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Pétrole : Trump enflamme les cours en annonçant des coupes de Riyad et Moscou

Le président américain a évoqué un entretien entre MBS et Vladimir Poutine, que le Kremlin a immédiatement démenti.

Photo d'illustration Reuters/ESSAM AL SUDANI

Les cours du pétrole se sont envolés jeudi après un tweet de Donald Trump promettant une réduction de la production russe et saoudienne pour rééquilibrer un marché de l'or noir dévasté par la pandémie de covid-19.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord coté à Londres a même frôlé un moment les 50% de hausse par rapport à la clôture de la veille et celui de WTI à New York les 35%. Vers 17H10 GMT (19H10 à Paris), ils gagnaient un peu plus de 20%, à 29,92 dollars pour le Brent et 24,88 dollars pour le WTI.

Les cours des deux barils de référence "ont bondi après l'annonce du président, Donald Trump, d'une réduction de la production par la Russie et l'Arabie Saoudite", a constaté David Madden, de CMC Markets.

Le locataire de la Maison Blanche a pris les investisseurs par surprise en expliquant via twitter "espérer et s'attendre" à ce que les deux pays réduisent leur production "d'environ 10 millions de barils, et peut-être nettement plus", avant d'ajouter que "cela pourrait même aller jusqu'à 15 millions de barils", sans toutefois apporter de détail sur ces chiffres.



(Lire aussi : L’alliance américano-saoudienne à l’épreuve de la guerre du pétrole)



Démenti russe
Première ombre au tableau, Donald Trump a précisé que son annonce fait suite à un entretien avec "(son) ami MBS (prince héritier) d'Arabie saoudite, qui a parlé avec le président Poutine", un point que le Kremlin a immédiatement démenti.

"Non, il n'y a pas eu de (telle) conversation", a déclaré à l'agence Interfax le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que "non, pour le moment" aucun entretien n'était prévu entre le président russe et Mohammed ben Salmane (MBS).

"Le tweet de Donald Trump était donc peut-être prématuré", a estimé Edward Moya, analyste de Oanda, constatant un ralentissement soudain de la hausse des cours.

Plus tôt dans la journée, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, avait seulement indiqué lors d'une interview à la radio que "la Russie n'excluait pas de nouvelles discussions avec l'Arabie saoudite".



(Pour mémoire : Pétrole : pourquoi le marché s’est effondré)



L'Opep en urgence
Dans le même temps, l'Arabie saoudite a appelé à une réunion "urgente" de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays, dont la Russie, afin de parvenir à un "accord équitable qui rétablira l'équilibre des marchés pétroliers", a annoncé l'agence officielle saoudienne SPA.

Lors de la dernière réunion du cartel et de ses alliés au début du mois de mars, Riyad avait proposé à Moscou d'amplifier leur réduction volontaire de production d'or noir alors en vigueur afin de soutenir les prix.

C'est devant le refus russe que les saoudiens avaient basculé dans la stratégie inverse, promettant d'ouvrir les vannes et déclenchant une véritable guerre des prix, avec comme premières victimes collatérales les producteurs américains aux coûts de revient plus importants.

Si des prix plus élevés jeudi "sont les bienvenus", leurs niveaux actuels ne "suffisent toujours pas" à permettre aux producteurs de pétrole de schiste d'être rentables, a nuancé à l'AFP Andy Lipow, de Lipow Associates.

Le marché est toujours sous la pression d'une demande atone du fait des restrictions imposées aux transports de personnes et de marchandises à travers le monde pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19.

"Sans accalmie sur le front de la pandémie, pas de reprise de la demande", a conclu M. Lipow, et peu d'espoir d'un retour des prix à leurs niveaux de début d'année, toujours plus de deux fois supérieurs aux cours actuels.



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