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Société - Coronavirus au Liban

Fermeture recommandée des marchés, boîtes de nuit, salles de sport et autres pendant une semaine à partir de lundi

La commission de suivi des mesures prises pour enrayer la pandémie recommande également que l'ensemble des personnes se rendant au Liban fassent valoir un test de dépistage PCR négatif 96 heures avant leur arrivée sur le territoire.

Fermeture recommandée des marchés, boîtes de nuit, salles de sport et autres pendant une semaine à partir de lundi

Des couples de Libanais portant des masques, lors d'un mariage collectif sur les marches du tempe de Bacchus, à Baalbeck, le 24 juillet 2020. Photo AFP

La commission de suivi des mesures de protection contre le coronavirus au Liban a recommandé vendredi la fermeture de plusieurs lieux fermés et la limitation de certains rassemblements pendant une semaine à partir de lundi face à la recrudescence de la pandémie dans le pays, marquée par une explosion du nombre de cas de contaminations ces derniers jours.

Selon le dernier bilan du jour, la pandémie de coronavirus a touché 3 404 personnes dans le pays, parmi lesquelles 46 sont décédées, dont trois ces dernières 24 heures. Depuis plusieurs jours, certains responsables affirment que le pays est entré dans la phase quatre de l'épidémie, celle de la transmission communautaire, bien que le ministre de la Santé, Hamad Hassan, insiste sur le fait que ces transmissions restent limitées.

Ainsi, la commission, qui s'est réunie dans la journée au Grand Sérail, recommande la fermeture, pendant une semaine à partir du 27 juillet prochain, des pubs et des boîtes de nuit, des piscines intérieures, des salles de théâtre et de cinéma, des salles de jeux électroniques et des parcs d'attraction pour enfants, des salles de sport, ainsi que des marchés populaires. La commission recommande également l'arrêt des fêtes organisées sur les plages et les centres balnéaires, ainsi que des fêtes artistiques et touristiques en tous genres.

Sont également interdits la semaine prochaine certains rassemblements religieux charriant du monde comme les condoléances ou les baptêmes, à l'exception notable des fêtes de mariage pour lesquelles les participants sont appelés à respecter scrupuleusement les règles de distanciation sociale. Pour ces événements, les lieux ne devront accueillir les participants qu'à 50% de leur capacité, soit 50 personnes pour les lieux clos et 150 personnes à l'extérieur.

Par ailleurs, la commission demande aux autorités compétentes de faire respecter la mesure imposant aux restaurants et aux cafés, ainsi qu'aux salles de jeu, ne d'accueillir les clients qu'à hauteur de 50% de leur capacité.

Dans ce cadre, la commission déplore notamment "le non-respect de certains secteurs économiques et touristiques des règles de prévention", obligeant un "retour en arrière partiel" à la quatrième phase du plan de déconfinement progressif mis en place par les autorités. Après avoir imposé à la mi-mars des mesures de confinement et annoncé la fermeture de son aéroport, le Liban avait en effet progressivement allégé ce dispositif suivant un plan divisé en plusieurs phases entrées au fur et à mesure en vigueur entre avril et juin, et rouvert l'AIB au début de juillet.

Par ailleurs, les personnes âgées de plus de 60 ans sont appelées à rester chez elles et à ne sortir qu'en cas d'extrême nécessité.

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Dans ce contexte, la commission recommande que désormais l'ensemble des personnes se rendant au Liban par les airs, la mer ou la route, fassent valoir un test de dépistage PCR négatif 96 heures avant leur arrivée sur le territoire libanais. Les personnes ne pouvant pas faire valoir cela sont appelées à s'isoler 24 heures dans un hôtel prévu à cet effet en attente des résultats du test qu'elles auront subi à leur arrivée à l'aéroport de Beyrouth.

"Une période de test"
Dans ce contexte, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé que tout retour à une vie normale constituerait "un défi", en raison de la pandémie. Il a toutefois assuré que le pays avait "les capacités" de surmonter ces défis, appelant à la "coopération" de chacun dans la lutte contre le virus. "Nous sommes aujourd'hui dans une période de test", a déclaré le ministre lors d'une visite à l'hôpital gouvernemental de Baabda (Mont-Liban). Il a souligné que désormais, des cas étaient enregistrés dans toutes les régions du pays et qu'il fallait "rattraper" l'épidémie et la contrôler. Il a appelé dans ce cadre à "davantage de sensibilisation" et un respect des règles établies depuis quatre mois. "Nous n'accepterons aucun retour en arrière", a encore déclaré Hamad Hassan. "Nous ne pourrons pas revenir à une vie normale sans surmonter des défis, mais nous en avons la capacité", a-t-il poursuivi, appelant "tout le monde à coopérer" face à la pandémie.

Il y a trois jours, Hamad Hassan avait annoncé que le pays se trouvait désormais dans une phase intermédiaire entre les phases trois et quatre de l’épidémie, cette dernière se référant à la transmission communautaire. Plusieurs experts, dont certains sont membres de la commission nationale chargée de la lutte contre le coronavirus, contestent cependant cette approche un peu trop rassurante à leur avis d’une situation qui est à leurs yeux très grave. Pour ces experts, le Liban est bel et bien dans la phase quatre, celle qui se caractérise par une difficulté à tracer les cas de contamination, et devrait faire preuve de plus de fermeté dans l’application des mesures de prévention, indispensables pour freiner la propagation du virus.

Dans une déclaration au journal en ligne al-Anba', le président de la commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji, a pour sa part affirmé que le Liban "est toujours dans la première vague" de la pandémie, contredisant ainsi le Premier ministre, Hassane Diab, qui avait affirmé dernièrement que le Liban était entré dans la seconde vague. Cette seconde vague est, elle, attendue en septembre et octobre, a précisé M. Araji, soulignant qu'elle serait "bien plus dangereuse" que la situation actuelle. Il a encore appelé les Libanais à respecter les consignes de prévention, déclarant que "nous sommes vraiment entrés dans une phase dangereuse". 

L'ordre des médecins de Beyrouth a pour sa part appelé le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre le coronavirus.

La commission de suivi des mesures de protection contre le coronavirus au Liban a recommandé vendredi la fermeture de plusieurs lieux fermés et la limitation de certains rassemblements pendant une semaine à partir de lundi face à la recrudescence de la pandémie dans le pays, marquée par une explosion du nombre de cas de contaminations ces derniers jours. Selon le dernier bilan du jour, la...

commentaires (2)

Les États ne peuvent pas être derrière chacun de ses citoyens telles les "nounous" en permanence. C'est aussi à chacun d'entre nous d'être "raisonnable" et éviter tous ces lieux et rassemblements. Restaurants/fêtes/parties... etc... ca s'appelle le bon sens et le civisme.

Sybille S. Hneine

20 h 30, le 24 juillet 2020

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Commentaires (2)

  • Les États ne peuvent pas être derrière chacun de ses citoyens telles les "nounous" en permanence. C'est aussi à chacun d'entre nous d'être "raisonnable" et éviter tous ces lieux et rassemblements. Restaurants/fêtes/parties... etc... ca s'appelle le bon sens et le civisme.

    Sybille S. Hneine

    20 h 30, le 24 juillet 2020

  • La transmission communautaire du virus est bel et bien installée ; elle doit faire taire toute déclaration optimiste quand à l'avenir sanitaire des citoyens. On n'a pas de responsables qui osent dire la vérité. On risque le pire. Les erreurs de gestion de cette crise sont nombreuses et obéissent à des considérations qui font fi de l'intérêt particulier des gens, et de leur santé.

    Esber

    19 h 32, le 24 juillet 2020

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