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Société - Coronavirus au Liban

75 nouveaux cas détectés en 24h

"Nous craignons que le non-respect par les Libanais des mesures de prévention ne provoque une forte augmentation des contaminations, nous poussant à perdre nos bien-aimés", affirme Hassane Diab.

75 nouveaux cas détectés en 24h

Une femme équipée d'un masque de protection contre le coronavirus fait ses courses dans un supermarché, le 20 juillet 2020 au Liban. Photo Marc Fayad

Alors que le Liban se trouve désormais dans une phase intermédiaire entre les phases trois et quatre de l'épidémie de coronavirus, cette dernière se référant à la transmission communautaire, 75 nouveaux cas ont été détectés dans le pays au cours des dernières vingt-quatre heures, selon le rapport du ministère de la Santé publié mardi. Sur ces cas, 63 ont été signalés localement et 12 autres parmi les voyageurs arrivés à Beyrouth. Parmi les 63 cas locaux, 12 ont été enregistrés dans le caza de Beyrouth, 8 à Baabda, 6 à Aley, 5 à Tripoli, 3 à Marjeyoun, 2 à Nabatiyé, 2 à  Jbeil, 1 dans le Chouf et 1 à Baalbeck. Quatre cas ont été enregistrés dans chacun des cazas suivants : Metn, Zahlé, Saïda, Tyr. Il reste à déterminer dans quels caza ont été enregistrés 7 autres cas.  

Au total, 2.977 personnes ont contracté le virus depuis l’apparition de la pandémie au Liban en février ; 1.577 se sont rétablies, 41 personnes sont décédées et 1.359 sont toujours positives. Actuellement, 80 personnes sont hospitalisées, dont 16 aux soins intensifs. Lundi, le Liban a enregistré son 41e décès dû au Covid-19, le premier au sein du corps médical, avec la mort de Louaï Ismaïl, 32 ans, urgentiste à l’Hôpital libano-italien de Tyr.


Deuxième vague

Au cours du Conseil des ministres qui s'est tenu au palais présidentiel de Baabda, le Premier ministre Hassane Diab a évoqué la recrudescence des nouvelles contamination ces quinze derniers jours. "Aujourd'hui, nous passons par la deuxième vague de coronavirus, et il est clair que le nombre de nouvelles contaminations est plus important que lors de la première vague. Nous n'avons toujours pas atteint le pic de cette deuxième vague. Nous craignons que le non-respect par les Libanais des mesures de prévention ne provoque une forte augmentation des cas, nous poussant à perdre nos bien-aimés, comme nous avons perdu hier le médecin Louaï Ismaïl, que nous considérons comme le martyr du devoir", a affirmé M. Diab. Lors de son intervention devant les membres du cabinet, le président Michel Aoun a demandé que Louaï Ismaïl soit reconnu comme un "martyr du Liban", une demande adoptée par le gouvernement. Le cabinet Diab a également décidé de faciliter l'arrivée au Liban de chargements de matériel médical appartenant à l'organisation Médecins sans frontière, nécessaire pour lutter contre le coronavirus, et de les exempter des frais de douanes.


"Désinvolture"

Sur un autre plan, le député Fadi Alamé, membre du groupe parlementaire du président de la Chambre Nabih Berry, a fustigé dans un message sur son compte Twitter la "désinvolture des personnes chargées du suivi des nouveaux arrivants au Liban et des personnes atteintes du virus". "Selon certaines informations choquantes, a-t-il expliqué, la commission chargée du suivi des personnes atteintes a omis d'avertir certaines personnes qui rentraient d'Afrique que leurs tests étaient positifs. Il a fallu qu'un des passagers de l'avion contacte la commission pour s'enquérir de ses résultats trois jours après son arrivée !".

Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a pour sa part annoncé mardi que les voyageurs arrivant à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) en provenance de pays où ils n'ont pas pu passer de test PCR de dépistage au coronavirus ou dont les résultats semblent douteux, seront obligés de s'isoler pendant 24 heures, à leur charge, dans un hôtel qui leur sera spécifié. Ce séjour obligatoire de 24 heures, jusqu'à ce que les résultats d'un test PCR passé à l'aéroport soient connus, devra avoir lieu dans un hôtel qui aura été sélectionné en accord avec le ministère du Tourisme et se fera aux propres fais des passagers, a précisé le ministre Hassan à l'issue du Conseil des ministres. Il a souligné que le tarif serait "étudié" et ne devrait pas dépasser les 150.000 livres libanaises la nuit, sachant que les résultats ne seront disponibles que 48h plus tard, de manière générale.

Un nouveau contrat social pour une nouvelle ère

Un nouveau contrat social pour une nouvelle ère

Après avoir imposé à la mi-mars des mesures de confinement et annoncé la fermeture de son aéroport, le Liban a progressivement allégé ce dispositif. Restaurants, bars, salles de sport et piscines ont été autorisés à rouvrir, tout comme l'aéroport début juillet. Craignant un relâchement malgré des amendes prévues pour ceux qui ne portent pas de masques, le gouvernement appelle régulièrement les Libanais à la prudence. Avec l'été, les plages et les bars sont de nouveau bondés. Lundi, le ministre de la Santé avait annoncé que le pays se trouvait désormais dans une phase intermédiaire entre les phases trois et quatre de l'épidémie, cette dernière se référant à la transmission communautaire, ce qui impose la mise en application de mesures renforcées de prévention. Le ministère recommande la mise en isolement de toute personne contaminée dans des centres équipés à cet effet, si elle ne respecte pas les mesures de quarantaine à domicile. Le port du masque dans tous les établissements privés et publics, dans les magasins et lors de tous les événements comme les mariages et les activités sportives est également imposé. Tout contrevenant s'expose à une amende de 50.000 livres libanaises.


Appel de Fahmi

Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur Mohammad Fahmi a demandé une nouvelle fois mardi aux Libanais "de renforcer l'application des mesures de prévention pour lutter contre la propagation du coronavirus".

"Afin de préserver la santé publique (...), nous souhaitons que les citoyens renforcent à nouveau l'application des mesures de prévention pour contenir la propagation de la pandémie de coronavirus après une forte augmentation des cas de contamination ces deux dernières semaines", a annoncé le bureau de presse du ministre, dans un communiqué. A cette fin, le ministre appelle "tous les secteurs professionnels, commerces, cafés, restaurants et hôtels à se conformer à toutes les mesures de santé publique et à s'assurer que leurs employés comme leurs clients portent un masque de protection et respectent la distanciation sociale". Le ministre a en outre rappelé "l'interdiction de servir des narguilés dans les lieux clos, sous peine de sanctions", alors que des représentants du secteur de la restauration avaient protesté contre cette mesure. "Nous demandons à tous de faire preuve de la plus grande vigilance pendant cette phase très délicate et de se conformer aux consignes de prévention", conclut le communiqué, qui affirme que le ministère est désireux d'éviter d'avoir à faire appliquer de nouveau les mesures de la mobilisation générale qui avaient été proclamées au Liban le 15 mars pour éviter que la maladie ne se répande. 

Enfin, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, Firas Abiad, a démenti et qualifié de "fake news" mardi les informations selon lesquelles il aurait contracté le virus en accompagnant un de ses enfants lors d'une excursion scolaire, et se serait soumis à une quarantaine. Affirmant n'avoir pas le temps pour de telles activités, il a ajouté qu'il aurait de toute façon "porté un masque et respecté la distanciation sociale, comme tout bon citoyen".

Alors que le Liban se trouve désormais dans une phase intermédiaire entre les phases trois et quatre de l'épidémie de coronavirus, cette dernière se référant à la transmission communautaire, 75 nouveaux cas ont été détectés dans le pays au cours des dernières vingt-quatre heures, selon le rapport du ministère de la Santé publié mardi. Sur ces cas, 63 ont été signalés localement...

commentaires (3)

Le Liban va dépasser Israël bravo

Eleni Caridopoulou

23 h 38, le 21 juillet 2020

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Commentaires (3)

  • Le Liban va dépasser Israël bravo

    Eleni Caridopoulou

    23 h 38, le 21 juillet 2020

  • En 3 semaines, le Liban a basculé avec des nombres élevés de corona, et ceci avec la reprise partielle du trafic aérien. Logiquement, il faut reculer avant le premier juillet, si on veut éviter la catastrophe sanitaire imminente.

    Esber

    22 h 02, le 21 juillet 2020

  • Déjà il faudrait imposer le port du masque dans tous les lieux publics. De plus, il faut informer les usagers de la durée de validité des masques. Concernant l’AIB, il faut tout simplement empêcher les voyageurs, n’ayant pas passé un test PCR à résultat négatif, d’embarquer sur les vols à destination de Beyrouth tout simplement parce que ni ils se confineront et il n’y aura personne pour les surveiller ou bien ils auront des passe droits notamment ceux qui viennent d’Afrique

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 02, le 21 juillet 2020

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