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Société - Protestation

Manifestation pacifique à Tripoli pour couronner une semaine de violence

Environ trois cents personnes se sont rendues de Beyrouth et du reste du pays dans la capitale du Liban-Nord en signe de solidarité.


De jeunes manifestants sur la place Abdel Hamid Karamé. Photo João Sousa

Près d’une semaine après les manifestations violentes qui ont transformé la ville de Tripoli en un théâtre de scènes de guérilla, le reste du pays est venu soutenir la grande ville du Liban-Nord. Les habitants de Beyrouth et du reste du Liban qui s’y sont rendus hier pour marquer leur solidarité avec la « fiancée de la révolution » avaient pour la plupart le visage couvert d’un masque sanitaire. Bien qu’il s’agisse d’une manifestation pacifique sous le thème « De tout le Liban à Tripoli », les manifestants avaient du mal à masquer une certaine colère qu’on pouvait lire dans leurs yeux.


La mère de Fawaz Samman en pleurs sur le balcon de leur maison. Photo João Sousa

Au cours de la marche entamée de la place Abdel Hamid Karamé, un grand nombre de manifestants brandissaient le portrait de Fawaz Samman, le jeune manifestant décédé lundi dernier après avoir été grièvement blessé par une balle qu’il a reçue lors des affrontements avec l’armée. Trois jeunes femmes portant chacune un portrait du défunt se sont arrêtées au beau milieu de la foule, les sourcils froncés et la voie hachée. Elles se sont mises à crier face aux soldats : « Celui qui tue son peuple est un traître. »


Un manifestant porte une pancarte sur laquelle est écrit : « Tripoli est la fiancée de la révolution, jamais nous ne l’abandonnerons ». Photo João Sousa

Pour Hadiya Halabi, venue de Beyrouth pour soutenir Tripoli, la révolution n’a pas des règles. Commentant les nuits de violence qu’a connues la ville récemment, elle pointe du doigt le pouvoir corrompu : « Qui a décidé de placer l’armée face aux pauvres qui crient de faim ? » Noha, une Tripolitaine dans la cinquantaine, abonde dans le même sens : « Nous nous attendons dans les jours à venir à plus de violence parce que les gens n’en peuvent plus et que tous les Libanais n’ont pas encore réalisé l’ampleur de la crise qui les attend. » Assise sur sa bicyclette, elle s’est également interrogée : « Ceux qui critiquent la violence et les actes de vandalisme, pourquoi ne participent-ils pas aux manifestations pacifiques ? » De la place Abdel Hamid Karamé à Bab el-Raml, la foule composée de 200 ou 300 personnes s’est arrêtée devant la maison de Fawaz Samman. La maman du « martyr de la révolution », sa sœur Fatima portant sa nièce d’un an dans les bras et les membres de sa famille étaient tous sur le balcon. Endeuillés et en pleurs, ils répétaient entre deux sanglots les slogans scandés par les manifestants : « À bas le règne des voyous ! » Avant que les volets de la maison des Samman ne se referment et que les manifestants retournent sur la place, les mains jointes autour de sa bouche, Fatima Samman a crié : « Saluons les martyrs ! Saluons Fawaz ! » « Nous les saluons ! » répétait la foule à l’unisson.

Près d’une semaine après les manifestations violentes qui ont transformé la ville de Tripoli en un théâtre de scènes de guérilla, le reste du pays est venu soutenir la grande ville du Liban-Nord. Les habitants de Beyrouth et du reste du Liban qui s’y sont rendus hier pour marquer leur solidarité avec la « fiancée de la révolution » avaient pour la plupart le visage...
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C,EST PACIFIQUE ! BRAVO ! MAIS GARE AUX INFILTRES QUI FONT LE JEU DES CORROMPUS.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 46, le 04 mai 2020

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Commentaires (1)

  • C,EST PACIFIQUE ! BRAVO ! MAIS GARE AUX INFILTRES QUI FONT LE JEU DES CORROMPUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 46, le 04 mai 2020

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