Le leader libanais druze Walid Joumblatt a accusé vendredi le Premier ministre Hassane Diab de vouloir mener un "putsch politico-financier", alors qu'une ponction sur certains dépôts bancaires est envisagée par le cabinet, dans le cadre de son plan de réformes économiques qu'il étudie.
"M. Diab, mettre la main sur l'argent des gens est une idée des hommes de sécurité de Rustom (Ghazalé, ancien chef des services de renseignement syriens au Liban, ndlr) qui se trouvent au Sérail, ainsi que celle du conseiller du chef de l'Etat (le président Michel Aoun, ndlr) qui réclame le recouvrement des fonds volés, offerts ou peut-être hérités, car vous préparez un putsch politico-financier pour s'emparer du pays, à la manière du Baas", a écrit Walid Joumblatt sur Twitter. "Le mandat d'arrêt contre Marwan Hamadé ne fait que nous rappeler la terreur de la tutelle" du régime syrien au Liban jusqu'en 2005, a-t-il conclu.
(Repère : Les grandes lignes du plan que prépare le gouvernement pour redresser le pays)
Récemment, les autorités syriennes ont émis un mandat d'arrêt contre le député Marwan Hamadé (membre du Parti socialiste progressiste que dirige Walid Joumblatt) et le journaliste Farès Khachane, tous deux opposés au régime de Bachar el-Assad. La Syrie leur reproche de l’avoir injustement accusée de complicité dans l’affaire de l’assassinat, le 14 février 2005, de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué dans l’explosion d’un camion piégé. Les principaux accusés dans cette affaire, que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL, siégeant à La Haye) examine depuis 2009, sont cinq membres présumés du Hezbollah.
Hassane Diab a tenté jeudi soir de rassurer les Libanais après les appréhensions provoquées par la fuite la semaine dernière d’une ébauche du plan de réforme que prépare le gouvernement face à la plus grave crise économique que traverse le Liban depuis 30 ans, affirmant dans un discours télévisé que 98 % des déposants échapperont à une ponction des dépôts (haircut).
Walid Joumblatt critique de manière virulente ces derniers temps le cabinet Diab, notamment pour sa gestion de la crise économique et financière qui frappe le pays.
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commentaires (14)
M. Joumblatt, il me semble que vous avez eu de bons amis en Syrie... avant d'essayer l'autre côté de la veste? Mou? (en syrien)
El moughtareb
21 h 33, le 18 avril 2020