
Le médecin libanais Louaï Ismaïl, décédé le 20 juillet du coronavirus à l'âge de 32 ans. Photo Ani
Le président libanais, Michel Aoun, a demandé en Conseil des ministres mardi que le jeune médecin Louaï Ismaïl, premier membre du corps médical libanais à être mort du coronavirus, soit considéré par le gouvernement comme un "martyr parmi les martyrs du Liban", car il est mort alors "qu'il accomplissait son devoir humanitaire".
"Le président de la République a demandé au Conseil des ministres de considérer le docteur Louaï Ismaïl, mort des suites de sa contamination au coronavirus à Tyr (Sud), comme un martyr parmi les martyrs du Liban, car il est tombé en accomplissant son devoir humanitaire", a rapporté la présidence de la République sur son site Twitter.
Réagissant favorablement à la demande du chef de l'Etat, le gouvernement, sur proposition du Premier ministre Hassane Diab, a "décidé de considérer les membres du corps médical, médecins, infirmiers, secouristes, volontaires et tous autres employés du secteur, qui décèdent des suites du coronavirus, comme des martyrs du devoir". Le cabinet explique que ces victimes se verront décerner "les décorations convenables, en vertu de la loi".
Originaire de Zloutiyé à Tyr, le médecin résident Louaï Ismaïl, qui ne souffrait d'aucune maladie chronique, est décédé à l'âge de 32 ans à l'hôpital gouvernemental de Nabih Berry à Nabatiyé, où il était traité depuis quatre jours, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Il a présenté des symptômes il y a deux semaines et avait été testé positif au coronavirus. Après avoir été soumis à un isolement sanitaire de sept jours, il a été transféré il y a quatre jours à l'hôpital Nabih Berry, souffrant d'une pneumonie aiguë. Ce décès est le premier d'un membre du corps médical libanais.
L'hommage du président de la République vient s'ajouter aux témoignages de plusieurs ministres et responsables médicaux dans le pays qui se sont exprimés lundi. Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a loué sur son compte Twitter "un martyr du devoir", un "médecin courageux" dont "le visage bienveillant rassurait" les malades. La ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, a rendu hommage à "un ange du Liban" qui "a offert son temps et sa vie pour aider les autres face au virus", a-t-elle ajouté, appelant les citoyens à respecter les mesures de prévention pour aider "notre armée en blouse blanche qui œuvre en silence" pour lutter contre le coronavirus. "Nous pleurons Dr. Louaï, notre jeune collègue tombé durant l'exercice de ses fonctions alors qu'il soignait un patient atteint du #Covid19", a réagi sur Twitter le docteur Firas Abiad, directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, principal établissement mobilisé dans la lutte contre le virus. "Nous avons prêté serment et nous sommes prêts à tout sacrifier pour nos patients. Mais cela n'élimine pas la douleur et ne rend pas tolérable la perte", a-t-il ajouté. Dans l'après-midi, une minute de silence a été observée à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri en hommage au jeune médecin.
Au total, plus de 2.900 personnes ont contracté le virus depuis l’apparition de la pandémie au Liban en février, dont 41 sont décédées.
Que dieu ait son âme. Mais notre président a tellement user et abuser de cette terminologie de martyr qu’elle en arrive à en perdre son vrai sens et devient parfois blessante pour ceux qui donnent leur vie pour en sauver d’autres. Beaucoup de médecins et soignants sont mort dans l’exercice de leur travail dans le monde . D’étains états ont plutôt que de les qualifier de martyr a promis de prendre en charge leurs enfants jusqu’à leur majorité et d’assurer leur avenir. Chose que Aoun est loin de pouvoir promettre vu qu’il ne peut plus que tweeter.
18 h 03, le 21 juillet 2020