans l’histoire du monde, à travers les siècles, quels qu’aient été les péripéties, les malheurs, les bonheurs, les destins, le seul peuple dont jamais le cœur n’a cessé de battre au rythme du cœur de la France. » Comme vous le dites si bien, le drame apocalyptique qui a défiguré la ville de Beyrouth touche le cœur de toute la France. Il aurait fallu trois secondes fatidiques pour que le Liban sombre dans la souffrance. Nous avons beau reconstruire, rien n’est plus comme avant. Chaque visage qui disparaît empreinte notre cœur d’un supplément d’épaisseur et de tristesse.
Le Liban remercie la France pour son assistance humanitaire ainsi que la visioconférence organisée à l’initiative du président français, Emmanuel Macron, et qui s’engage à verser plus de 250 millions d’euros directement à la population libanaise et à brève échéance. À long terme, le Liban a besoin d’une autre forme d’aide de la France qui consiste à former un front commun pour combattre un fanatisme idéologique et religieux. Ce fanatisme entraîne inexorablement le Liban dans un cercle vicieux de souffrance et de violence.
J’espère de tout mon cœur que les cœurs des nations française et libanaise continueront à battre indéfiniment de façon concomitante.
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