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Politique - Liban

Pour Diab, les émeutiers sont des "voyous et leur place est en prison"

Calme relatif lundi sur tout le territoire, après plusieurs jours de violentes manifestations.

Pour Diab, les émeutiers sont des

Le Premier ministre libanais, Hassane Diab (c), lors d'une réunion financière et sécuritaire, le 15 juin 2020 au Grand Sérail. Photo fournie par notre correspondante Hoda Chedid

Le Premier ministre libanais Hassane Diab a traité lundi de "voyous" les personnes qui ont commis des actes de vandalisme à Tripoli et Beyrouth ces derniers jours lors de violentes manifestations, appelant la police et la justice à prendre les mesures nécessaires pour que les émeutiers soient sanctionnés.

Après avoir qualifié les actes de vandalisme de "catastrophe", lors d'une réunion axée sur la stabilisation du taux de change de la livre libanaise et qu'il a présidée au Grand Sérail, Hassane Diab a affirmé que "les voyous sont là pour détruire, et leur place est en prison, un point c'est tout !". "J'insiste auprès de tous les services et auprès de la justice pour que toute personne ayant participé à ce crime soit arrêtée, que ce soit à Tripoli, à Beyrouth ou ailleurs. Si ces personnes ne sont pas arrêtées, l'existence de l'Etat perd tout son sens" a estimé le chef du gouvernement, lors de la réunion financière, sécuritaire et judiciaire, à laquelle ont participé, entre autres, le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et les ministres de la Défense, Zeina Acar, de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, de l'Economie, Raoul Nehmé, des Finances, Ghazi Wazni, et de la Justice, Marie-Claude Najem.

Salaires qui "ne valent plus rien"

Commentant la chute brutale de la livre, Hassane Diab a affirmé que "ce qui s'est passé il y a dix jours dépasse tout entendement" (...). "Il faut qu'il y ait une enquête à ce sujet, a-t-il souligné. Et vous, en tant que services, je suppose que vous avez des réponses à ce qui s'est passé, car cela est devenu récurrent. Et j'ai déjà répété que nous ne nous tairons pas si le gagne-pain des Libanais est menacé. Les salaires des fonctionnaires et des militaires ne valent plus rien et les prix augmentent de manière folle. Il est de notre responsabilité de protéger les salaires des Libanais. C'est pourquoi ce qui s'est produit ne peut pas passer comme si de rien n'était. Nous voulons une enquête exhaustive sur les plans judiciaire et sécuritaire", a martelé Hassane Diab.

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Selon le communiqué publié à l'issue de la réunion, il a été décidé de mettre sur pied une cellule opérationnelle mixte au sein de la Sûreté générale, consacrée à la surveillance des opérations de spéculation sur la livre et pour poursuivre les contrevenants. Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s'est pour sa part engagé à injecter des dollars sur le marché, comme décidé la semaine dernière, afin de stabiliser le taux de change.

"Nous mettrons en place une barrière morale et sécuritaire autour des commerces du centre-ville de Beyrouth", a renchéri M. Diab lors d'une réunion consacrée aux dégâts dans cette zone qu'il présidait, en présence de M. Fahmi, du président de la municipalité de Beyrouth, Jamal Itani, du président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas et du secrétaire général du Haut comité de secours, le général Mohammad Kheir.

Dans ce contexte, le président de la République, Michel Aoun, a présidé à Baabda une réunion du Conseil supérieur de la défense "pour étudier la situation sécuritaire après les derniers développements", selon la présidence. Le chef de l'Etat a mis en garde contre de "dangereuses répercussions", à l'issue de cette réunion.

Depuis la fin de l'été 2019, la livre libanaise est entraînée dans une spirale inflationniste, tendance qui a connu une accélération soudaine ces derniers jours. Des manifestations, qui ont parfois dégénéré en véritables émeutes, ont eu lieu dans plusieurs régions du pays. Le Premier ministre Hassane Diab a vu dans cette dégringolade subite de la monnaie nationale une "tentative de coup d'Etat qui a échoué".

"Calme relatif"

Sur le terrain, de nouvelles tensions ont été signalées dans la nuit à Tripoli, au Liban-Nord, où des individus ont lancé des projectiles contre la garde du député Fayçal Karamé. Un acte condamné par plusieurs figures de la ville, notamment l'ancien Premier ministre Nagib Mikati. Le Courant du Futur de l'ancien chef du gouvernement Saad Hariri a également condamné "les émeutes" de la nuit dernière, appelant les services de sécurité à mettre un terme aux violences.

Dans ce contexte, l'armée menait des perquisitions à Tripoli, à la recherche des fauteurs de troubles de ces derniers jours. Le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a pour sa part imposé un couvre-feu aux motos, entre 17h et 6h, dans le centre-ville de Beyrouth.

Lundi matin, le pays connaissait un calme relatif après plusieurs jours d'émeutes. Dimanche soir, un rassemblement s'est tenu dans le calme dans le centre de la capitale, Beyrouth, tandis que plusieurs dizaines de manifestants ont rallié la place Al-Nour à Tripoli. 

L'édito de Issa GORAIEB

... Et de trois !

De jeudi soir à samedi soir, plusieurs manifestations et blocages de routes ont eu lieu à travers le pays, notamment à Beyrouth et Tripoli, où les forces de sécurité ont parfois eu recours à des tirs de gaz lacrymogènes, voire de balles en caoutchouc, contre des manifestants qui ont lancé des pierres et saccagé banques et commerces. Plusieurs dizaines de blessés ont été rapportés. Ces rassemblements ont été déclenchés par une forte dépréciation de la livre libanaise qui a atteint jeudi le seuil historique des 5.000 livres pour un dollar, les médias évoquant même les 6.000 livres. Indexée sur le dollar depuis 1997 au taux fixe de 1.507 livres pour un dollar, la monnaie nationale a dévissé la semaine dernière sur la marché parallèle.

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Les autorités ont annoncé l'injection de dollars sur le marché pour faire baisser le taux de change et enrayer l'envolée des prix. Vendredi le taux avait baissé et, lundi, le dollar s'échangeait à 4.200 livres, selon un changeur de Beyrouth contacté par l'AFP.

La crise économique sans précédent du Liban a été un des catalyseurs du soulèvement inédit déclenché en octobre pour dénoncer une classe politique quasi-inchangée depuis des décennies, accusée de corruption et d'incompétence. Le gouvernement a mis sur pied un plan de réformes pour tenter de relancer l'économie, et entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir des aides permettant au pays de se relever. Les autorités tablent sur une inflation de plus de 50% pour 2020, dans un pays où 45% de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté et plus de 35% de la population active est au chômage.

Illustrant les tensions, des manifestants se sont opposés samedi à Tripoli au passage de camions qu'ils soupçonnent de contrebande vers la Syrie voisine. Il s'agit toutefois d'un convoi d'aides alimentaires affrété par l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge. Les 39 camions sont toujours au Liban.

Le Premier ministre libanais Hassane Diab a traité lundi de "voyous" les personnes qui ont commis des actes de vandalisme à Tripoli et Beyrouth ces derniers jours lors de violentes manifestations, appelant la police et la justice à prendre les mesures nécessaires pour que les émeutiers soient sanctionnés.Après avoir qualifié les actes de vandalisme de "catastrophe", lors d'une réunion...

commentaires (9)

"les émeutiers sont des voyous et leur place est en prison"/ Pour certains, oui, sans doute. Mais il existe aussi d'autres voyous, en complet-cravate, dont la place est également en prison!

Yves Prevost

06 h 45, le 16 juin 2020

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Commentaires (9)

  • "les émeutiers sont des voyous et leur place est en prison"/ Pour certains, oui, sans doute. Mais il existe aussi d'autres voyous, en complet-cravate, dont la place est également en prison!

    Yves Prevost

    06 h 45, le 16 juin 2020

  • "Si ces personnes ne sont pas arrêtées, l'existence de l'Etat perd tout son sens". Tant que le hezbollah a des armes, l'Etat n'a pas de sens.

    Sayad Jamie

    18 h 36, le 15 juin 2020

  • Pour Diab, les émeutiers sont des "voyous et leur place est en prison". Pour nous, les politiciens et tous ceux qui ont gouverné le pays depuis 30 ans sont des "voyous et leur place est en prison".

    Achkar Carlos

    18 h 15, le 15 juin 2020

  • Des quels émeutiers parle-t-il, ceux tous frais payés à moto ??

    LeRougeEtLeNoir

    14 h 47, le 15 juin 2020

  • ET LA SIENNE LA DEMISSION POUR INCOMPETENCE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 36, le 15 juin 2020

  • Monsieur Diab arrêtez d’être l’avocat du Diab vous avez les images télé des visages de ces vandales et vous savez qui les a envoyé alors arrêtez cette pauvre réthorique Haririenne qui veut que le travail de dénigrement sur les Hariri soit le réflexe habituel qui rend service à Saad Hariri d’ailleurs car vous rejoignez tout ceux qui n’ont plus d’arguments et balance la même rengaine c’est la faute à Rafic il y a vingt ans sauf qu’il y a vingt ans on parlait de PIB aujourd’hui on parle d’économies d’esclaves Libanais dévoués au régime Syrien !

    PROFIL BAS

    13 h 10, le 15 juin 2020

  • cet homme vit dans un autre monde! Je comprend pourquoi l'AUB se porte mal puisqu'elle maintien en son sein des incapables qui pensent gloire alors qu;ils ont tout faux! Décidément il est atteint de Aounite aiguë et voit des complots et des succès utopiques partout même lorsque le pays est a deux doigts de la catastrophe. Nous venons de découvrir que cette maladie, la Aounite, était très contagieuse et atteint gravement le cerveau!

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 01, le 15 juin 2020

  • DIAB JOUE LE GRAND FORT SUR LES GENS FAIBLES QUI ONT FAIM ET LES TRATE "DES VOYOUS", ET S'ÉCRASE DEVANT SES MAÎTRES LES VRAIS VOYOUS QUI ONT DÉTRUIT LE PAYS.

    Gebran Eid

    12 h 54, le 15 juin 2020

  • Les manifestants contre l'envoi de 39 camions de sucre et de denrées alimentaires à la Syrie sont des voyous, selon Hassane Diab... C'est vrai, lorsqu'on a le ventre vide, on devient voyou. Alors, Sayed Hassane Diab, les scootéristes de Khandaq el-Ghamiq armés de gourdins et de couteaux de cuisine qui déferlent dans toutes les manifestations et même à Lassa (Jurd Jbeil) sont quoi alors ?

    Un Libanais

    12 h 41, le 15 juin 2020

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