
Henri Chaoul est financier et membre du collectif issu de la société civile, Kulluna Irada. Photo DR
"Hier, j'ai informé le ministère des Finances que je ne serai plus impliqué dans le rôle de conseil que j'ai commencé à exercer auprès du ministère en février 2020, un rôle pro-bono que j'ai assumé en tant que citoyen concerné, motivé par une forte volonté d'aider le Liban à sortir de ses crises économique et financière", explique M. Chaoul dans un communiqué. L’information de la démission de M. Chaoul avait été confirmée hier à L’Orient-Le Jour par trois sources concordantes mais avait en même temps été démentie par le service de presse du ministère des Finances contacté dans la soirée.
"La démission est une forme importante de protestation. La divulgation des raisons d'une telle décision est tout aussi importante. J'ai fait de mon mieux pour servir l'intérêt public et faire face à une résistance institutionnelle", indique encore M. Chaoul sur son compte Twitter pour accompagner son communiqué.
Resignation is an important form of protest. Disclosing the reasons for such a move is equally important. I tried my best to serve public interest only to face institutional resistance. Below is a clear communique. pic.twitter.com/h8kdMFmoD3
— Henri J. Chaoul ???? (@henrichaoul) June 18, 2020
"Ma démission intervient comme le point culminant de plus de quatre mois de travail qui ont commencé simultanément avec la sélection de conseillers juridiques et financiers, souligne Henri Chaoul. Plusieurs étapes déterminantes ont eu lieu au cours de cette période, parmi lesquelles la décision de suspendre le paiement des eurobonds, prise en mars 2020, (...) le développement d'un plan global de réforme du gouvernement approuvé à l'unanimité par le Conseil des ministres le 30 avril 2020. C'était la première fois qu'un diagnostic quantitatif des multiples crises économiques, fiscales, financières et monétaires du Liban était établi, en prélude à l'identification des réformes correctives profondes".
"J'ai réitéré continuellement que sans réformes profondes et douloureuses, nous nous embarquerions dans une décennie (ou deux) perdue et marquée par un environnement social chaotique et une hausse de la pauvreté qui augmente déjà à un rythme alarmant", explique le financier qui dénonce "une obstination (...) à noyer le peuple dans des informations trompeuses et à bloquer tous les efforts pour aller dans la bonne direction".
"Les gens au pouvoir ne semblent pas comprendre que chaque jour de retard est un jour perdu, un prix lourdement supporté par les citoyens d'aujourd'hui, puis par les générations futures, poursuit M. Chaoul. Chaque jour qui passe sans s'attaquer aux causes profondes de la crise et à la mise en œuvre des bonnes solutions augmente le risque d'implosion économique : les salariés perdent leur emploi, les entreprises ferment leurs portes, la dépréciation de la livre libanaise s'accélère, l'hyperinflation, le non-fonctionnement des secteurs vitaux, tels que les hôpitaux et l'éducation, l'absence de soutien au secteur privé, aux services, à l'agriculture et à l'industrie manufacturière : l'espoir de reprise s'estompe".
"Je me suis rendu compte qu'il n'y a pas de réelle volonté de mettre en œuvre des réformes ou une restructuration du secteur bancaire, y compris de la Banque centrale. En conséquence, j'ai choisi de me retirer de l'équipe consultative. Je ne serai pas témoin de cette inaction préjudiciable, convaincu que tout ce qui n'est pas une solution à part entière mettra en péril tout espoir de réparer notre système en décomposition", conclut Henri Chaoul, qui est aussi membre du collectif issu de la société civile, Kulluna Irada.
On ne peut qu’applaudir le courage et l’honnêteté de MR Chaoul. Si on avait quelques hommes dans ce pays on se serait débarrasser depuis longtemps de ces parasites qui ne tiennent leur force que par le bouclier humain derrière lequel ils se cachent sachant que si leur leader sort de son trou et va affronter ses supposés ennemis dans un lieu peuplés uniquement de ses supporters il ne tiendrait pas deux heures. Il menace et vocifère, fort du peuple libanais qu’il tient en otage car il sait que ses ennemis ne feront de mal à un peuple ni à leur pays qui ne demande que de se débarrasser de lui et finir avec ses armes qui ne ciblent que des civiles pour faire plier ses adversaires. QUEL COURAGE QUE DE SE PROTÉGER DERRIÈRE DES INNOCENTS QUI NE DEMANDENT QU’À VIVRE LIBRES ET DIGNES DANS UN PAYS AUQUEL ILS TIENNENT TANT ET QUI MENACE DE NE PLUS EXISTER A CAUSE D’UN MÉGALOMANE VENDU ET LACHE.
11 h 31, le 19 juin 2020