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Politique - Réformes

Paris exhorte les autorités libanaises à passer aux « actes concrets »

Seule une action, attendue « depuis trop longtemps » de la part des autorités libanaises, « permettra à la France et à la communauté internationale d’accompagner le redressement du Liban », souligne le Quai d’Orsay.

Paris exhorte les autorités libanaises à passer aux « actes concrets »

Le Conseil des ministres a adopté le 10 juin durant sa réunion à Baabda un train de nominations suivant le sempiternel critère de partage des parts politiques. Photo Dalati et Nohra

La France a de nouveau pressé le Liban d’entreprendre les réformes structurelles auxquelles il s’était engagé durant la réunion du Groupe international de soutien au Liban, qui s’était tenue à Paris en décembre, et de rester à l’écoute de la population qui poursuit son mouvement de contestation, en dépit de tentatives officielles soutenues de le réprimer : Deux éléments présentés par Paris comme étant des conditions indispensables pour un soutien international au pays.

Lors d’un point de presse, jeudi, au Quai d’Orsay, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a indiqué que Paris est préoccupé par la profonde dégradation de la situation économique et sociale au Liban, tout en appelant les autorités libanaises à lancer les réformes tant attendues.

« À la suite des violences qui ont eu lieu au cours des derniers jours, chacun doit éviter les provocations et préserver le droit des citoyens libanais à manifester pacifiquement », a indiqué la porte-parole interrogée sur « la montée des tensions et le regain de violences » dans ce pays. « La multiplication des incidents place les autorités libanaises face à leurs responsabilités, qui sont en premier lieu de répondre aux aspirations légitimes du peuple libanais et de mettre en œuvre sans attendre les réformes indispensables au relèvement du pays, conformément aux engagements pris lors de la réunion du Groupe international de soutien (GIS) à Paris le 11 décembre dernier. Il appartient au gouvernement et à l’ensemble des acteurs politiques libanais de prendre leurs responsabilités en faisant primer l’intérêt général du peuple libanais sur toute autre préoccupation. Seuls des actes concrets, attendus depuis trop longtemps de la part des autorités libanaises, permettront à la France et à la communauté internationale d’accompagner le redressement du Liban », a-t-elle poursuivi.

La porte-parole du Quai d’Orsay a réitéré l’attachement de la France à la souveraineté, à la stabilité et à la sécurité du Liban, « qu’il est essentiel de dissocier des crises régionales ». « C’est dans cet esprit que la France soutient l’action de la Finul et appelle au plein respect des décisions du Conseil de sécurité, en particulier les résolutions 1559 et 1701. C’est sur cette base que la France est disposée, avec ses partenaires, à soutenir le Liban. La France se tient, aujourd’hui comme en toutes circonstances, aux côtés du peuple libanais », a-t-elle souligné.

Le rappel à l’ordre de Paris intervient alors que le Liban tarde à lancer un plan de réformes sérieux et reste prisonnier de considérations clientélistes à l’instar de celles qui avaient marqué le dernier train de nominations administratives. Quant aux nominations judiciaires qui ont été au cœur d’un véritable bras de fer entre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et le ministère de la Justice, elles restent bloquées après le refus du président, Michel Aoun, de signer le décret.

La démission d’Henri J. Chaoul, qui fait partie des membres sélectionnés par l’exécutif dans l’équipe représentant le ministère libanais des Finances aux négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), a donné un signal négatif supplémentaire à la communauté internationale, d’autant que M. Chaoul a motivé sa décision par l’absence « de réelle volonté (de la part des responsables) de mettre en œuvre des réformes ». « Les gens au pouvoir ne semblent pas comprendre que chaque jour de retard est un jour perdu, un prix lourdement supporté par les citoyens d’aujourd’hui puis par les générations futures, a-t-il écrit dans un communiqué diffusé sur son compte Twitter pour expliquer sa décision. Chaque jour qui passe sans s’attaquer aux causes profondes de la crise et à la mise en œuvre des bonnes solutions augmente le risque d’implosion économique : les salariés perdent leur emploi, les entreprises ferment leurs portes, la dépréciation de la livre libanaise s’accélère, l’hyperinflation, le non-fonctionnement des secteurs vitaux, tels que les hôpitaux et l’éducation, l’absence de soutien au secteur privé, aux services, à l’agriculture et à l’industrie manufacturière : l’espoir de reprise s’estompe. »

La France a de nouveau pressé le Liban d’entreprendre les réformes structurelles auxquelles il s’était engagé durant la réunion du Groupe international de soutien au Liban, qui s’était tenue à Paris en décembre, et de rester à l’écoute de la population qui poursuit son mouvement de contestation, en dépit de tentatives officielles soutenues de le réprimer : Deux éléments...

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Tant que ce gouvernement reste entaché de favoritisme en faveur du Hezbollah et de ses alliés et qu'il ne vote pas une série de réformes absolument capitales pour espérer l'aide internationale tant attendue, le pays sombrera de plus en plus dans l'abîme. Qui plus est, le malheureux divorce avec les pays donateurs traditionnels notamment les monarchies du Golfe Arabo-Persique, n'a fait qu'aggraver la situation financière et monétaire du pays.

Tony BASSILA

11 h 31, le 20 juin 2020

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  • Tant que ce gouvernement reste entaché de favoritisme en faveur du Hezbollah et de ses alliés et qu'il ne vote pas une série de réformes absolument capitales pour espérer l'aide internationale tant attendue, le pays sombrera de plus en plus dans l'abîme. Qui plus est, le malheureux divorce avec les pays donateurs traditionnels notamment les monarchies du Golfe Arabo-Persique, n'a fait qu'aggraver la situation financière et monétaire du pays.

    Tony BASSILA

    11 h 31, le 20 juin 2020

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