Valoriser un trésor national méconnu avec le DU en tourisme religieux

Au-delà du découpage classique des formations universitaires entre licences et masters, il existe des possibilités d’acquérir une formation dans un domaine précis et porteur, à côté d’un travail ou d’autres études supérieures. Le diplôme universitaire (DU) en tourisme religieux de l’Université Saint-Joseph est l’une des opportunités qui s’offrent sur ce plan : il propose à tous ceux qui sont intéressés par ce domaine d’apprendre en un an à découvrir et faire découvrir l’incroyable patrimoine cultuel libanais.

« Au Liban, le potentiel en termes d’emplois et de développement du tourisme religieux est gigantesque. » C’est ainsi que Liliane Buccianti Barakat, responsable du DU en tourisme religieux, met en relief l’intérêt que représente sa formation pour tous les futurs professionnels du domaine.

Avec 19 communautés religieuses et au moins 3 000 sites recensés, le Liban fait sans doute partie des pays bénéficiant de la plus grande concentration de patrimoine spirituel, ce qui s’explique par sa longue histoire de cohabitation entre différentes communautés. Cette richesse, issue aussi bien du christianisme que de l’islam ou du druzisme, est souvent méconnue, voire laissée à l’abandon. Pourtant, depuis quelques années, une grande prise de conscience de ce potentiel inexploité est perceptible, entraînant avec elle de nombreuses restaurations, comme celle des peintures murales de saint Théodore de Behdaidat en 2013, sans compter aussi l’afflux de nouveaux touristes. Si ce mouvement se poursuit, avoir une connaissance sur ce plan deviendra un vrai point fort dans le secteur du tourisme.

De véritables petits séminaires

Dans ce domaine, l’USJ est la seule université au Liban à proposer une telle formation spécifique, issue d’une collaboration entre le département de géographie et la faculté de sciences religieuses. Ouvert à tous ceux qui possèdent déjà une licence, le DU en tourisme religieux peut facilement se combiner avec une autre formation ou même un travail, puisque les cours se déroulent le samedi de 9h à 14h, une fois par mois. Très loin de ressembler à un cursus académique classique, les cours du DU sont en fait de véritables petits séminaires qui font intervenir des spécialistes d’un domaine particulier du patrimoine religieux, tel que l’iconographie, c’est-à-dire l’étude des représentations peintes ou sculptées.

À la suite de ces conférences, qui donnent une place importante au débat et à l’échange, les étudiants doivent valider leur maîtrise du sujet traité en rendant un travail convenu avec le professeur. Cette formule souple laisse une large place à l’autonomie des participants pour la réalisation de leurs projets et la gestion de leur temps. Il s’agit donc d’un très bon complément, par exemple, à un master en aménagement touristique, qu’il soit suivi à l’USJ ou dans une autre université.

Pour Liliane Buccianti Barakat, la force du DU vient aussi de la diversité des profils qu’on peut y rencontrer. « Il n’y a pas d’âge limite pour suivre les cours, et le tarif d’inscription est très raisonnable, souligne-t-elle. On trouve donc des jeunes, des personnes âgées, des professionnels en cours de reconversion ou de spécialisation… Il y a beaucoup de diversité, ce qui permet d’évoquer différents angles sur les sujets abordés. »

Un second volet

La formation en tourisme religieux est donc une excellente manière de se spécialiser simplement dans un domaine d’avenir, directement au Liban. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, l’USJ proposera bientôt un second volet à ce DU, beaucoup plus technique, visant à former de vrais professionnels du tourisme religieux. Les étudiants pourront y apprendre le travail de guide et la cartographie, mais également la mise en place des nouvelles technologies au service de leur spécialisation.

Faire connaître un événement ou un lieu grâce aux réseaux sociaux et aux sites web, réaliser des produits audiovisuels, autant de savoir-faire qui seront au programme de ce futur « volume 2 », accessible indépendamment du premier.

Grâce à cette corde supplémentaire à leur arc, les étudiants qui se destinent à faire carrière dans le tourisme pourront envisager de nouveaux métiers en plein développement, comme le métier de guide spécialiste du patrimoine religieux, ou chargé de communication pour l’une des nombreuses congrégations religieuses libanaises qui accueillent des touristes, ou encore responsable dans une agence de voyages spécialisée. De quoi exercer un métier des plus passionnants tout en contribuant à faire rayonner l’histoire et la culture de leur pays.