Un petit réfugiés syrien passant un test de température, avant d'être testé pour le coronavirus à Saïda, le 28 mai 2020. Photo AFP / Mahmoud ZAYYAT
Le Liban a enregistré durant les dernières 24 heures vingt-deux cas supplémentaires de coronavirus, dont quinze parmi les résidents et sept parmi les Libanais rapatriés au cours de ces derniers jours, selon le dernier bilan quotidien du ministère de la Santé. Les contaminations locales ont été majoritairement détectées dans les cazas de Beyrouth (4), Baabda (5), du Metn (4) et de la Békaa (2). Au total, 1644 personnes ont été contaminées par le Covid-19 depuis l’apparition de la pandémie au Liban en février.
Par ailleurs, l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth a annoncé mardi soir qu'un nourrisson âgé de 25 jours est décédé des suites du Covid-19. La petite fille souffrait d'une malformation cardiaque, diagnostiquée lors de son hospitalisation au cours de laquelle elle a également été testée positive au coronavirus, selon l'hôpital. Elle a été placée sous respirateur artificiel, puis devait subir une chirurgie cardiaque, mais elle n'a malheureusement pas survécu. Il s'agit du premier décès d'un nouveau-né des suites du coronavirus au Liban, selon l'hôpital. Ce décès fait monter à 33 le bilan mortel de la pandémie dans le pays. Avec parallèlement un total de 1103 guérisons, 508 personnes sont encore atteintes par le coronavirus. Neuf d'entre elles sont dans un état critique.
Contaminations à l'HDF
Dans ce contexte, L’Hôtel-Dieu de France a annoncé dans un communiqué interne publié mercredi et dont L'Orient-Le Jour a pu confirmer l'authenticité qu'au moins dix cas de contamination au coronavirus ont été confirmés au sein de l'établissement situé à Beyrouth. Le communiqué précise que des mesures de sécurité sanitaires au sein de l'hôpital ont été mises en place. L'HDF indique qu'"une patiente pluri-pathologique hospitalisée depuis plusieurs semaines a d'abord été testée positive au Covid-19", sans préciser la date de la confirmation de ce cas. Suite à quoi, "tous les personnels de l'unité d’hospitalisation où a été admise la patiente, médecins, résidents et personnels soignants, ont bénéficié d’un test par PCR. Neuf d’entre eux ont été déclarés positifs, et un cas est indéterminé, alors que les tests se poursuivent ce jour, précise l'HDF. Les membres de la famille de la patiente hospitalisée qui lui ont rendu visite ont été testés et deux cas positifs ont été détectés", a ajouté l'hôpital. Selon l'établissement, "il est impossible à ce stade de déterminer la source de ces contaminations, toutes asymptomatiques ou pauci-symptomatiques. Une enquête interne est en cours à l’hôpital".
De son côté, le ministre des Transports et des Travaux publics, Michel Najjar, a suspendu le travail dans la branche de son ministère située à Fayadiyyé, au sud-est de Beyrouth, après la détection d'un cas de coronavirus parmi les proches de l'un des employés.
Par ailleurs, la municipalité de Tripoli a effectué environ 250 tests de dépistage PCR, notamment dans les quartiers populaires, afin de déterminer l'étendue de la propagation du virus dans la ville, après la confirmation de plusieurs cas dans la capitale du Liban-Nord ces derniers jours. En outre, 114 prélèvements au sein du camp de réfugiés d'Ouzaï, au Liban-sud, se sont tous avérés négatifs. Le mohafazat du Akkar, au Liban-nord, a pour sa part annoncé n'avoir recensé aucun nouveau cas de Covid-19, et ce pour le deuxième jour consécutif.
Dans le cadre de la cinquième et dernière phase du plan de déconfinement progressif, les boîtes de nuit et clubs, les salles de fêtes et d’événements, les marchés populaires, les salles de jeux vidéo et les jardins publics ont pu rouvrir leurs portes dimanche. Les camps d’été en extérieur pour les enfants sont désormais autorisés. Le ministère de l’Intérieur ne précise pas toutefois si les nouveaux secteurs autorisés à ouvrir sont tenus de limiter leur capacité d’accueil, comme cela a notamment été imposé aux restaurants, qui ne peuvent recevoir que 50 % de leur capacité de salle. Les théâtres et cinémas restent, eux, fermés. Tous les grands événements et rassemblements publics sont interdits jusqu’à nouvel ordre. Il est en outre obligatoire de porter un masque dans l’espace public, sous peine de se voir infliger une amende de 50 000 livres libanaises. Le musée national de Beyrouth et les sites archéologiques dans l’ensemble du pays ont rouvert au début de cette semaine. Le couvre-feu, imposé de minuit à 5h, reste en vigueur jusqu’à nouvel ordre. Resteront fermés aussi les parcs d’attraction, les aires de jeux et les zones réservées aux enfants dans les grandes surfaces. Les théâtres et cinémas ne peuvent pas non plus rouvrir encore leurs portes.