Pilier des élégances beyrouthines, la maison Ward fondée en 1952 était célèbre pour son art du tailleur. Succédant à son père à la tête de la création, Tony Ward, diplômé de l’école de la Chambre syndicale de la couture parisienne, fait ses armes et perfectionne sa technique chez Dior, Chloé et Lanvin. Au bout de sept ans de formation, il relance la maison familiale sous son propre nom, avec l’ambition de la propulser à l’international. Fort d’une culture où se mêlent une amabilité légendaire et une science infuse de l’allure, Tony Ward lance ses premières collections à Alta Roma où il se fait une réputation d’architecte du détail. De fait, l’architecture contemporaine lui est une source d’inspiration à laquelle il puise non seulement ses formes sculpturales, mais également ses techniques innovantes et ses jeux de transparence et de translucidité. Désormais présente aux semaines parisiennes de la haute couture, la maison Tony Ward continuait jusqu’à récemment à s’attirer la fidélité des royautés et célébrités du monde entier. Avec la crise économique du Liban à laquelle s’ajoute la pandémie comme un coup de grâce, le moment est venu pour le couturier, comme pour toutes les grandes maisons de mode, de réfléchir à un « après ». Qui mieux que les milléniaux pour penser ce nouveau monde auquel ils semblent les mieux adaptés ?
Réimaginer le luxe
Partant de cette conclusion, Tony Ward imagine une collaboration idéale entre deux générations, la sienne et celle des jeunes pousses. En joignant virtuellement leurs mains et leurs visions respectives, son expérience du vétéran et la fraîcheur des néophytes, le couturier anticipe un « après » cohérent et durable. Sans en tracer encore la moindre ligne, il propose à tous les jeunes créateurs, qu’ils soient réalisateurs, photographes, artistes plasticiens, illustrateurs ou autres, de réimaginer le luxe sous une perspective détonante.
Il les invite à s’exprimer dans le cadre d’un concours réunissant un jury composé de spécialistes issus d’univers variés, notamment de la création et de la communication. Les projets, mixed media, films de mode, illustrations, photos, animations ou gifs devront être proposés dans des formats optimisés pour Instagram. Les participants devront proposer un seul projet (qui peut néanmoins comprendre une multitude de créations), accompagné d’une explication écrite détaillant le concept, ce qui l’a inspiré, ce qui a conduit à l’idée qui le sous-tend, une explication précise du contenu.
Se débarrasser des limites
Les projets proposés auront idéalement pour point de départ l’univers esthétique de Tony Ward à travers des images et des vidéos disponibles sur le site en ligne de la maison. L’idée est de partir de ce qui existe pour concevoir ce qui viendra après. « Il s’agit d’une opportunité d’innover, de réfléchir aux changements qui ont lieu dans le monde, aux directions que prendra la mode à la sortie de la pandémie du Covid-19 et de projeter une marque telle que Tony Ward dans le futur de la mode. C’est le moment de prendre, bien à l’abri chez soi, le temps de se débarrasser des limites et des frontières imposées et d’oser, tout simplement. Cette aventure sera couronnée de deux prix : le prix du jury qui offre une participation à la prochaine semaine de la haute couture parisienne, billet, séjour, participation aux préparatifs en coulisses et accès au défilé Tony Ward compris, ainsi qu’une offre de stage dans les ateliers de la maison. Le prix du public sera doté d’une enveloppe de 1 000 $ que le jeune lauréat pourra soit garder pour lui-même, soit reverser à une ONG de son choix activement impliquée dans la lutte contre le coronavirus et ses conséquences. Le prix du public est lui aussi accompagné d’une offre de stage.
Les inscriptions devront se faire avant le 10 avril par mail sur le lien news@tonyward.net ou en remplissant une demande de candidature sur www.tonyward.net/reinventingfashion. La date limite de la présentation des projets est fixée au 10 mai 2020. Les projets retenus seront postés sur le compte Instagram Tony Ward Couture et seront soumis au vote du public ainsi qu’à celui du jury.
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