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Nos Lecteurs ont la Parole

Étincelle d’espoir

Le peuple a faim. Il est humilié, spolié et abandonné. Les inégalités sociales ont atteint un paroxysme. Les pères de famille vivent tous les jours dans l’angoisse du lendemain, dans l’anxiété et la peur de ne pas pouvoir nourrir leurs propres enfants, pendant que les fils de bourgeois n’ont comme seule préoccupation que la remise en question de leurs vacances d’été sur les plages de St-Tropez. Le pays se noie encore et toujours dans la corruption. Nos politiciens sont désormais des dictateurs malveillants. L’escroquerie nous envahit.

En tant que jeune fille de 16 ans, je ne peux m’exprimer qu’à travers l’écrit, mais vous, grands hommes de la société, qu’attendez-vous pour vous faire entendre ? Le micro est sous vos bouches, les journalistes enregistrent vos moindres souffles, vos moindres pas, mais vous restez silencieux, par manque d’audace.

Plus de travail. Salaire réduit de moitié. Le prix des marchandises a doublé, voire triplé. Toujours pas d’eau potable, toujours pas d’électricité stable, malgré les impôts. Un système confessionnel omniprésent. Pétrole mal exploité. Routes bourrées de trous et de déchets dégradés et dangereux. Querelles entre partis politiques, bien qu’aucun d’eux ne soit honnête. Crise économique insoutenable. Pot-de-vin à n’en plus finir. État en déficit budgétaire d’environ 80 milliards de dollars. Et on se demande où s’envolent notre argent et nos efforts ? Tellement habitués aux mensonges. La fidélité devient rare. Une seule révolution n’a clairement pas suffi. Notre situation est si pathétique, c’est le chaos.

Mais mon article n’est pas fait pour vous encombrer d’informations que vous connaissez probablement déjà. J’écris pour vous donner espoir. Pour vous dire que c’est bientôt la fin de ce confinement. Et on redansera au son des tambourins de la dabké et des chansons orientales. On se refera des grasses matinées entre voisins et amis. On redéjeunera le dimanche en famille, sur une table remplie de tabouleh, hommos, kebbé… On revisitera nos cités les plus connues, Tyr, Byblos, Saida… On rejouera des parties de cartes et de jacquets avec nos grands-parents, le narguilé sous nos mains. On rebrûlera nos roues de justice. On redonnera vie à nos âmes. Après tout, ce n’est qu’ici que l’on peut alterner en moins d’une heure entre piste de ski et promenade sur plage. Ce n’est qu’ici qu’il y a une mosquée et une église resplendissantes l’une près de l’autre. Ce n’est qu’ici que vous verrez un cèdre âgé de 2 500 ans. Ce n’est qu’ici que les manifestations révolutionnaires tournent en fêtes et soirées avec l’ambiance du peuple libanais. Parce que, oui, le Liban a ses merveilles, si seulement quelqu’un prend la peine de les remarquer. C’est là que repose notre force, qui n’est ni dans les gouverneurs ni dans le gouvernement, mais simplement dans nos cultures enrichies, nos traditions passionnantes et notre peuple chaleureux. Et donc peu importe ce qu’ils disent sur notre nation, préservez-la avec fierté.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Le peuple a faim. Il est humilié, spolié et abandonné. Les inégalités sociales ont atteint un paroxysme. Les pères de famille vivent tous les jours dans l’angoisse du lendemain, dans l’anxiété et la peur de ne pas pouvoir nourrir leurs propres enfants, pendant que les fils de bourgeois n’ont comme seule préoccupation que la remise en question de leurs vacances d’été sur les...

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