Le ministre des Finances Ghazi Wazni a affirmé hier que les discussions entre le Liban et le FMI restaient « bonnes et positives » malgré les récentes complications, notamment la démission de l’un des négociateurs désignés par le gouvernement ou le débat toujours en cours sur le montant des pertes financières enregistrées par le pays. Le ministre s’exprimait lors d’une rencontre avec une délégation du syndicat de la presse à Beyrouth.
Interrogé sur l’écart des estimations des pertes faites par le ministère des Finances d’une part et la Banque du Liban d’autre part, Ghazi Wazni a soutenu qu’il n’existait aucun différend personnel entre le gouverneur Riad Salamé et lui-même, mais que leur désaccord portait sur le calcul de la dette publique, insistant sur le devoir de chacun d’assumer ses responsabilités. Le ministre a ensuite confirmé que le paiement des obligations d’État en devises (eurobonds), sur lequel le Liban a fait défaut en mars, ne s’effectuera sans doute pas « avant 2035 ». « Au vu de la difficulté de la situation financière du pays, et même si les discussions avec le FMI sont positives, il nous faudra du temps », a-t-il souligné, avant de préciser que les deux parties n’en étaient encore qu’à la première étape sur un total de « trois », sans plus de détails.
L’intervention du ministre survient au lendemain de la 14e réunion depuis le début des négociations amorcées le 13 mai entre les négociateurs libanais et les cadres de l’organisation internationale, à qui le Liban a demandé début mai une assistance financière pour parvenir à redresser le pays. La prochaine réunion doit se tenir demain.
Démenti d’Henri J. Chaoul
Alors que plusieurs réunions ont déjà été consacrées à l’examen des pertes financières du Liban (État, BDL et secteur bancaire compris), le débat sur cette question a été relancé la semaine dernière par les députés libanais, qui ont présenté les conclusions de la sous-commission d’enquête chargée de réévaluer le montant des pertes figurant dans le plan de redressement du gouvernement. Les parlementaires ainsi qu’une partie du secteur privé estiment que l’exécutif a gonflé le montant des pertes estimées sans consulter plusieurs acteurs concernés, dont le secteur bancaire. Ils proposent en outre une évaluation alternative qui ne tient pas compte par exemple des pertes de la même manière. Les données calculées par la sous-commission n’ont pas pour l’instant été intégralement publiées, contrairement à celles du gouvernement, accessibles depuis début mai. Il reste que le FMI a réaffirmé à deux reprises en juin que les estimations du gouvernement étaient globalement « dans le vrai ».
Le deuxième événement de la semaine dernière a été la démission aussi inattendue que fracassante de l’un des négociateurs libanais désignés par le gouvernement, le financier et membre du collectif Kulluna Irada, Henri J. Chaoul.
Ce dernier, qui avait alors dénoncé l’absence de « volonté (de la part des responsables) de mettre en œuvre des réformes », a par ailleurs formellement démenti hier des informations rapportées par le site la Voix du Liban, selon lesquelles il serait la cible de sanctions de la part de la SEC (US Securities and Exchange Commission) et interdit par cet organisme de travailler à Wall Street. La SEC est l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Citant des sources anonymes, le site VDLNews avait en effet affirmé plus tôt que les sanctions visant Henri J. Chaoul avaient été imposées depuis 2017, via une décision officielle de la SEC, sans en préciser les motifs.
Interrogé par L’Orient-Le Jour, Henri J. Chaoul dément formellement ces allégations. « Je n’ai jamais eu de problèmes avec la SEC, ni avec aucune autorité de régulation dans tous les pays où j’ai travaillé, à savoir la France, les États-Unis, l’Angleterre, l’Arabie saoudite ou encore le Liban », affirme-t-il. Le financier souligne également être agréé à Chypre et avoir fait partie, lorsqu’il travaillait en Arabie saoudite, « d’un comité représentant l’industrie de la gestion d’actifs au sein du CMA », une autorité de régulation des marchés de capitaux. Le financier souligne encore que son nom n’apparaît pas dans la liste des personnes faisant l’objet de sanctions de la part de la SEC qui peut être consultée sur le site de l’organisme américain. Une recherche dans la liste avec les noms Shaoul ou Chaoul ne renvoie effectivement à aucun résultat. L’expert annonce enfin son intention de poursuivre le site de la Voix du Liban pour diffamation.
commentaires (5)
HEUREUX QUI COMME CES CITOYENS LIBANAIS QUI CROIENT ENCORE EN LA BONTE DES "AUTRES" , EN LEUR DESINTERT, EN LEUR ABNEGATION(TERME DEVENU A LA MODE DEPUIS BASSIL 1er IL Y A QQS JRS - EN LEUR ALTRUISME, ET DONC CRIENT AU VOLEUR A L'ASSASSIN DES QUE D TRUMP EST MENTIONNE QQ PART. A QUAND LEURS CRIS VIVE KHAMENAII BACHAR ET HAFTAR PEUT ETRE ? OU BIEN LA'UTRE SBIRE DE RECEP 1ER ?
Gaby SIOUFI
16 h 34, le 25 juin 2020