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Lifestyle - Beyrouth Insight

Afrobysara, les « positive vibes » de Sara Karrit

Même lorsqu’elle était convalescente sur son lit d’hôpital, Sara Karrit dansait... Avec plus de 436 000 abonnés en trois mois sur sa page Instagram intitulée Afrobysara, elle réussit à insuffler un vent de liberté et d’optimisme qui continue de faire, à son grand étonnement, de belles vagues.

Afrobysara, les « positive vibes » de Sara Karrit

Sara Karrit, un bel exemple de liberté. Photo DR

28 ans, mère d’un Steve qui, évidemment, a la danse en héritage, Sara Karrit, plus connue sous le pseudo de Afrobysara, est une chorégraphe férue d’afrobeats, ce genre musical mélangeant percussion afro, hip-hop, jazz et funk. Cette culture, qui semble naturellement couler dans son sang, sa gestuelle et ses pas, lui vient d’Afrique où cette Libanaise a grandi : Angola, Zambie, Afrique du Sud, République démocratique du Congo puis Sénégal. Depuis qu’aux premiers jours du confinement, ses vidéos, postées régulièrement sur les réseaux sociaux, sont devenues virales, la jeune femme, en survêtement et chevelure voilée, est un bel exemple de tolérance et l’illustration d’un mélange des cultures réussi. Applaudie par sa famille et cette communauté de plus de 436 000 abonnés qui saluent son courage, critiquée et attaquée par les plus frileux, elle danse, Sara, avec le sourire, entraînant dans sa chorégraphie son second époux, Akif el-Sabeh, et son fils issu d’une première union, Steve.

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Née au Liban en 1992, elle n’a que deux mois lorsque son père, homme d’affaires, embarque sa famille pour l’Afrique. Seize ans plus tard, en 2009, elle retrouve le pays et entreprend des études d’éducatrice pour enfants au Lycée de Verdun. « Il y a 6 ans, confie-t-elle en continuant de décrire son parcours, je suis repartie au Sénégal avec mon premier mari, qui voulait lancer une affaire là-bas. Je me suis inscrite à des cours de danse afrobeat et j’ai adoré ça. » Mais les choses ne se passant pas comme prévu, le couple se voit rapidement contraint de rentrer au pays. C’est là, dit-elle, qu’elle s’applique à démarrer une carrière d’instructrice et de professeure à Beyrouth, Saïda et Tyr. « Ce style de danse était encore inexistant au Liban… C’était passionnant de l’introduire pour la première fois à des élèves étonnées et des enfants heureux de le découvrir. »


Sara Karrit et son fils Steve. Photo DR


« Nous avons tous les deux l’âme africaine »

Heureuse, Sara l’est aussi, même si cette légèreté, cette liberté qu’elle s’octroie ne seront pas toujours faciles à préserver et protéger. S’imposer dans une société musulmane très conservatrice, gérer les problèmes professionnels de son mari, affronter les difficultés du couple puis un divorce... « La danse et ma famille, surtout, m’ont donné des ailes pour continuer », confie-t-elle. Avec une sérénité affichée et un sourire qui illumine son visage, Sara Karrit tourne, il y a deux ans, la page des difficultés qu’elle traverse grâce notamment à une belle rencontre avec celui qui deviendra son mari actuel. Un heureux hasard qu’elle aime bien raconter : « J’avais divorcé et je donnais des cours dans un centre sportif. Akif el-Sabeh, l’homme que j’ai épousé il y a quelques mois en secondes noces, était venu pour une partie de squash annulée à la dernière minute. Lorsqu’il a entendu les sons africains qui s’échappaient dans les couloirs, il a débarqué dans le studio, intrigué. C’est là qu’il m’a confié qu’il était né au Nigeria et qu’il y avait passé 18 ans avant de rentrer au Liban. Nous avons tous les deux l’âme africaine. »


Akif el-Sabeh, Sara Karrit et son fils Steve. Photo DR


La reconnaissance

Et puis, il y a eu le Covid-19… « Cette période nous a permis de nous reconnecter, de passer plus de temps ensemble. L’envie de danser en duo est venue naturellement durant le confinement. Ce n’était pas prémédité. Nous avions juste besoin de changer d’humeur et de ressentir un peu de légèreté. » Et de poursuivre : « Je me suis dit : pourquoi ne pas nous filmer et poster cette minividéo sur ma page Instagram pour diffuser de belles énergies et distraire les gens durant cet enfermement ? » La vidéo est virale, la jeune femme n’en revient toujours pas… « C’est beaucoup de travail de faire plaisir à tous mes abonnés… Je dois rester prudente, choisir la bonne musique et me renouveler. Il fut un temps où je donnais des cours dans trois villes différentes du Liban. Je vous laisse imaginer à quel point c’était éreintant. Alors maintenant, tout me paraît facile. »


Après avoir dépassé, à ce jour, les 436 000 followers – « mes efforts ont été gratifiants » –, Sara, rejointe par son époux et de plus en plus souvent son fils Steve, 8 ans (qui a sa propre page Instagram steve.afro et déjà 34 300 abonnés), poste régulièrement des chorégraphies sur des musiques de DJ connus qui, « le plus souvent, nous contactent eux-mêmes. » Elle lance des défis, se bat pour des causes africaines auxquelles elle croit et ne s’ennuie jamais. En attendant de pouvoir relancer ses cours, c’est bien sur les réseaux sociaux que Afrobysara danse et fait danser des milliers de personnes avec une énergie contagieuse.

28 ans, mère d’un Steve qui, évidemment, a la danse en héritage, Sara Karrit, plus connue sous le pseudo de Afrobysara, est une chorégraphe férue d’afrobeats, ce genre musical mélangeant percussion afro, hip-hop, jazz et funk. Cette culture, qui semble naturellement couler dans son sang, sa gestuelle et ses pas, lui vient d’Afrique où cette Libanaise a grandi : Angola, Zambie,...

commentaires (2)

Son père Bassam Karitt est né au Sénégal et a passé toute son enfance à Dakar. Sara est africaine dans l'âme.

FRIK-A-FRAK

22 h 20, le 18 juin 2020

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Commentaires (2)

  • Son père Bassam Karitt est né au Sénégal et a passé toute son enfance à Dakar. Sara est africaine dans l'âme.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 20, le 18 juin 2020

  • Sympa ! Pour danser (et chanter) je pense que les libanais sont champions du monde ...

    Stes David

    13 h 56, le 18 juin 2020

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