S’il est vrai que le gouvernement présidé par Hassane Diab a surmonté la semaine dernière une sérieuse tentative pour le pousser vers la démission, cela ne signifie pas pour autant que le pays est sur les rails d’une sortie de crise. Au contraire, plus ce gouvernement résiste (avec ceux qui l’appuient) et plus la situation se complique. Désormais, l’administration américaine ne cache plus ses exigences pour alléger les sanctions sans précédent imposées au Liban et, dans le camp adverse, le Hezbollah élève lui aussi le ton. Le dernier discours du secrétaire général du Hezbollah mardi soir a donné un exemple clair des nouveaux défis lancés aux États-Unis et la réponse américaine n’a pas tardé. Elle est venue cette fois directement du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, qui, dans une conférence de presse tenue le lendemain, a défini les conditions posées par son administration pour assouplir les sanctions sur le Liban. Celles-ci sont très simples : un nouveau gouvernement sans le Hezbollah et la réduction de l’emprise de cette « organisation terroriste » sur le Liban et les Libanais. Face à cette position claire, l’exigence de réformes structurelles devient secondaire, même si les Européens et d’autres parties internationales insistent sur ce point. Selon une source proche du Hezbollah, parler de réformes structurelles vise à atténuer l’impact de la position américaine. Mais les réformes dont il est question doivent servir l’objectif principal, à savoir l’affaiblissement du Hezbollah et son isolement sur la scène politique et populaire libanaise. Preuve en est, toujours selon la même source, que pendant des mois, voire des années, les parties hostiles au CPL ont réclamé des nominations au sein du conseil d’administration d’EDL. Lorsque celles-ci ont été réalisées à la suite de la rencontre qualifiée d’importante entre le président de la Chambre et le chef du CPL, elles sont devenues la cible de nombreuses critiques, sous prétexte qu’elles reflètent « un nouveau partage des parts politiques et confessionnelles » et qu’elles sont incomplètes. La source proche du Hezbollah précise à cet égard que si c’était le camp adverse qui avait procédé à ces nominations, elles auraient été considérées comme parfaites. Selon cette source, quoi que fasse ce gouvernement, il sera critiqué et ses décisions tournées en dérision, parce que l’objectif ultime est de répondre aux exigences américaines de le pousser vers la démission pour le remplacer par un gouvernement sans le Hezbollah, dans un premier pas concret vers l’affaiblissement de ce dernier. Il en est de même pour la fermeture des frontières avec la Syrie qui vise en principe à arrêter la contrebande, mais dans le fond l’objectif est d’empêcher la circulation des membres du Hezbollah, qu’il s’agisse de combattants ou de civils qui font des affaires. Toutefois, en dépit des efforts de l’État libanais, il reste difficile de contrôler une aussi longue frontière dans une géographie souvent escarpée.
En même temps, le blocus non déclaré du Liban se poursuit et gagne en intensité, puisqu’il est interdit à ce pays d’importer du pétrole d’Iran ainsi que de l’électricité de Syrie. Avec les contraintes de la loi César, il lui est même interdit d’exporter ses marchandises via la Syrie, ou en tout cas des négociations doivent être menées avec les Américains pour obtenir des exceptions à ce sujet. Selon la source précitée, l’administration américaine utilise donc actuellement une pression maximale et même si elle cherche à dissimuler ce procédé en insistant sur les aides fournies au Liban qui sont diffusées régulièrement par le biais de petits films sur les chaînes de télévision locales, les choses sont claires pour la plupart des gens.
Par ces pressions maximales, l’administration américaine cherche donc à monter les Libanais contre le Hezbollah pour que son départ du gouvernement et son isolement deviennent des revendications populaires. Mais pour l’instant, ce procédé n’a pas encore donné des résultats concluants.
Selon la source précitée, le secrétaire général du Hezbollah a ainsi répondu directement aux Américains dans son dernier discours, en disant que cette stratégie se retournera contre eux, puisque en réalité les principales parties lésées par les mesures américaines sont les alliés des États-Unis, qu’il s’agisse des banques, des commerçants ou des différents secteurs économiques considérés comme non productifs. Le Hezbollah, qui a depuis le début des sanctions économiques américaines établi son propre circuit économique, souffre certainement des conséquences de la crise, mais beaucoup moins que les autres parties libanaises. Il a d’ailleurs déjà mis en place un système « D » pour la circulation de marchandises (produits alimentaires et médicaments) en provenance d’Iran ou d’ailleurs afin d’assurer les besoins de son environnement populaire. Dans un précédent discours, sayyed Hassan Nasrallah avait déclaré : « Nous n’accepterons pas de mourir de faim et nous tuerons ceux qui cherchent à nous affamer. » Cette phrase répétée à plusieurs reprises a d’ailleurs été longuement étudiée par les milieux diplomatiques occidentaux, dans une tentative de comprendre sa portée et surtout de savoir si elle constitue une menace physique ou simplement morale. Ce qui est clair pour l’instant, c’est que Nasrallah et son camp comptent approvisionner leurs régions en denrées de base, et finalement ce sont les autres régions du pays qui souffriront le plus de l’impact des sanctions américaines. Ce que Nasrallah n’a pas encore dit, mais qui sera bientôt dans les esprits, c’est l’équation suivante : ceux qui auront faim seront ceux qui sont partis vers la mauvaise adresse... C’est du moins la façon dont le Hezbollah compte mener sa riposte, selon la même source.
Dans ce contexte de tension extrême, il ne faut pas espérer de solutions aux multiples problèmes en cours, précise encore la source proche du Hezbollah, mais tenir bon le temps que la vague passe. Selon la même source, en voyant que leurs alliés sont les perdants des sanctions qu’ils imposent, les Américains devraient finir par changer de procédé. Mais pour l’instant, c’est une guerre des volontés, qui sera sans nul doute très coûteuse pour tout le Liban.
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QUE VOUS LE VOULIEZ OU NON CERTAINS POINTS DOIVENT ETRE DITS ISRAEL N'A PAS ATTAQUER LE LIBAN EN 1948 ET LE LIBAN NE C'EST PAS JOINT A CETTE GUERRE CONTRE LE NOUVEL ETAT D'ISRAEL LE LIBAN N'A PAS ATTAQUE ISRAEL EN 1956 ET ISRAEL N'A PAS ATTAQUE LE LIBAN EN 1956 LE LIBAN N'A PAS ATTAQUE ISRAEL EN 1967 ET ISRAEL N'A PAS ATTAQUE LE LIBAN EN 1967 LES REGIONS DE SHEBAA ET AUTRES ETAIENT SYRIENNES ET PAS LIBANAISES LE LIBAN A VOTE UNE LOI EN 1969 DE LAISSER LES PALESTINIENS ATTAQUER ISRAEL DEPUIS LE SUD DU LIBAN DEVENU FATAHLAND ET ISRAEL A COMMENCE A RIPOSTER EN 1982 ISRAEL EST RENTRE AU LIBAN ( PAS ATTAQUE LE LIBAN ) A LA SUITE D'UNE DEMANDE DE LA MAJORITE DES CHRETIENS QUI SUCCOMBAIENT AUX FORCES PALESTINIENNES REUNIS AVEC CERTAINS GROUPES SUNNITES ET A " RENVERSE LA TABLE" ET CHASSER LES PALESTINIENS ARMES DU LIBAN EN 2000 LES ISRAELIENS SE SONT RETIRES DU LIBAN SANS DETOURNER LE LITANI OU AUTRE POINT D'EAU COMME ON L'ACCUSAIT EN 2006 LE LIBAN A TRAVERS HEZBALLAH A ATTAQUE LE LIBAN ET UNE GUERRE S'EN EST SUIVI PUIS IL Y A EU UN RETRAIT TOTAL AUX FRONTIERES DE LA LIGNE BLEU DESIGNE PAR L'ONU DEPUIS LORS HEZBALLAH CONTINUE A DECLARER UNE GUERRE PROCHAINE AVEC ISRAEL ET S'ARME DE FUSEES PUISSANTES POUR ATTAQUER MAIS SANS AUCUN JUSTIFICATIF POUR MONTRER QU'ISRAEL A DES RAISONS QUELCONQUE D'ATTAQUER LE LIBAN A PART LA PETITE ESCARMOUCHE DU DRONE DANS LA DAHIEH ET DU RBG SUR ISRAEL ET LES TUNNELS DU LIBAN VERS ISRAEL C'EST UNE PAIX TOTALE DONT ACTE
LA VERITE
17 h 07, le 11 juillet 2020