Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Casser à Beyrouth

Quoi de plus naturel... Dans tous les sous-jacents des guerres (parce que nous sommes toujours en guerre depuis 1975 et ce n’est pas fini), il subsiste comme une hargne, un vide obsessionnel, une pointe de jalousie haineuse qui entend s’assouvir.

Descendus des montagnes, arrivés des plaines, venus de loin, ébahis par le luxe et parfois la luxure, ses paillettes en étoiles. La lune un joyau hors de leur portée. Tout Beyrouth chantait, dansait, vivait, il n’y avait pas de jour, il n’y avait plus de nuit. Beyrouth était la vie.

Ses femmes d’une beauté ravageuse, ça les changeait des vieilles rabougries un fichu sur la tête courant à travers champs. Les messieurs quelle tenue, mis sur leur trente et un, ressemblant à des dieux, vaquaient à leurs besognes d’un train de sénateur.

Beyrouth pour ces gens-là c’est le rêve absolu. Cosmopolite, elle cause toutes les langues. Les hôtels étaient pleins, hommes d’affaires, touristes, classés nets en transit vers les terres du désert, faisaient battre son cœur. Beyrouth était une fleur.

Jaloux de sa beauté, ils ont voulu la prendre, l’emporter avec eux dans leurs arbres, leurs montagnes, leurs plaines. Ils y ont échoué, haineux, rancuniers, esprit d’un autre âge, débiles, pleins de rage, ils tentent de la tuer, eux qu’à bras ouverts elle avait accueillis.

Beyrouth est une âme, un parfum, un secret, une finesse, une race, que seuls ses vrais enfants parviennent à connaître, comprendre, sentir, vivre.

Beyrouth a ses familles, elle les aime, elles l’aiment. Elle sait les reconnaître. Les autres, les parvenus, elle les admet peut-être, son cœur est accueillant, mais ne les accepte pas.

Qu’ils déversent leur hargne, leur bile, leur fiel, Beyrouth reste à jamais la plus belle des reines.

Beyrouth en a vu d’autres, ils s’en iront comme eux aux poubelles de l’enfer.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Quoi de plus naturel... Dans tous les sous-jacents des guerres (parce que nous sommes toujours en guerre depuis 1975 et ce n’est pas fini), il subsiste comme une hargne, un vide obsessionnel, une pointe de jalousie haineuse qui entend s’assouvir.Descendus des montagnes, arrivés des plaines, venus de loin, ébahis par le luxe et parfois la luxure, ses paillettes en étoiles. La...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut