Coronavirus : réouverture dans plusieurs secteurs et apparition de nouveaux foyers

Le ministre libanais de l'Intérieur a autorisé la réouverture de plusieurs secteurs qui étaient jusque là restés fermés dans le cadre du plan de déconfinement du gouvernement, alors que le nombre de cas quotidiens ne semble toujours pas baisser, avec l'apparition de nouveaux foyers épidémiques notamment dans la périphérie de Tripoli et dans la banlieue sud de Beyrouth. 

Selon une circulaire publiée samedi, les boîtes de nuit et clubs, les salles de fête et d'événement, les marchés populaires, les salles de jeux vidéo et les jardins publics pourront rouvrir leurs portes à partir de ce dimanche. Les camps d'été en extérieur pour les enfants seront également autorisés. Dans ce texte, le ministre Mohammad Fahmi souligne que, comme lors de la réouverture de tous les autres secteurs, qui s'est faite progressivement depuis plus d'un mois, les citoyens et exploitants doivent s'assurer de respecter les différentes mesures de prévention contre le Covid-19, notamment le port du masque et la distanciation sociale entre les personnes. La circulaire ne précise pas toutefois si les nouveaux secteurs autorisés à ouvrir à partir d'aujourd'hui sont tenus de limiter leur capacité d'accueil, comme cela a notamment été imposé aux restaurants, qui ne peuvent recevoir que 50% de leur capacité de salle.

Resteront fermés jusqu'à nouvel ordre les parcs d'attraction, les aires de jeux et les zones réservées aux enfants dans les grandes surfaces. Les théâtres et cinémas ne peuvent pas non plus rouvrir encore leurs portes. Le ministre précise parallèlement que le couvre-feu, de minuit à 5h, reste en vigueur.

Etat d'alerte dans le Nord

Cette circulaire a été publiée par M. Fahmi alors que 26 nouveaux cas de Covid-19 ont été déclarés dans la journée de samedi, portant le bilan total enregistré depuis le 21 février à 1536 cas. Selon les chiffres du ministère de la Santé, 24 cas ont été déclarés au niveau local, avec notamment un foyer de contamination situé à Wadi Nahlé, dans le caza de Tripoli, où neuf nouvelles personnes ont été dépistées positives. Ce pic de cas a poussé la commission sanitaire du camp voisin de Beddaoui à rehausser l'état d'alerte et proclamer l'état d'urgence dans les établissements médicaux locaux. De son côté, l'administration du port de Tripoli, où travaille un des habitants contaminés de Wadi Nahlé, a indiqué que six de ses employés avaient été testés positifs lors de la grande campagne de dépistage lancée parmi les ouvriers portuaires.

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Dans le même caza, deux cas ont été détectés à Qobbé et Mankoubine. Les autres contaminations locales se situent dans les cazas de Baabda (9), du Chouf (3) et de Saïda (1).

Un quartier de Ghobeiry isolé

Dans la banlieue sud de Beyrouth, la municipalité de Ghobeiry, où plusieurs cas ont été détectés ces derniers jours, une campagne de tests a été menée auprès de personnes ayant côtoyé des patients positifs. En attendant les résultats de ces tests, la circulation dans le quartier est limitée et les commerces sont fermés. Face à l'accroissement des cas, le mohafez du Mont-Liban, Mohammad Makkaoui, a décidé d'isoler partiellement le quartier dit "Hayy el-Harj" de Ghobeiry, où les contaminations se concentrent. Il a demandé aux forces de sécurité de surveiller les entrées dans ce quartier.

A ces contaminations locales s'ajoutent deux cas positifs parmi les rapatriés, concernant des personnes rentrées des Etats-Unis et du Ghana. Depuis le début des rapatriements et jusqu'à la fin de la dernière phase, vendredi, 488 des évacués ont été testés positifs au coronavirus.

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Aucun décès n'ayant été enregistré ces dernières heures, le bilan mortel de l'épidémie au Liban reste inchangé, avec 32 morts. Par ailleurs, 1006 personnes se sont entièrement rétablies depuis l'apparition du premier cas dans le pays le 21 février, soit 41 de plus ces dernières 24h ; 498 personnes souffrent donc encore du virus à l'heure actuelle, parmi lesquelles neuf sont dans un état critique.

Au début du mois de juin, le Liban était entré dans la dernière phase de son plan de déconfinement programmé par le gouvernement, qui prévoyait notamment la réouverture des garderies et des clubs de sport. Vendredi, le ministre de la Culture Abbas Mortada avait annoncé la réouverture du Musée national de Beyrouth et des sites archéologiques dans l'ensemble du pays dès le 22 juin prochain. Dimanche, le ministère de l'Intérieur avait levé la mesure qui prévoyait la circulation alternée des véhicules sur le territoire. Tous les grands événements et rassemblements publics restent toutefois interdits. L'Aéroport international de Beyrouth doit, lui, rouvrir le 1er juillet, à 10% de sa capacité totale d'accueil. Il est en outre obligatoire de porter un masque dans l’espace public, sous peine de se voir infliger une amende de 50.000 livres libanaises. Le gouvernement libanais a prolongé l’état de mobilisation générale jusqu’au 5 juillet pour enrayer la propagation du Covid-19, parallèlement à la poursuite du plan progressif de déconfinement.