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Moyen-Orient - Bourses

Épidémie et krach pétrolier : lundi noir sur les marchés mondiaux

Depuis le début de l’année, les grandes places européennes cumulent des pertes tournant autour de 20 %.

Des traders hier à Buenos Aires. Ronaldo Schemidt/AFP

Une marée de rouge sur les écrans boursiers : les marchés ont accusé hier des plongeons rappelant le cataclysme financier de la fin 2008, en plein krach pétrolier et alors que s’exacerbe la crainte d’une dépression économique mondiale, liée à la propagation du nouveau coronavirus. « C’est l’une des pires journées que j’ai vécues en Bourse », confie Oliver Roth, stratège chez Oddo Seydler Bank, à Francfort, où le Dax a connu sa plus lourde chute depuis 2001 (-7,94 %).

Comme la Bourse allemande, les marchés européens ont connu des décrochages spectaculaires : -8,39 % pour le CAC 40 parisien, -7,69 % pour l’indice londonien FTSE-100, deux variations qui n’avaient pas eu lieu depuis 2008. La Bourse de Milan a perdu plus de 11 %, celle de Madrid 7,96 %.


(Lire aussi : Pétrole : pourquoi le marché s’est effondré)

Depuis le début de l’année, les grandes places européennes cumulent des pertes tournant autour de 20 %. Les investisseurs étaient déjà échaudés ces dernières semaines par la propagation du coronavirus, mais s’est ajouté le stress lié à l’or noir, qui a connu hier sa pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991, s’effondrant de plus de 30 % en Asie. La chute des Bourses d’Asie s’est propagée à l’Australie puis à celles du Golfe, avant de rejaillir sur les marchés européens et de contaminer Wall Street. Les échanges ont été suspendus 15 minutes à l’ouverture de la Bourse new-yorkaise. C’est la première fois que Wall Street activait un système de « coupe-circuits » mis en place en 2013 pour éviter les mouvements de panique.

L’indice Dow Jones s’est néanmoins enfoncé, lâchant 6,27 % vers 17h15 GMT. L’indice élargi S&P 500 perdait également un peu plus de 6 %, et le Nasdaq 5,16 %. L’indice de volatilité VIX, traditionnellement surnommé « indice de la peur », évolue au plus haut depuis fin 2008. Les marchés ont passé « un cap psychologique » avec ce déclin boursier « d’une violence absolue », observe Alexandre Baradez, analyste chez IG France. Seules les obligations souveraines américaines et allemandes, considérées comme des valeurs refuge, profitaient de la panique boursière, les taux d’intérêt à dix ans tombant aux plus bas niveaux de leur histoire.

« La férocité du mouvement de vente des actifs risqués reflète une réévaluation massive concernant la croissance mondiale », les investisseurs passant en un peu plus de deux semaines « d’une certaine complaisance généralisée à l’intégration d’une probable récession », commente Paul O’Connor chez Janus Henderson Investors.

« Les investisseurs sont incertains quant à la nature du virus, son impact économique potentiel et sa réponse politique. Le choc pétrolier a ajouté à la confusion et à l’incertitude », ajoute-t-il. En cause, la décision de l’Arabie saoudite d’adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir, après l’échec des négociations en fin de semaine dernière avec la Russie.


(Lire aussi : En pleine crise de la demande, jusqu'où le pétrole peut-il plonger ?)


Double choc

Les marchés se raccrochent désormais à l’espoir d’une réponse coordonnée à la fois des banques centrales et des gouvernements en termes de politique monétaire et de politique budgétaire. Plusieurs milliards ont d’ores et déjà été débloqués aux États-Unis et en Italie pour répondre à cette crise sanitaire inédite, l’Allemagne a annoncé des mesures, mais des intervenants de marché relèvent que ces plans manquent d’ambition et de coordination. D’autant que l’épidémie de Covid-19 intervient à un moment où de nombreuses entreprises sont endettées. Le marché craint un assèchement du financement de l’économie réelle. Les gouvernements doivent apporter « une réponse internationale coordonnée » pour atténuer l’impact économique de l’épidémie, soulignait lundi l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), les exhortant à prendre des mesures budgétaires, monétaires et financières « importantes ». Les dirigeants européens tiendront aujourd’hui une visioconférence pour coordonner leurs actions face au coronavirus. De l’autre côté de l’Atlantique, les autorités sanitaires américaines ont exhorté lundi les personnes les plus susceptibles de tomber gravement malades à faire des stocks de provisions et de médicaments en vue d’un confinement à leur domicile.


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