
La saisie conservatoire des biens du gouverneur de la Banque du Liban a été ordonnée hier par le juge Fayçal Makki. Photo d’archives Joseph Eid/AFP
Le juge Fayçal Makki, chef de la section d’application des peines au Palais de justice de Beyrouth, a ordonné hier une saisie conservatoire des biens du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, dans le cadre de la procédure judiciaire lancée contre lui par un groupe d’activistes.
Les biens immobiliers, le contenu de sa maison de Rabié (Mont-Liban), plusieurs véhicules et ses fonds actuellement conservés à la BDL sont saisis dans le cadre de cette procédure, selon une information rapportée par l’Agence nationale d’Information (ANI, officielle) et que L’Orient-Le Jour a pu faire confirmer. Selon une source judiciaire, le gouverneur peut à tout moment suspendre la saisie en versant une caution dont le montant doit être fixé par le juge et qui sera bloquée jusqu’au verdict du procès, dont la première audience a été fixée au 14 octobre. Cette source doute que la procédure permette d’aboutir à un jugement solide sur le fond, « malgré l’impact de cette décision sur le plan symbolique ».
Une autre source a pour sa part évoqué une décision « politique » s’inscrivant dans le sillage de la polarisation des positions des différentes forces du pays face à l’appel à la « neutralité » lancé par le patriarche maronite Béchara Raï.
La plainte déposée mi-juin contre M. Salamé avait été déposée par le groupe « Le peuple veut la réforme du régime », représenté par les avocats Haytham Azzo, Hassan Bazzi, Jad Tohmé, Joseph Wannis, Pierre Gemayel, Françoise Kamel et Bassel Abbas. Les demandeurs reprochent notamment au gouverneur d’avoir détourné des fonds publics ou encore d’avoir contribué à déprécier la monnaie nationale, qui était arrimée au dollar au taux de 1 507,5 livres depuis 1997. Par ailleurs, une autre plainte a été déposée le 10 juillet par le groupe d’activistes « Mouttahidoun » pour discrédit financier, détournement de fonds, abus de pouvoir, manquement à ses obligations et violation du Code de la monnaie et du crédit.
Riad Salamé est l’une des cibles principales du mouvement de contestation lancé le 17 octobre au Liban et qui veut la chute des dirigeants, accusés de corruption, de clientélisme et d’incompétence. M. Salamé est également pointé du doigt alors que le pays traverse une crise économique et financière marquée notamment par une chute impressionnante du taux de la livre libanaise par rapport au dollar.
commentaires (10)
Non et non tout ceci est programmé pour changer le gouverneur de la Banque du Liban . Il y a quelque mois celui qu on veux mettre à sa place avait écrit un article déjà contre lui .Dans votre quotidien . Il est le poulain de celui qui veux changer ce gouverneur .Le reproche qu on peux lui faire pourquoi n avoir pas refuser d alimenter ceux qui ont détournés des milliards et de demissioner. Albert. FAHD
Albert Fahd
18 h 10, le 21 juillet 2020