Un dernier groupe de Libanais de retour à Beyrouth avant la suspension du plan de rapatriement

La première phase de rapatriement des Libanais se trouvant à l'étranger et souhaitant revenir par crainte du nouveau coronavirus prend fin ce lundi avec l'arrivée à l'aéroport de Beyrouth de quatre avions en provenance d'Arabie saoudite, de France, de Grande-Bretagne et du Gabon, suite à quoi le plan sera provisoirement suspendu afin d'évaluer la situation sanitaire.

Ainsi, le vol ME365 au départ de Djeddah à 14h20 est arrivé à l'aéroport international de Beyrouth (AIB) vers 16h30 avec à son bord 128 passagers. Le vol ME212 en provenance de Paris a, lui, atterri vers 19h avec 131 passagers à bord. Le vol ME580 en provenance de Libreville est arrivé à Beyrouth à 21h10 avec à son bord 130 passagers. Et enfin, le vol ME204 au départ de Londres devrait arriver à Beyrouth à 00h35.

Conformément au mécanisme mis en place par le gouvernement, les passagers seront soumis à un test de dépistage au coronavirus à l'aéroport, puis mis à l'isolement dans des chambres d'hôtel jusqu'à l'obtention des résultats. Seule exception, les voyageurs en provenance de Londres seront testés avant le décollage, et seuls les passagers ayant été testés négatifs au coronavirus pourront embarquer à bord de l'appareil. Cette décision a été prise en raison du nombre relativement élevé (13) de personnes positives au Covid-19, arrivées la semaine dernière à bord d'un précédent vol en provenance de Londres.

Après ces quatre vols, les évacuations seront suspendues afin d'évaluer la situation et les risques éventuels sur la situation sanitaire au Liban, comme l'a décidé jeudi le Premier ministre Hassane Diab. Jusque-là, 27 Libanais expatriés ont été testés positifs au Covid-19 depuis le 5 avril.

Une délégation de la commission parlementaire de la Santé, présidée par le député Assem Araji, a effectué une visite à l'AIB pour observer les mesures sanitaires prises dans le cadre de ces vols de rapatriement. "Une évaluation sera effectuée demain par le gouvernement, réuni en Conseil des ministres, pour déterminer si une deuxième phase de rapatriement aura lieu", a déclaré M. Araji à l'issue de cette tournée d'inspection, soulignant que le nombre de rapatriés contaminés en provenance de Rome et de Paris "s'est avéré moins élevé que prévu". "J'estime qu'il y a une possibilité de renouveler l'opération de rapatriement et l'ouverture de l'aéroport dans ce cadre. Nous l'espérons car il y a de nombreux étudiants libanais se trouvant en Géorgie, en Ukraine ou en Biélorussie qui se plaignent de leur situation difficile, des difficultés à recevoir de l'argent, et qui craignent d'être contaminés alors qu'ils sont loin de leur proches", a déclaré le député.

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Expatriés aux USA et au Canada
"Pour tous les citoyens se trouvant à l'étranger, le droit au retour est un droit national, légal et moral, mais nous allons suspendre peut-être pendant quelques jours les vols pour assurer un retour au Liban en toute sécurité", avait également indiqué le chef de la diplomatie libanaise, Nassif Hitti, dans une série de tweets publiés dans la nuit de dimanche à lundi. "Aucun pays n'est exclu du mécanisme de rapatriement, mais il faut prendre en considération les capacités d'absorption du pays sur les plans médical et sanitaire", a-t-il ajouté.

Dans ce cadre, le ministre a évoqué la situation des Libanais se trouvant aux Etats-Unis et au Canada. "Pour les personnes se trouvant aux USA, il y a la possibilité de les transporter dans un premier temps vers des pays européens ou du Golfe via des compagnies étrangères, puis de les rapatrier dans un deuxième temps à bord d'avions de la MEA", a indiqué M. Hitti, ajoutant qu'un avion de rapatriement pourrait être envoyé au Canada.

En outre, le ministre a indiqué qu'un montant d'un million de dollars a été débloqué pour les besoins alimentaires quotidiens des étudiants en difficulté financière bloqués à l'étranger.

Pour lutter contre la pandémie, le gouvernement de Hassane Diab a décidé de prolonger jusqu'au 26 avril la période de mobilisation générale, décrétée le 15 mars et renouvelée une première fois jusqu'au 12 avril. La mobilisation générale prévoit la fermeture de tous les commerces non-essentiels, de l'aéroport de Beyrouth et des établissements scolaires et universitaires. Le cabinet Diab a également imposé le 26 mars un couvre-feu de 19h à 5h et, dernière mesure en date, la circulation alternée des véhicules a été instaurée. Ce renforcement des mesures a été décidé après qu'un certain relâchement du respect des mesures de confinement a été constaté dans plusieurs régions du pays.