Le ministre libanais de la Santé Hamad Hassan a annoncé samedi que la commission ministérielle chargée du suivi du virus allait prendre des "mesures sévères" lundi, basées notamment sur les recommandations faites par le comité technique, concernant notamment la fermeture, pendant une semaine, de plusieurs secteurs d'activités. Ces recommandations ont été émises vendredi, alors que le Liban connait une importante recrudescence des contaminations, accompagnée d'une hausse des hospitalisations.
"Depuis le 1er juillet, les cas de Covid-19 sont enregistrés dans toutes les régions du pays, en raison de l'imprudence et du non-respect" des mesures de prévention imposées, notamment la distanciation sociale et le port du masque, a affirmé le ministre en tournée à l'hôpital gouvernemental de Baalbeck, où il a annoncé l'ouverture d'un département spécifique pour le traitement des patients atteints du coronavirus.
Il a fait savoir que lundi, la commission ministérielle chargée de la crise sanitaire allait prendre en compte les recommandations faites vendredi par le comité technique, qui souhaite notamment une fermeture d'une semaine dans plusieurs secteurs. "Des sanctions et des amendes seront imposées à toute personne qui ne porte pas de masque sanitaire, et les passagers arrivant à l'aéroport qui ne respectent pas les mesures d'isolement seront arrêtés", a-t-il déclaré.
Pour sa part, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a appelé la population à porter le masque. "Avec ton masque, tu te protèges, tu protèges ta famille, ton foyer et ton pays", a-t-il écrit sur Twitter.
En outre, les réunions des commissions parlementaires prévues lundi et mardi ont été reportées à une date ultérieure. Le Parlement ne précise toutefois pas les causes de ce report, vraisemblablement motivé par la pandémie.
Une forte recrudescence du nombre de contaminations quotidiennes au coronavirus a été enregistrée depuis près de deux semaines, s'accompagnant d'une augmentation des cas nécessitant une hospitalisation ainsi que de nouveaux décès. Alors que les spécialistes affirment que le pays est entré dans la quatrième phase de la pandémie, celle de la transmission communautaire, avec de plus en plus de cas d'origine inconnue, le comité de suivi de l'épidémie a publié plusieurs recommandations, appelant notamment à fermer pendant une semaine plusieurs secteurs d'activités, notamment les pubs et boîtes de nuit, les piscines intérieures, les salles de théâtre et de cinéma, les salles de jeux électroniques, les parcs d'attraction pour enfants, les salles de sport, ainsi que les marchés populaires. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur a précisé samedi que toutes ces mesures n'en étaient encore qu'au stade de recommandations et n'étaient donc pas encore appliquées.
Depuis le 21 février, 3.404 personnes ont contracté le virus, parmi lesquelles 46 sont décédées, selon les chiffres officiels du ministère de la Santé. Actuellement, 101 personnes sont hospitalisées, dont 21 aux soins intensifs.
Refus des hospitalisations
Le ministre Hassan a par ailleurs déploré le décès pendant la nuit d'une nouvelle personne, dont l'hospitalisation avait été refusée par plusieurs établissements. "Nous menons tous les contacts nécessaires pour savoir ce qu'il s'est passé et prendre les mesures requises contre les hôpitaux qui ont refusé d'accueillir cette personne", a-t-il affirmé.
Les hôpitaux, publics et privés, doivent faire face à la crise économique et financière et à la chute de la livre libanaise. Alors que leurs dépenses sont toujours plus élevées et que leurs rentrées sont limitées depuis le début de la crise sanitaire, plusieurs établissements ont annoncé qu'ils ne prendraient en charge que les cas les plus urgents. Au cours des dernières semaines, plusieurs décès ont été déplorés après le refus d'hôpitaux d'accueillir des malades, ou en raison du manque de place dans différents départements hospitaliers.
commentaires (6)
Bizarre...bizarre... Si l'on compare les statistiques de France et du Liban : 30 000 décès en France , 46 au Liban. Le covid ne serait il pas le moyen de masquer les vrais problèmes du Liban, restreindre les libertés, surtout celle de manifester. Bizarre...bizarre...
Jean Luc Lelievre
10 h 16, le 26 juillet 2020