Une infirmière libanaise, Zeinab Haïdar, est décédée lundi matin à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth des suites du coronavirus, ce qui fait de cette femme la deuxième victime de la maladie au sein du corps soignant du pays, dans un contexte de recrudescence de la pandémie et de pression accrue sur les hôpitaux.
"Martyre du devoir"
"Le corps médical perd un nouveau martyr dans l'exercice de son devoir, a annoncé le Dr Abiad sur son compte Twitter. Zeinab, l'une d'entre nous, est maintenant dans un monde meilleur". "(...) Il est important que le pays et ses responsables prennent conscience du danger qui nous guette, et se conforment aux mesures de prévention", a enfin exhorté le médecin qui n'a cessé de tirer la sonnette d'alarme au cours des dernières semaines. Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a lui rendu hommage à "une martyre du devoir".
Le personnel infirmier, médical et administratif de l'hôpital Rafic Hariri a, lui, salué "la première infirmière martyre victime du coronavirus au Liban" et présenté ses condoléances à la famille de l'infirmière qui travaillait à l'hôpital universitaire al-Zahra', à Jnah, dans la banlieue sud de Beyrouth.
La municipalité de Markaba au Liban-Sud, d'où est originaire la victime de 47 ans, a également rendu hommage à l'infirmière. "Zeinab Haïdar travaillait en première ligne dans la lutte contre le coronavirus et est décédée après avoir lutté contre le Covid-19". La municipalité précise que les funérailles se tiendront aujourd'hui dans le village.
Le chef du Parlement, Nabih Berry, a lui contacté la famille de la victime et a présenté ses condoléances. La ministre du Travail, Lamia Yammine, a également rendu hommage à l'infirmière sur son compte Twitter, affirmant qu'elle est "martyre du devoir et du dévouement au travail". "Nous présentons nos condoléances à sa familles et au syndicat des infirmières et infirmiers, a-t-elle ajouté. Nous appelons également les hôpitaux à fournir une plus large protection sociale et professionnelle à ceux qui se sacrifient pour leurs frères dans l'humanité".
Il s'agit du deuxième décès des suites de la maladie au sein du personnel soignant libanais, après la mort, le 20 juillet, de Louaï Ismaïl, un médecin de 32 ans qui avait été contaminé par une patiente à l'Hôpital libano-italien de Tyr où il exerçait en tant qu'urgentiste.
À cette occasion, le président de la République avait demandé au Conseil des ministres que le Dr Ismaïl soit considéré "comme un martyr parmi les martyrs du Liban, car il est tombé en accomplissant son devoir humanitaire". Le gouvernement, sur proposition du Premier ministre Hassane Diab, avait "décidé de considérer les membres du corps médical, médecins, infirmiers, secouristes, volontaires et tous les autres employés du secteur, qui décèdent des suites du coronavirus, comme des martyrs du devoir". Le cabinet a expliqué que ces victimes se verront décerner "les décorations convenables, en vertu de la loi".
Mais c'est à l'étranger que les médecins libanais ont payé le plus lourd tribut à la maladie, avec notamment le décès le 23 juillet du Dr Abdel Mouttaleb Abbas Wazni au Koweït, où un autre médecin libanais atteint du Covid-19, Maher Fakih, était mort en juin. En avril, Nabil Chrabiyé, un médecin d'origine libanaise qui travaillait en première ligne dans la lutte contre le nouveau coronavirus dans le nord de l'Italie, était décédé des suites de sa contamination. Le même mois, un autre médecin libanais était décédé après avoir été contaminé par le Covid-19 à São Paulo, au Brésil.
Selon le dernier bilan des autorités publié lundi soir, un total de 5.062 personnes ont été dépistées positives au Covid-19 au Liban depuis le 21 février, parmi lesquelles 65 sont décédées. Avec un regain de vigueur de la maladie depuis le début du mois de juillet, les autorités craignent que l'infrastructure hospitalière, déjà durement frappée par la crise économique que traverse le pays, ne soit surchargée et incapable de répondre à l'urgence.
Condoléances à la famille et aux proches de cette toute jeune infirmière Zeinab. Morte au front. Au combat. Pour le peuple. Merci pour son dévouement.
13 h 45, le 03 août 2020