Le Premier ministre Hassane Diab a annoncé samedi, dans un message à la nation, l’échec d’une « tentative de coup d’État », à travers l’effondrement de la livre libanaise face au dollar et les tensions confessionnelles de la semaine dernière, tirant à boulets rouges contre le courant du Futur de Saad Hariri, mais sans le nommer.
« Une fois de plus, la tentative de coup d’État a échoué (...). Ces derniers jours, nous avons déjoué un complot sur le cours du dollar en prenant des décisions pour mettre fin à une série de chantages contre les citoyens et l’État », a déclaré M. Diab lors de son message aux Libanais, retransmis en direct par les télévisions locales. « Le coup d’État ne visait pas le gouvernement. Ce dernier cédera sa place un jour. Nous ne voulons pas rester au pouvoir sans efficacité et sans réaliser notre plan pour sortir le pays de l’impasse provoquée par les corrompus », a-t-il ajouté, et de lancer : « Nous ne sommes pas et ne serons jamais comme eux », en allusion aux « responsables corrompus ».Le Premier ministre a fait porter la responsabilité de ce « complot » au « système de corruption » qui persiste dans le pays. « On essaye d’empêcher le gouvernement de dévoiler le système de corruption. Certains veulent en reprendre les clés pour se protéger. Nous avons commencé à identifier les chambres d’où s’opèrent les marchandages et les vols », a déclaré le chef du gouvernement. « Nous ne permettrons pas que l’argent des gens soit dilapidé. Nous ne permettrons pas que vos avoirs restent à l’état de chiffres (...). Vos droits seront préservés », a-t-il assuré aux Libanais, dénonçant également ceux qui ont « noyé le pays dans des dettes énormes » et qui « ont tout détruit avant de partir à la hâte ».
Pari sur l’échec
Cette allocution intervenait alors que dans la nuit de jeudi à vendredi, les Libanais étaient descendus dans la rue, brûlant des pneus et bloquant des routes. Dans leur collimateur : le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, critiqué pour son incapacité à enrayer la dépréciation, mais aussi M. Diab. Des centaines de manifestants ont de nouveau défilé samedi.
« Lorsque nous avons pris nos fonctions, certains ont parié sur notre échec en raison des crises qui se sont accumulées au cours des 30 dernières années (...). Moins d’un mois après, les Libanais ont commencé à voir le sérieux, la méthode, la détermination, la volonté et le courage du gouvernement. Ce qui semble avoir consterné beaucoup de ceux qui ont parié sur son échec », a estimé M. Diab. « Les mensonges, les campagnes orchestrées par des personnes connues de tous et les attaques personnelles n’ont pas cessé. Nous les avons affrontés en silence (...). Ce gouvernement a fait beaucoup, mais ils veulent brouiller les pistes. Ils ont trahi la confiance du peuple (...). Nous n’accepterons plus de porter la responsabilité de leur politique qui a conduit le pays à la catastrophe que nous vivons aujourd’hui », a-t-il lancé.
« Nous sommes ici aujourd’hui, au milieu des décombres et de la fumée qui était sur le point d’anéantir la paix civile, après avoir semé le désespoir dans le cœur des Libanais qui assistaient à la destruction systématique des propriétés publiques et privées », a ajouté le Premier ministre, en référence aux actes de vandalisme de ces derniers jours. « L’État n’est pas en faillite. Il est en détresse mais il est riche de ses citoyens », a-t-il poursuivi.
Mr. Diab les plus grands voleurs sont encore au gouvernement , soit disant que c'est un gouvernement de technocrates , ciao comme on dit en Italien
18 h 08, le 15 juin 2020