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Politique - Neutralité

Abbas Ibrahim dément toute médiation formelle entre Bkerké et le Hezbollah

Le directeur de la Sûreté générale a évoqué les appréhensions qu’a soulevées la campagne patriarcale au sein de la communauté chiite.

Abbas Ibrahim dément toute médiation formelle entre Bkerké et le Hezbollah

Abbas Ibrahim reçu hier par le patriarche à Dimane. Photo AFP

En habile diplomate, le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a démenti hier, en quittant le siège patriarcal maronite d’été de Dimane, avoir rencontré le patriarche Béchara Raï dans le cadre d’une mission formelle de médiation. À la sortie, il a tenu à dire, à la demande du patriarche semble-t-il, qu’il n’a transmis à Mgr Raï aucun message du Hezbollah et que le prélat ne l’a chargé d’aucun message au parti chiite. « J’ai pris l’habitude, chaque été, d’effectuer une visite au patriarche et de m’entretenir avec lui des affaires courantes, a dit le général Ibrahim. En général, je ne fais pas de déclaration, mais Sa Béatitude m’a demandé expressément de le faire cette fois, et je tiens à assurer que ma visite aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de mes visites régulières au patriarche. » « Le patriarche n’a pas besoin d’échanger des messages avec quiconque ; il est en contact permanent avec toutes les composantes du peuple libanais », a encore déclaré le patron de la Sûreté générale.

De fait, explique une source autorisée proche du patriarche, un contact régulier et permanent est assuré entre le patriarcat maronite et le Hezbollah par une commission de dialogue bilatérale comprenant, notamment, pour le parti chiite, l’ancien ministre Mohammad Comati et, côté patriarcat, Harès Chéhab et l’évêque Samir Mazloum. Il est vrai toutefois que les réunions de cette commission bilatérale accusent parfois des retards.

Sur sa position à l’égard du projet de « neutralité pour le Liban » défendu par le patriarche maronite, et dont on pensait qu’il était venu parler, le général Ibrahim a affirmé : « Je n’ai pas d’avis personnel là-dessus. Le patriarche défend ce projet, mais je pense que, comme il l’affirme, cette neutralité doit faire l’unanimité des Libanais. Nous espérons qu’elle se réalise. »

Message informel ?
Mais si aucun message « formel » n’a été transmis par le général Ibrahim au patriarche, il n’est pas vrai que le directeur de la Sûreté générale n’a transmis « aucun message » dans l’absolu, assure notre correspondant Mounir Rabih, qui affirme, au contraire, que le général Ibrahim a considéré nécessaire de parler des appréhensions que l’initiative du patriarche a soulevées dans la communauté chiite. Selon notre correspondant, le général Ibrahim estime important « d’épargner au Liban un surcroît de confusion semé par ce discours » dans les rangs du Hezbollah et d’une partie de la communauté chiite, dans l’assurance que « tout peut être réglé par le dialogue ». Le Hezbollah, assure par ailleurs une source ministérielle, serait en partie alarmé par la sympathie que les thèses du patriarche ont trouvée auprès d’une frange de la communauté chiite qui échappe à son hégémonie, et même dans des cercles proches du président de la Chambre, Nabih Berry, qui s’élèvent contre l’escalade militaire provoquée par le Hezb à la frontière, pour venger la mort d’un de ses miliciens en Syrie.

Il semble par conséquent, selon les milieux proches du parti chiite, et en harmonie avec sa stratégie qui consiste à être toujours sur la défensive, que ce dernier veut s’assurer qu’il n’est pas « ciblé » par le patriarcat dans le cadre d’un « complot » plus vaste. Le parti de Hassan Nasrallah, il ne faut pas l’oublier, est classé par les États-Unis comme organisation terroriste, et tombe sous le coup des sanctions américaines visant l’Iran.

Pour mémoire

Raï salue l'adhésion croissante à son concept de "neutralité active"


Le général Ibrahim aurait aussi transmis au chef de l’Église maronite ses propres inquiétudes au sujet de tout ce qui menace la stabilité du pays sur les plans économique, social et politique, compte tenu de la précarité sociale, du chômage, de l’augmentation du taux de criminalité, de l’exacerbation des clivages communautaires, à l’approche du verdict du TSL (qui juge par contumace des suspects tous membres présumés du Hezbollah dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, NDLR), du contrôle arbitraire des capitaux par les banques, sans compter les frustrations quotidiennes essuyées par la population du fait de la fragilité des services publics.

Ibrahim chez Hitti aujourd’hui
La « mission » informelle du directeur de la Sûreté se poursuivra aujourd’hui par une rencontre prévue avec le ministre des Affaires étrangères, Nassif Hitti. La réunion devrait porter sur les échos internationaux soulevés par la campagne patriarcale en faveur de la neutralité du pays et des rapports éventuels qu’un Liban « neutre » entretiendrait avec la communauté internationale. En perspective aussi, le renouvellement du mandat de la Finul, fin août, dont les États-Unis cherchent à modifier le statut, pour le rendre plus opératoire, notamment dans la recherche des caches d’armes éventuelles du Hezbollah dans la zone d’action de la Finul. On rappelle que des patrouilles de la Force internationale ont été entravées, à deux ou trois reprises cette année, par la « population » de certains villages qui les a empêchées de circuler librement. La zone d’opération de la Finul, au sud du Litani, est censée être démilitarisée et exclusivement contrôlée par l’armée libanaise, selon la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Il n’est pas du tout exclu que les allers-retours du général Ibrahim et les débats au sein de la commission bilatérale ne débouchent sur la visite d’une délégation de haut rang du Hezbollah à Dimane ou Bkerké, avant la visite traditionnelle que le patriarche Raï effectue généralement au Vatican, en septembre.

En habile diplomate, le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a démenti hier, en quittant le siège patriarcal maronite d’été de Dimane, avoir rencontré le patriarche Béchara Raï dans le cadre d’une mission formelle de médiation. À la sortie, il a tenu à dire, à la demande du patriarche semble-t-il, qu’il n’a transmis à Mgr Raï aucun...

commentaires (5)

Monseigneur, vous êtes la seule voix qui représente le peuple patriote et la nation. Nous vous laissez pas amadoué ou pire berne par ses rapaces qui défilent tous les jour pour vous exprimer leur attachement au Liban et leur bonne volonté de le sortir de la où ils l’ont mené. Ils sont les fossoyeurs de l’ombre pour certains et délibérément affichés pour d’autres car nous connaissons tous leur parcours semé de trahison et de complot sur notre pays. Alors pour leur épargner les embouteillages vous pouvez refuser de recevoir ces gens là et ainsi leur signifier qu’ils ne sont pas dignes de discuter du sort de notre pays alors qu’ils le trahissent comme ils respirent.

Sissi zayyat

13 h 30, le 30 juillet 2020

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Commentaires (5)

  • Monseigneur, vous êtes la seule voix qui représente le peuple patriote et la nation. Nous vous laissez pas amadoué ou pire berne par ses rapaces qui défilent tous les jour pour vous exprimer leur attachement au Liban et leur bonne volonté de le sortir de la où ils l’ont mené. Ils sont les fossoyeurs de l’ombre pour certains et délibérément affichés pour d’autres car nous connaissons tous leur parcours semé de trahison et de complot sur notre pays. Alors pour leur épargner les embouteillages vous pouvez refuser de recevoir ces gens là et ainsi leur signifier qu’ils ne sont pas dignes de discuter du sort de notre pays alors qu’ils le trahissent comme ils respirent.

    Sissi zayyat

    13 h 30, le 30 juillet 2020

  • Immigré ou Exilé???? ... Sans neutralité, retour de la décision à l'état et non pas à une milice iranienne déguisée en libanaise, sans un état Libanais réel qui n'a de soucis que le intérêts et le bien être de ses citoyens on sera tous des Exilés à travers le monde et non des immigrés comme le prétendent les hypocrites au pouvoir.! Le aahed fort a bien réussi à exiler la population du pays vers de nouveau rivages par désespoir!

    Wlek Sanferlou

    13 h 23, le 30 juillet 2020

  • Pourquoi la neutralité doit faire l’objet d’un consensus national et pas les autres sujets tels que les armes aux mains des forces autres que l’armée nationale ou la politique de distanciation ou la participation aux conflits armes extérieurs. Arrêtez votre hypocrisie, dites clairement que vous voulez faire ce que bon vous semble. Mais sachez que les Maronites sont le pilier du Liban avant tous les autres et que sans le Patriarche Maronite vous resterez des fantoches

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 50, le 30 juillet 2020

  • en somme, comme l'a si bien dit m. H Diab : rien de nouveau. tant que Hassan Nasrallah NE VEUT RIEN COMPRENDRE, tant que Baabda l'applaudi, tant que le gendre super homme y va de ses surenchères d'ordre philosophiques se prend pour Metternich double d'un churchill.. eh bien oui RIEN DE NOUVEAU.

    Gaby SIOUFI

    08 h 28, le 30 juillet 2020

  • ALORS QUEL EST SON ROLE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 19, le 30 juillet 2020

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