Touche pas à ma charia

La révolte n’est pas un acte si naturel qu’il n’y paraît car il existe des peuples qui ont besoin qu’on leur donne des leçons de révolte. Nombreux sont ceux qui se moquent du peuple libanais qui s’est révolté pour ne pas payer son application préférée (quelle injustice !) et qui s’est tu à l’heure où la dégradation économique et sociale demeure sans issue. Mais s’habituer à la précarité n’est pas aussi grave que de s’habituer au viol, à commencer par le viol de la loi qui est devenu monnaie courante. Dans une société hérétique, aux yeux des Arabes, c’est-à-dire une société où tous les citoyens sont égaux devant la loi et qui correspond à l’époque actuelle, violer un enfant aurait scandalisé tout un chacun, voire même les enfants. Dans cette même société hérétique, où l’on perd la virginité volontairement et librement et où la vie sexuelle ne figure pas parmi les tabous, le viol est un crime et doit être sévèrement puni. Mais dans la société trop pieuse dans laquelle nous vivons, la fuite des criminels coupables de viol qui jouissent de l’impunité offerte par leurs généreux politicards mafieux passe inaperçue ! Peut-être parce que la victime est syrienne, donc nous, Libanais, cela ne nous concerne pas ! Lors du concert qui a eu lieu à Baalbeck et dont la mission était de nous rappeler le Liban de jadis, un artiste a su décrire l’état d’âme des Libanais de demain par une courte phrase : « Je vous hais ô fils de ma mère ! »

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