Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés samedi après-midi devant le siège de la branche de la Banque mondiale à Beyrouth, à l'appel de la Campagne nationale pour la préservation de la vallée de Bisri, afin de dire "non au barrage de Bisri". Ce projet, financé par la BM, fait polémique depuis plusieurs années, alors que les travaux sont à l'arrêt face à l'opposition de nombreux collectifs de la société civile ainsi que de certains partis politiques comme les Forces libanaises ou encore le Parti socialiste progressiste.
"Nous faisons assumer à la Banque mondiale toute conséquence de la poursuite des travaux du barrage de Bisri. Nous nous sommes promis que pas un seul bulldozer ne passera dans la vallée. Le projet de barrage ne passera pas", a lancé l'un des porte-parole des manifestants, au micro de la chaîne LBCI. "Nous sommes de ceux qui tiennent le plus à ce que l'eau soit acheminée à Beyrouth, car cela est une demande juste. Mais il y a d'autres sources, et nous avons présenté des alternatives (au barrage de Bisri), mais le pouvoir en place ne se soucie que du partage du gâteau et des projets juteux", a encore affirmé ce porte-parole.
Des policiers anti-émeutes ont été déployés sur les lieux, mais aucun heurt n'a été signalé.
Conçu pour alimenter Beyrouth en eau, le projet de barrage de Bisri, situé entre le Chouf et Jezzine, est financé en grande partie par un prêt de la Banque mondiale et doit être exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction. La société civile, les municipalités de la région, le PSP de Walid Joumblatt et les Forces libanaises de Samir Geagea s’opposent à ce projet pour différentes raisons. Selon eux, il menace la biodiversité et le riche patrimoine de cette vallée et peut constituer un danger car il se situe sur une faille sismique. De plus, la nature du terrain, riche par ailleurs en eau souterraine, ne serait pas propice au stockage d’eau. Depuis plusieurs jours, des militants opposés au projet campent dans la vallée de Bisri pour empêcher le redémarrage de ces travaux. Jeudi, la BM a donné au gouvernement un nouveau délai d’un mois à six semaines pour reprendre les travaux de construction du barrage, espérant que ce sursis permettra d'entamer un dialogue entre les autorités et la société civile et que, sur base de ce dialogue, la BM prendra une décision définitive quant au maintien ou non du financement du projet.
SEUL L,AVIS DES EXPERTS DOIT ETRE SUIVI ET NON LES MANIPULATIONS. QU,UN COMITE D,EXPERTS REPRESENTANT TOUT LE MONDE SE PRONONCE.
21 h 42, le 25 juillet 2020