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Lifestyle - Mode

Ursula Draghi, chemisière ambulante

Ursula Draghi, chemisière ambulante

Chemise Ursula Draghi. Photo DR

La chemise est à l’homme ce que la lingerie fine est à la femme, un vêtement près du corps, à la frontière de l’intime et de l’extime, qui révèle subtilement quelque chose de soi. Cheval de bataille de la créatrice Ursula Draghi, la chemise masculine se décline aussi au féminin. Et parce que ce vêtement est au fond infiniment personnel, c’est sur la personnalisation ultime que s’appuie la jeune femme en jouant les chemisières à domicile, armée de sa boîte à magie.


Ursula Draghi lors d’une interview sur la chaîne MBC. Photo DR

Cette ancienne de l’IC fait ses études à la NABA (Nuova Accademia di Belli Arti) de Milan d’où elle sort diplômée en 2016. Tout au long de son parcours académique, elle enchaîne les stages, notamment auprès de la marque de luxe italienne Coccinelle et au département masculin de Missoni où elle est mobilisée dans les coulisses des défilés. Elle donnera aussi, entre autres, un coup de main au stylisme des magazines Punkt et Rollacoaster sous la direction d’Yvan Bontchev, et fera un passage de trois mois chez Tony Ward avant de couronner ce marathon par un stage chez Versace Prima Linea entre magasins et bureaux. C’est dire qu’elle en sort équipée pour se lancer en solo, ce qu’elle fait en 2018 en comptant ses pas.

Des masques avec un cèdre, en chutes de tissu. Photo DR


Cette année-là, avec un budget extrêmement limité, Ursula Draghi fonde sa marque sans atelier, sans showroom, mais avec un concept extrêmement séduisant. De sa formation chez Missoni elle garde une conscience de l’importance de la chemise comme accessoire valorisant dans le vestiaire de l’homme. La chemise, loin du côté avachi du tee-shirt ou du polo, c’est la netteté, la propreté, la rigueur, la discipline, la fierté de l’homme debout. Rien n’empêche d’ébouriffer le concept, d’y ajouter une touche de fantaisie en plus de ce grand classique du dandy que sont les initiales brodées. Alors, la jeune créatrice gère seule sa communication sur les médias sociaux et installe sa boutique. Ce sera une grande boîte en bois à sangles, à l’ancienne. Une boîte de marchande ambulante doublée d’une couturière d’atelier. Une case pour les prototypes de cols, une autre pour les modèles de poignets, avec ou sans boutons de manchette, une troisième pour des échantillons de tissu raffinés sélectionnés au Salon Milano Unica, d’autres pour les fils, les boutons, auxquels s’ajoutent bien sûr les outils de prise de mesure, mètre de couture, coussin à aiguilles, marqueur. On l’appelle et elle vient sur rendez-vous. Le rituel est un véritable moment pour soi. On est au centre de l’opération et de tous les soins. Il n’y a qu’à exprimer ses désirs. Les mensurations prises, la créatrice chausse sa casquette de styliste et partage avec le client ses conseils, en fonction de la silhouette et de la personnalité du commanditaire et de la vocation de la chemise. Il y aura un essayage supplémentaire pour les retouches avant la livraison.

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Covid-19 oblige, les chutes de tissu sont désormais converties en masques, et rarement masque aura été aussi confortable et doux à la peau. La coupe laisse un généreux espace de respiration et un filtre est inséré entre la couche externe et la couche interne. Entre imprimés contemporains et monochromes frappés d’un cèdre brodé ou d’initiales rappelant les masques portés par les dirigeants européens au sommet de la Relance, l’objet bénéficie des mêmes soins minutieux que les chemises dont il est issu.

Se battant comme tous ses pairs dans un métier que les années 2000 ont vu monter en flèche, mais que la pandémie relègue quasiment au rang de l’inutile, la jeune créatrice s’engage sur les fronts de l’entraide et de la défense des droits. L’été dernier, lors de l’événement He for she qui réunissait les hommes en faveur des femmes, elle avait créé une petite ligne de chemises conceptuelles, basées sur des clichés féminins et portées par des mannequins masculins. Rarement femme se sera glissée avec autant d’aisance dans la peau des hommes pour regarder le monde à travers leurs yeux.

http://ursuladraghi.com/

La chemise est à l’homme ce que la lingerie fine est à la femme, un vêtement près du corps, à la frontière de l’intime et de l’extime, qui révèle subtilement quelque chose de soi. Cheval de bataille de la créatrice Ursula Draghi, la chemise masculine se décline aussi au féminin. Et parce que ce vêtement est au fond infiniment personnel, c’est sur la personnalisation ultime que...

commentaires (3)

Ceci dit ( suite de mon message) Bravo et bonne continuation. Toute entreprise, toute création est la bienvenue.

LE FRANCOPHONE

16 h 00, le 27 juillet 2020

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Commentaires (3)

  • Ceci dit ( suite de mon message) Bravo et bonne continuation. Toute entreprise, toute création est la bienvenue.

    LE FRANCOPHONE

    16 h 00, le 27 juillet 2020

  • oups... le titre parle d'Ursula et une photo masculine. Je me suis dit "un peu masculine Ursula". Il a fallu "rentrer" dans l'article pour voir qu'ursula n'est pas la personne affichée mais c'est la chemise qui en est la vedette :) PHOTO et TITRE pas trop clairs en guise d'accroche :) Bonne journée.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 55, le 27 juillet 2020

  • Bravo Ursula , continue , va de l'avant , le futur t'attend.

    DRAGHI Umberto

    12 h 12, le 27 juillet 2020

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