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Société - Bonnes initiatives

À Majdel Anjar, la communication pour aider les malades du Covid-19 à surmonter l’épreuve

Le Covid-19, qui a pratiquement paralysé le Liban pendant plus de deux mois, a mis en évidence l’importance de la rigueur, tant au niveau officiel que populaire, dans la gestion d’une telle épidémie. Mais pas que cela, puisqu’il a dans le même temps mis en relief l’importance des bonnes initiatives prises soit pour freiner la propagation d’un virus qui a fait des ravages dans d’autres pays, soit pour soutenir les individus et les communautés locales touchés. Le ministère de la Santé, l’OMS, l’Unicef, le PNUD et l’ONG Abaad lancent une campagne médiatique pour faire la lumière sur ces initiatives. « L’Orient-Le Jour » s’y associe à travers trois reportages dont le premier a été réalisé à Majdel Anjar.

À Majdel Anjar, la communication pour aider les malades du Covid-19 à surmonter l’épreuve

À Majdel Anjar, des tests de dépistage ont été effectués à un grand nombre de personnes dès l’apparition du premier cas de coronavirus. Photo DR

Le 21 mai, le mohafez de la Békaa, Kamal Abou Jaoudé, annonçait l’isolement du village de Majdel Anjar pour une durée indéterminée. Un soldat rattaché au tribunal militaire, qui avait attrapé le Covid-19 de son père, avait contaminé treize de ses collègues, dont deux originaires de Majdel Anjar. En permission, les deux hommes avaient passé un week-end dans le village. Si l’un avait respecté les consignes de confinement, indispensables pour prévenir la propagation du coronavirus, le deuxième avait multiplié les visites à la famille et flâné avec des amis. Son frère et son oncle ont été testés positifs les premiers, avant que le chiffre de contaminations ne décolle. Au départ, ce village situé non loin du poste-frontière de Masnaa, séparant le Liban de la Syrie, a mal encaissé le coup. Dans une vidéo mise en ligne et adressée aux habitants, le président de la municipalité, Saïd Yassine, ne cachait pas son mécontentement, reprochant notamment à l’armée d’avoir attendu deux jours avant de l’avertir que les résultats des tests PCR effectués par les deux soldats étaient positifs. En effet, si la municipalité avait été avertie plus tôt, elle aurait eu le temps de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une propagation du virus, la prévention étant en effet la meilleure arme contre le coronavirus.

La réactivité des responsables locaux a quand même permis de circonscrire l’épidémie. À partir du moment où le nombre de contaminations a commencé à grimper, Majdel Anjar s’est refermé sur lui-même et a constitué un corps de volontaires pour s’assurer que les mesures d’isolement étaient respectées aussi bien aux entrées qu’à l’intérieur du village, et que les personnes confinées par la force des choses ne manquent de rien. « Cela nous a permis de freiner la propagation du virus. Le nombre de cas positifs est aujourd’hui de 36 seulement et celui des guérisons est de 44 », se félicite M. Yassine, en expliquant que la municipalité est depuis le 21 mai sur le pied de guerre pour s’assurer que les malades et les familles isolées ne manquent de rien.

Jamais le téléphone n’a autant sonné

Mais c’est en fait surtout la communication qui a permis aux habitants de ce village de surmonter une période éprouvante qu’ils ne sont pas près d’oublier. Âgé de 50 ans, Adnane a été contaminé par son petit-fils. Contrairement aux autres membres de la famille, il est tombé gravement malade, avec des pics de fièvre et des difficultés respiratoires. Avant d’être hospitalisé, il est resté alité pendant plusieurs jours. « Le président et les membres du conseil municipal ainsi que la police n’ont pas arrêté de s’enquérir de nos besoins, de nous demander si nous allions bien et de dédramatiser la contamination », raconte-t-il.

« Les épiciers se portaient volontaires pour déposer les sacs de provisions devant nos portes. Cette épidémie a montré à quel point les habitants sont soudés », enchaîne un habitant du village qui préfère se faire appeler Nabil pour garder l’anonymat. « L’expérience que j’ai vécue n’était pas facile. Le premier jour où j’ai été testé positif, ma température était de 39,5°. Je me suis isolé dans une chambre avec une salle de bains, loin de mon épouse et de notre petite fille. Je n’avais que le téléphone pour communiquer avec le monde extérieur. Je n’ai cessé de recevoir des appels de mes proches qui non seulement voulaient s’enquérir de mon état de santé, mais s’efforçaient de me remonter le moral et de me soutenir », se souvient-il.

À Majdel Anjar, le téléphone est en effet devenu l’instrument indispensable pour relier entre eux les individus contraints de s’isoler. Jamais il n’a autant sonné. C’est à travers lui que les mots d’encouragement étaient adressés aux personnes atteintes du virus.

C’est grâce à son téléphone que Malak, 19 ans, a réussi à surmonter cette épreuve. Pendant deux semaines, elle est restée enfermée, avec sa sœur, également testée positive, dans une chambre. « J’étais tout le temps stressée, anxieuse et inquiète. J’avais peur d’être rejetée mais en fait, à aucun moment je n’ai été seule », souligne-t-elle. Elle est aujourd’hui reconnaissante à ses amis qui se relayaient pour lui parler, la rassurer, lui remonter le moral. Lorsque le résultat du test PCR qu’elle a récemment effectué s’est avéré négatif, ses proches, qui jusque-là communiquaient avec elle uniquement par téléphone, se sont mis à se relayer pour lui tenir compagnie et la soutenir psychologiquement. Parallèlement, un groupe de jeunes du village se sont portés volontaires pour assurer aux habitants isolés les services dont ils pouvaient avoir besoin. « Lorsque nous arrivions à la porte d’une famille confinée ou d’une personne atteinte du virus, nous ne prenions pas nos jambes à notre cou, une fois les provisions déposées sur le seuil. Comme nous étions recouverts de la tête aux pieds, grâce aux combinaisons protectrices (PPE), nous prenions le temps de discuter, de rire avec eux. Nous leur demandions comment ils allaient et nous essayions de leur remonter le moral quand nous sentions un peu de déprime dans leur voix », indique Khaled Ajami, policier municipal.

Aujourd’hui, Majdel Anjar a renoué avec une vie normale. Mais la prévention reste de rigueur dans le village où on ne lésine pas sur les mesures de protection et d’hygiène. Le port de masques y est obligatoire de même que la distanciation sociale.

Le 21 mai, le mohafez de la Békaa, Kamal Abou Jaoudé, annonçait l’isolement du village de Majdel Anjar pour une durée indéterminée. Un soldat rattaché au tribunal militaire, qui avait attrapé le Covid-19 de son père, avait contaminé treize de ses collègues, dont deux originaires de Majdel Anjar. En permission, les deux hommes avaient passé un week-end dans le village. Si l’un...

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TeleLiban a fait un reportage touristique http://www.teleliban.com.lb/replay.php?id=2981&show=20 en 2016. A la fin du reportage (minute 19-20) il y a le chateau de Majdel Anjar et la vieille mosquee de Majdel Anjar. Cette mosquee de Majdel Anjar est construit par le khalife ommayade Walid-I (epoque 600-700) donc tres ancien.

Stes David

12 h 01, le 20 juin 2020

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Commentaires (1)

  • TeleLiban a fait un reportage touristique http://www.teleliban.com.lb/replay.php?id=2981&show=20 en 2016. A la fin du reportage (minute 19-20) il y a le chateau de Majdel Anjar et la vieille mosquee de Majdel Anjar. Cette mosquee de Majdel Anjar est construit par le khalife ommayade Walid-I (epoque 600-700) donc tres ancien.

    Stes David

    12 h 01, le 20 juin 2020

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