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Politique - Exécutif

Joumblatt à « L’OLJ » : Il faut changer de Premier ministre

Le leader druze s’en prend au gouvernement et le qualifie de « cabinet du loup ».

Joumblatt à « L’OLJ » : Il faut changer de Premier ministre

Walid Joumblatt craint « des tentatives d’affaiblir le Liban ». Photo d’archives ANI

Est-il temps de penser sérieusement à changer de Premier ministre ? Pour le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, la réponse est affirmative. « Il est grand temps que les parrains du gouvernement réalisent la gravité de la situation dans laquelle leur protégé (Hassane Diab, NDLR) nous a mis », s’alarme-t-il dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, avant d’ajouter : « Il faut penser sérieusement à le changer parce qu’il est amnésique. »

Craignant « les tentatives d’affaiblir le Liban » à la veille de son centenaire, et de le mener vers « les modèles iranien ou vénézuélien », le leader druze a adressé ainsi une nouvelle virulente critique au cabinet qu’il avait qualifié sur son compte Twitter de « gouvernement du loup », un jeu de mots autour du nom du Premier ministre, Diab (pluriel de loup en arabe), qu’il a remplacé par Dib qui signifie « loup » en arabe.

Le leader druze réagissait aux propos que Hassane Diab avait tenus en Conseil des ministres au sujet de la visite du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, la semaine dernière à Beyrouth.

« La visite du ministre français des Affaires étrangères n’a rien apporté de nouveau. Il manquait d’informations concernant le processus de réformes du gouvernement. Le fait qu’il ait lié toute aide au Liban à la concrétisation de réformes et à la nécessité de passer par le Fonds monétaire international confirme qu’il y a toujours une décision internationale de ne pas aider le Liban », a déclaré M. Diab.

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Des propos interprétés comme un aveu d’impuissance à opérer les réformes tant attendues et qui interviennent à l’heure où le chef du gouvernement n’en finit pas de se féliciter du fait que son équipe ait réalisé « 97 % des engagements pris dans la déclaration ministérielle », notamment en matière de réformes économiques. Sauf que, contrairement à ce qu’aurait espéré M. Diab, le bilan de son équipe n’est pas considéré comme étant positif. Dans certains milieux politiques, on rappelle que le gouvernement, qui se veut « une équipe de spécialistes indépendants des partis politiques et issus du mouvement de contestation », a vidé les réformes de leur sens en se pliant aux desiderata de ses parrains politiques, comme l’ont démontré les nominations effectuées aussi bien à la Banque du Liban qu’au sein du conseil d’administration d’Électricité du Liban, dans la mesure où le cabinet a désigné des candidats gravitant dans l’orbite de certaines composantes gouvernementales, à la faveur d’une stratégie délétère de partage du gâteau.

Dans les mêmes milieux, on rappelle que les nominations des membres du conseil d’administration d’EDL sont intervenues après l’adoption par le Parlement d’une loi prévoyant un mécanisme de nominations des fonctionnaires de première catégorie. Il s’agissait, pour les Forces libanaises qui avaient présenté la proposition de loi, de tenter d’en finir avec la logique futile du partage d’influences. Sauf que le Conseil constitutionnel, et sur base d’un recours présenté par le chef de l’État Michel Aoun, a invalidé le texte en question mercredi dernier pour « entorses flagrantes à la Constitution ».

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Visibilité de nuls

Toujours dans le cadre d’EDL, des milieux de l’opposition politique rappellent que le gouvernement n’est pas encore parvenu à nommer les membres de l’Autorité de régulation du secteur. On rappelle aussi que le projet de loi que le Conseil des ministres devrait examiner a été vidé de sa substance dans la mesure où il accorde d’importantes prérogatives au ministre de l’Énergie.

Ces milieux déplorent aussi l’échelle des priorités fixée par le gouvernement. On y relève qu’à l’heure où il est nécessaire de réduire les dépenses publiques dans un souci de rééquilibrage des finances publiques, le cabinet a opté pour une démarche tout à fait différente. À la faveur d’une pression exercée de la part du Courant patriotique libre, le Conseil des ministres avait lancé le projet de construction d’une troisième centrale électrique à Selaata dans le caza de Batroun, fief du chef du CPL Gebran Bassil, alors qu’il était d’abord parti pour n’en construire que deux.

Hasbani : Il faut passer à l’acte

Ces réformes pourraient s’ajouter à d’autres décisions que les partis de l’opposition, notamment le PSP et les Forces libanaises, avaient exhorté le gouvernement à prendre dans les plus brefs délais, en vue de redresser le pays.

Contacté par L’OLJ, Ghassan Hasbani, ex-vice-président du Conseil (FL), rappelle que son parti avait exhorté au respect des critères du mérite et de la compétence en matière de nominations, au lieu de se contenter de « nominations de pure forme au sein d’EDL ».

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M. Hasbani dénonce en outre ce qu’il appelle « la lenteur du gouvernement à opérer des réformes jugées faciles et simples », telles que la fermeture des points de passage illégaux à la frontière libano-syrienne, sachant que le cabinet Hariri avait pris une décision dans ce sens en mai 2019, la mise en application de la loi sur la comptabilité publique pour lutter contre la corruption et le gaspillage, ou encore le contrôle du port de Beyrouth.

Et d’appeler M. Diab et son équipe à former les comités de régulation des secteurs de l’électricité et des télécoms. « Si ce genre de réformes ne s’opère pas rapidement, aucun pays ne sera prêt à nous aider », avertit-il, y compris la Chine et le Japon, deux des principaux membres du FMI et de la Banque mondiale. « Ce ne sont donc pas uniquement les pays occidentaux qui ne nous aideront pas, mais aussi ceux de l’Est », dit-il, en insistant sur le fait qu’il est temps de « passer sérieusement à l’acte ».

Commentant enfin les propos de Hassane Diab, il estime que le chef du gouvernement a prouvé qu’en dépit de sa fonction, il est incapable de prendre les décisions adéquates, certains protagonistes exécutant des agendas extérieurs aux dépens des intérêts du Liban.

Est-il temps de penser sérieusement à changer de Premier ministre ? Pour le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, la réponse est affirmative. « Il est grand temps que les parrains du gouvernement réalisent la gravité de la situation dans laquelle leur protégé (Hassane Diab, NDLR) nous a mis », s’alarme-t-il dans une déclaration à L’Orient-Le Jour,...

commentaires (12)

I am not defending Diab who has been in power for 15 minutes and is nothing but a patsy anyway. But you Mr. Joumblatt, you have been part of almost all governments for the last 40 years. You talk so much, that in your case Mr. Joumblatt talk has become dirt cheap. I advise you to make one statement every 3 months, then maybe someone might even pay attention or care. In the meantime shut up cause you don't have much to offer anyway.

hrychsted

23 h 29, le 29 juillet 2020

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Commentaires (12)

  • I am not defending Diab who has been in power for 15 minutes and is nothing but a patsy anyway. But you Mr. Joumblatt, you have been part of almost all governments for the last 40 years. You talk so much, that in your case Mr. Joumblatt talk has become dirt cheap. I advise you to make one statement every 3 months, then maybe someone might even pay attention or care. In the meantime shut up cause you don't have much to offer anyway.

    hrychsted

    23 h 29, le 29 juillet 2020

  • OLJ, AUJOURD,HUI AU MOINS CINQ DE MES AVIS ONT ETE CENSURES. POURTANT AUCUN NE CONTENAIT NI INSULTES NI ADRESSE A QUELQU,UN. DE SIMPLES LIBRES AVIS. A CE TRAIN JE VOUS AVISE DES MAINTENANT DE NE PAS RENOUVELER MON ABONNEMENT A L,ECHEANCE. LE JOURNAL N,EST PLUS LE MEME. PRIERE DE PUBLIER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 45, le 29 juillet 2020

  • CHER JOUMBLATT, ON DIRAIT QUE VOTRE PÈRE ÉTAIT LE PLUS INTELLIGENT À SAOFAR ET BHAMDOUN. PAR HASARD VOUS L'ÊTES AUSSI. TAYMOUR AUSSI ! ENTRE NOUS, VOUS AVEZ VOS BOTTES QUI PARLENT LA HAUT NON ? SACRÉ WALID VA.

    Gebran Eid

    18 h 08, le 29 juillet 2020

  • LE CAMELEON BIEN DE CHEZ NOUS NE FAIT QUE SE REPETER. ALLEZ OUST . DEHORS. DEBARRASSER LA SCENE EST DEVENU ABSOLUMENT REQUIS.

    Gaby SIOUFI

    15 h 33, le 29 juillet 2020

  • Tous, ça veut dire tous! :)

    Adam Ramsey-Zeidanne

    12 h 35, le 29 juillet 2020

  • Une suggestion a L’OLJ : maintenait ce texte comme référence , même idées même mots dans 1 mois ou 3 mois ou 1 an. La chanson de ces coqs n’a pas changé depuis au moins 50 ans ( de père en fils ! ) . Il n’y a qu’eux qui se prennent au sérieux .

    aliosha

    12 h 05, le 29 juillet 2020

  • Il faudra non seulement changer le premier ministre mais toute la caste politique qui nous gouverne depuis plus de trente ans . Toutes les tribus devraient quitter .

    Antoine Sabbagha

    10 h 58, le 29 juillet 2020

  • IL FAUT CHANGER TOUTES LES CLIQUES MAFIEUSES DU PAYS. KELLON YE3NE KELLON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 20, le 29 juillet 2020

  • Et si on commençait par changer la classe politique en entier? Les voleurs, les vendus à l’étranger, ceux qui retournent leur veste avec la météo politique du jour... et qui aujourd’hui se posent en juges du travail des pompiers engagés pour affronter le feu mis au pays par 76 ans de banditisme institutionnalisé?

    El moughtareb

    08 h 31, le 29 juillet 2020

  • enlever un pion ne changera pas le jeu ; c'est le jeu qui est faussé;J.P

    Petmezakis Jacqueline

    08 h 11, le 29 juillet 2020

  • Ca lui va bien... il a toujours fait partie des gouvernements et ils se transmettent le pouvoir de père en fils... 4ème génération?? Pourquoi voulez changer de premier ministre? Pour pouvoir continuer le business d'antan? Ce n'est pas que de premier ministre qu'il faudrait changer. C'est toute la clique d'après guerre. Et arrêter de confisquer le pouvoir par les dynasties familiales. Le pays est doté de nombreuses personnes bien instruites et dynamiques. Alors vous aussi Mr Joumblatt et vos acolytes des autres confessions laissez la place svp. Merci.

    Sybille S. Hneine

    08 h 02, le 29 juillet 2020

  • Joumblatt à « L’OLJ » : Il faut changer de Premier ministre c est pas un premier ministre au liban pays des (dakakines) qui fera la pluie et le beau temps revenant 30 ans en arrière je crois vous et votre formation vous en faisez parti de tous les gouvernement de l époque , et regarder ou nous sommes arrivés ,

    youssef barada

    00 h 34, le 29 juillet 2020

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