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Société - Expatriés

Le consulat du Liban à New York met en place un mécanisme pour faciliter le rapatriement

Parmi les expatriés désireux de rentrer figurent les étudiants qui se sont retrouvés sans logis lorsque les campus universitaires ont été fermés dans plusieurs États.

La consule générale du Liban à New York, Abir Taha Audi. Photo Sylviane Zehil

Depuis la décision des autorités libanaises d’autoriser le retour des expatriés qui le souhaitent, la consule générale du Liban à New York, Abir Taha Audi, s’efforce d’assurer aux Libanais qui sont sous sa juridiction – à savoir les États de New York, New Jersey, Delaware, Pennsylvanie, Massachussets, New Hampshire, Connecticut, Rhodes Island et Maine – et qui le souhaitent, un retour rapide et sûr au pays. Pour le moment, le gouvernement n’a pas encore annoncé de vols de rapatriement à partir des États-Unis, mais les Libanais désireux de rentrer ont jusqu’au mercredi 8 avril pour s’inscrire, indique Mme Audi, interrogée par L’Orient-Le Jour à New York.

Que fait le consulat pour venir en aide à tous les Libanais dans le besoin ou en détresse qui sont sous sa juridiction ?

Le ministère des Affaires étrangères a préparé des formulaires pour les étudiants libanais qui ont besoin d’une aide financière urgente sur son site web. Nous recevons ces formulaires et dressons des listes que nous envoyons au ministère qui étudie ces cas et œuvre soit à leur garantir ces fonds, soit à demander aux banques libanaises d’augmenter le plafond des transferts d’argent de la part de leurs parents. Cependant, le gouvernement libanais n’ayant pas – du moins dans l’immédiat – les fonds nécessaires pour venir en aide à tous les Libanais faisant face à des difficultés financières, le consulat fait tout son possible pour trouver cette aide précieuse et urgente auprès des donateurs libanais au sein même de notre diaspora s’étendant aux dix États sous notre juridiction, donnant la priorité à ceux qui sont le plus en détresse.


Qui sont ces Libanais qui demandent à retourner au pays ? Jeunes étudiants ou familles ?

Tout d’abord les étudiants en manque de fonds qui se sont trouvés sans logis lorsque les campus universitaires ont été fermés suite au « lockdown » dans plusieurs États, surtout dans le « Tri-State area » (New York, Connecticut, New Jersey). J’appelle personnellement ces étudiants en difficulté à m’informer de leur situation. La deuxième catégorie de Libanais dans le besoin immédiat est celle des personnes malades ayant besoin d’une aide médicale urgente et qui manquent de fonds nécessaires pour se faire soigner. Nous essayons, de même, de leur trouver de généreux donateurs au sein de notre colonie. La troisième catégorie est celle des touristes ou autres visiteurs en transit dont les visas de courte durée ont expiré ou vont bientôt expirer. Nous référons ces cas-là à notre ambassade, à Washington DC, qui collabore avec le département d’État afin de leur trouver des solutions. Il y a bien sûr aussi ceux qui ont le mal du pays et ont peur de l’ampleur de la pandémie de coronavirus qui prend des proportions inquiétantes, surtout ici à New York.


(Lire aussi : « Les mesures, au Liban, sont dignes d’un pays occidental »)


Tous les inscrits pourront-ils partir ? De quelles villes et de quels aéroports ?

Nous ne sommes qu’au début de la procédure de rapatriement ou d’évacuation, nous recevons les formulaires des personnes désireuses de rentrer au Liban et dressons des listes que nous envoyons au ministère des AE, où un comité spécial les étudie cas par cas. Quant à savoir si tous pourront être rapatriés, la décision revient au gouvernement. Pour les villes et aéroports, cela va être très compliqué à cause des restrictions très strictes imposées par les autorités locales et fédérales, à savoir le « Shutdown » (fermeture) et le « Shelter in place » (autoconfinement), et aussi les restrictions de vols vers l’Europe – et donc de transit vers le Liban –, sans compter la nécessité d’obtenir l’autorisation des autorités américaines pour les avions envoyés du Liban pour le rapatriement.


Quels conseils donnez-vous à ceux qui partent ? Comment éviter d’être contaminés en milieu clos, l’avion étant un milieu privilégié pour virus et bactéries ?

Nous leur conseillons de suivre les recommandations des autorités locales, concernant la « self-quarantine » (auto-isolement) d’au moins deux semaines après leur retour. Quant à l’embarquement, bien sûr, l’avion est un lieu très dangereux, et il revient aux autorités libanaises compétentes de prendre les mesures nécessaires afin d’éviter des contaminations. Il s’agit de faire en sorte que les Libanais désireux de rentrer dans leur pays – et c’est bien sûr leur droit – puissent le faire, mais en toute sécurité pour eux et pour ceux qui partagent l’avion, mais surtout sans mettre en danger leurs compatriotes au Liban qui souffrent déjà trop de cette pandémie et sont débordés, et n’ont par conséquent vraiment pas besoin de l’importer de l’étranger. La priorité est de protéger l’ensemble de la population libanaise d’un danger d’infection venant de l’étranger. Ne pas prendre des précautions serait un suicide.


Quel délai pour les départs ?

Comme je l’ai déjà dit, nous n’en sommes pas encore là, mais il y a bien un délai pour recevoir les formulaires de rapatriement (...), il a été fixé au 8 avril afin de nous permettre de dresser et classer les listes et les envoyer à Beyrouth.

Quelles discussions avec les autorités américaines pour faciliter les départs ?

C’est notre ambassade à Washington DC qui s’en occupe. Elle reste en constante communication avec les autorités, mais elle attend aussi la décision du gouvernement libanais quant aux mécanisme et détails de l’opération de rapatriement.


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